THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

RACISME / HOMOPHOBIE / MYSOGINIE ... Rejets de la différence

Cf. aussi FASCISMES - RELIGION - MARIAGES MIXTES


NB : "Dans toute minorité, il reste encore une majorité d'imbéciles." (Malraux)


Roger Corman, The Intruder (avec le futur Hooker) : superbe film sur le racisme, la manipulation d'extrême-droite, la bêtise des foules, mais aussi la prise de conscience de quelques uns.


Dans Codicille, Genette, au sujet du communautarisme, cite Spinoza, "omnis determinatio est negatio", et Jean-Claude Carrière, "être quelque chose, c'est être moins."



10 mars 2021 : PHOBIE CULTURELLE ET PHOBIE PULSIONNELLE

De même qu'on distingue l'antisémitisme de l'antijudaïsme plus ancien de l'Eglise, on pourrait sans doute pour chaque forme de rejet distinguer une forme culturelle, liée à une tradition, et une forme pulsionnelle, fondamentalement haineuse et relevant de la psychanalyse.

Les deux formes sont évidemment aussi stupides l'une que l'autre, mais la forme pulsionnelle est certainement plus violente et plus dangereuse. Plus constamment et plus systématiquement. Par nature.


15 juillet 2020 : FAIBLESSES DE L'ANTIRACISME

La principale faiblesse de l'antiracisme tel qu'il est généralement formulé, c'est de se constituer en catéchisme au lieu de s'appuyer sur la réflexion (alors qu'une réflexion même assez rapide suffirait à comprendre et à faire comprendre l'ineptie du racisme). Quelqu'un qui n'est antiraciste que parce qu'on lui a répété que "le racisme c'est mal" et que les populations qui en sont victimes sont en réalité très gentilles, ce quelqu'un, lorsqu'il tombera un jour (ce qui lui arrivera sans doute tôt ou tard) sur une personne "racisée" particulièrement antipathique, malhonnête ou violente, risque fort de se retrouver désemparé et de se dire : "Mais zalors ! En fait ils sont méchants ! On m'a donc menti ! Rejoignons l'extrême-droite !" Eh oui, quand on a été éduqué (même dans de nobles intentions) avec des slogans débiles, on continue à "penser" à coups de formules simplistes et de solutions nases (voire nazies).

Il n'y a pourtant rien d'étonnant à ce qu'on puisse tomber sur des personnes déplaisantes, et cela dans n'importe quelle communauté. Qui plus est, les communautés les plus fréquemment victimes de racisme en France comportent assez fatalement un nombre statistiquement assez élevé d'individus désagréables, et cela pour trois raisons au moins.

1. Il s'agit de populations largement prolétarisées, ce qui n'entraîne pas systématiquement la délinquance, la mauvaise éducation, l'incapacité à régler ses problème autrement que par l'agressivité et la violence,... mais les favorise et les rend plus fréquentes que les milieux plus fortunés, où la malhonnêteté, par exemple, est souvent perçue comme plus acceptable en raison de sa cravate.

2. Le racisme, connerie identitaire, tend à produire en retour d'autres conneries identitaires.

3. Les principaux sujets d'agacement des racistes sont les jeunes issus de l'immigrations (ils sont incivils, ne portent pas leur casquette de façon rationnelle, etc.) Mais il faudrait considérer ici que c'est en réalité la jeunesse adolescente, "racisée" ou non, qui est en elle-même souvent déplaisante, sa principale activité étant de tenter de se sentir exister en faisant le maximum de bruit, soit en braillant comme des ânes, soit en diffusant à fond de la musique de m...

Bref, un antiracisme sain (et efficace) devrait commencer par ne pas nier l'existence des emmerdeurs et connards en tous genres et de toutes couleurs (non plus que celle des décibels produits par la musique de m...) et insister sur les points suivantes :

- ces choses n'ont rien à voir par nature avec telle ou telle communauté particulière, mais sont liées à des conditions particulières (contexte social, histoire personnelle,...) qui pourraient être celles de n'importe quel être humain.

- c'est contre ces choses déplaisantes (violence, bêtise, musique de merde) qu'il faut lutter, partout où elles se manifestent, et non contre telle communauté, laquelle contient par nature, quelle qu'elle soit, toutes sortes d'individus, le meilleur comme le pire.


3 octobre 2010 : LE GRAND RETOUR DU RACISME

Samedi dernier, Finkielkraut invitait Pierre Manent. Après quelques considérations sensées, quoiqu'un peu fades, sur la modernité, les deux gaillards se mirent en fin d'émission à critiquer une Europe "politiquement correcte" qui, au nom de la croyance en l'Humanité, refuse de voir le "choc des civilisations" (Finkielkraut écrase une larmichette en passant pour le pauvre Huntington qui a été si mal reçu quand il a osé proposer cette formule), pourtant évident depuis le 11 septembre 2001, Europe qui se prépare des lendemains douloureux, parce que, tandis qu'elle rêve de communiquer ses vertus au reste du monde par la seule force de l'exemple, d'autres cultures (lesquelles ? devinez !) sont prêtes à utiliser la force.

Nos deux lurons ne semblent pas se rendre compte que le fait de qualifier de "politiquement correcte" la croyance en une Humanité et en l'universalité de ses vertus revient à dire qu'il n'y a pas d'Humanité universelle. Le terme de "race" n'est pas prononcé, et on ose croire qu'il n'est même pas "pensé", mais c'est bien au grand retour du racisme (dont ces deux zozos ne sont que la pointe émergée et courtoise) que nous assistons, racisme qu'on aurait pu croire en voie d'extinction dans les années 80, mais qui a repris du poil de la bête immonde, en France comme ailleurs, à grands coups de replis identitaires, de néo-fascisme décomplexé, mais aussi d'antiracisme inintelligent : on ne combat pas une forme de bêtise par une autre ! mais revenons à nos moutons ...

Il serait évidemment bien naïf de nier l'existence de dangers pour les valeurs humanistes de l'Europe. Mais ce ne sont pas des civilisations qui sont en jeu : les terroristes intégristes sont de très sinistres connards, mais ils ne sont pas le monde musulman tout entier (lequel contient également des tas de gens - hélas de moins en moins nombreux, semble-t-il - plus attachés aux valeurs humanistes que bien des électeurs du Front National ou de l'UMP). On pourrait en dire autant de la Chine, qui n'est pas peuplée que d'ordures cyniques (et capitalistes, oublie de préciser Finkielkraut). L'état des mentalités, des opinions publiques, dans tel ou tel pays, est le résultat d'un contexte. Fondamentalement, à la naissance, un être humain est un être humain : il n'est pas plus pervers, plus féroce ou plus fanatique à la naissance s'il naît ici ou là. Il est navrant d'avoir à rappeler de telles évidences en 2010 et à des gens qui ne sont a priori pas des imbéciles.


MARIAGES MIXTES


5 juin 2010 : INASSIMILABLES ?

Dans son émission, Finkielkraut a une fois de plus relancé la question qui l'obsède et qu'il reprend ad nauseam : "certes, toutes les vagues migratoires ont mis un certain temps à s'assimiler, mais n'avons-nous pas à faire ici à des gens que leur culture trop différente de la nôtre rend inassimilables ?"

Très vite et sans rentrer dans l'analyse des véritables causes (économiques, sociologiques, politiques, éducatives, médiatiques,...) des problèmes posés aujourd'hui pas une partie de la population "issue de l'immigration", je me contenterai de rappeler quelques faits :

- ces problèmes ne se sont absolument pas posés avec la première génération d'immigrés issus des pays de culture musulmane, qui pourtant auraient logiquement dû être beaucoup plus "inassimilables" que leurs enfants nés et scolarisés en France !

- lesdits enfants ou petits-enfants sont certainement beaucoup plus occidentalisés que M. Finkielkraut ou moi-même lorsqu'il s'agit de séries américaines ou de marques de godillots de compétition ou autres accoutrements sportifs à logos. Leur dérive vers le salafisme, le voile et autres grotesqueries archaïsantes, sont le fait d'une crise d'identité (dont les diverses causes ont été survolées ici par ailleurs) et non d'un indécrottabe enracinement ethnique) : ils deviennent "musulmans" quasiment comme d'autres deviennent "gothiques", pour s'affirmer, en réaction à quelque chose et non par tradition familiale, bref sans rien comprendre à rien.

- n'importe qui (en tous cas n'importe quel intellectuel du niveau d'un Finkielkraut) a déjà rencontré des universitaires, des médecins, des avocats,... issus d'absolument toutes les cultures de la planète et a ainsi pu constater qu'il se sent plus proche d'un maori cultivé que d'un électeur FN de souche.

On pourrait ajouter bien d'autres évidences. N'importe quel abruti (ce que je suis peut-être, mais ce que n'est certes pas, à la base, Alain Finkielkraut) un peu informé peut en tirer les conclusions qui s'imposent quant à la fameuse "inassimilibilalibilité' (quel mot à la con !).

Les ethnies n'existent pas, hormis en tant que constructions historiques. Les conflits ethniques n'ont absolument aucun sens et ne sont en général que les prétextes d'agressions politico-économiques. Il n'y a de conflits ethniques que parce que des connards s'accrochent à de telles distinctions, parce qu'ils y trouvent motif à agresser autrui et parce qu'ils trouvent en face d'eux d'autres connards qui daignent rentrer dans leur logique. Si l'on refusait systématiquement l'ethnicisation des débats et des conflits, si l'on se contentait de n'y voir que des conflits d'ordres divers entre différents individus et groupes humains, tout cela retomberait très vite. Mais cela supposerait de regarder enfin les problèmes en face, voire d'être obligés de les résoudre intelligemment : quelle horreur !


22 septembre 2009 : ISLAMOPHOBIE (SAVANTE OU NON)

La dernière émission de Cultures d'Islam a été consacrée à un ouvrage collectif, Les Grecs, les Arabes et nous, visant à réfuter les thèses récentes de Sylvain Gouguenheim (niant l'apport des Arabes dans la culture occidentale) et autres manifestations de ce que les auteurs appellent une islamophobie savante.

Le concept (à la dernière mode) d'islamophobie est particulièrement flou : on ne sait pas trop s'il désigne un rejet de l'islam (comme sa construction l'indique), de l'islamisme ou encore des "arabes" (terme lui-même passablement imprécis dans ses emplois). On peut concevoir qu'un tel mot existe pour désigner un discours xénophobe visant spécifiquement la culture et les populations islamiques, considérées comme fondamentalement inférieures, incapables d'évolution, imperméables à l'esprit des Lumières, etc. En ce sens, l'islamophobie existe. Mais le mot devient un alibi (tout comme le mot antisémitisme) lorsqu'il sert à condamner d'emblée tout discours critique concernant des actes et des individus donnés : ainsi, dénoncer le terrorisme islamiste ou même critiquer le port de la burka peut se trouver qualifié d'islamophobie.

Peut-être gagnerait-on en clarté si l'on n'employait ces termes précis (islamophobie, antisémitisme,...) que lorsqu'on a affaire à un discours vraiment spécifique : pour le reste, les termes plus généraux de "racisme", de "xénophobie" ou tout simplement de "sottise" sont amplement suffisants. Cela permettrait de mieux cerner l'ennemi face à un véritable discours islamophobe, mais aussi d'empêcher qu'un emploi excessif de ce terme n'autorise à l'utiliser à tort et à travers, en particulier à l'égard de ceux qui critiquent la connerie religieuse sous toutes ses formes. Nier que la culture islamique ait été capable de comprendre la philosophie grecque et de la transmettre à l'Occident (que cette transmission ait été réelle ou non, partielle ou non : c'est le doute quant à la capacité qui est significatif ici), c'est incontestablement une manifestation d'islamophobie : mais constater que l'Islam connaît aujourd'hui un certain nombre de manifestations régressives ne l'est pas.


20 mai 2009 : LA NAUSEE

Tout en ne reniant pas mon admiration pour ce que Philippe Val a pu faire et écrire par le passé, et après avoir "accepté" sa position sur le Traité Européen même si je ne la partageais pas, j'avais estimé après l'affaire Siné que Val était irrémédiablement devenu con. Sa nomination récente à la tête de France Inter par Sarkozy en personne, sa présence à une Université d'Eté du MEDEF, tout cela confirme l'idée que Val est devenu (?) un opportuniste prêt à bouffer à tous les rateliers.

Je ne reviens pas là-dessus. Cela dit, en cherchant sur le net quelques compléments d'information sur ses derniers hauts faits, je suis tombé sur divers documents qui me donnent presque autant envie de vomir que Val (par exemple, la façon dont Pierre Carles, que j'admirai également beaucoup jadis, présente avec une mauvaise foi éhontée les réactions de Val à des questions concernant Choron), mais surtout des choses qui me donnent encore plus envie de vomir que l'allégeance d'un Philippe Val à Sarkozy, à savoir les réactions de certains internautes sous certains videos trouvées sur Dailymotion. Je "recommande" les commentaires d'une video intitulée Val l'Hypocrite et montrant également Dalil Boubakeur (*).

J'ai déjà dû dire tout cela, mais l'antisémitisme réel aussi bien que l'antisémitisme comme moyen facile de rejeter n'importe quelle accusation deviennent insupportables. Kouchner magouille ignoblement ? Ce sont des antisémites qui l'affirment ! Finkielkraut déconne à plein régime depuis quelques années ? Point de vue antisémite ! Siné accuse le fils Sarkozy d'opportunisme (pléonasme) lorsqu'il se convertit au judaïsme avant d'épouser une riche héritière ? Antisémistisme, évidemment ! Sans parler de tous les comiques juifs pas drôles qui squattent les medias et qu'il serait antisémite de trouver médiocres (ce qui reste à nuancer puisqu'il existe toujours quelques comiques juifs drôles et qu'on peut également trouver une ribambelles de comiques arabes pas drôles, l'appartenance à une minorité constituant visiblement un critère de qualité artistique : si vous critiquez, c'est du racisme) ... L'arrogance, l'omniprésence de certains juifs dans les medias, et surtout la façon dont ils imposent depuis quelques années un discours extrêmement malsain consistant à interdire toute critique concernant de près ou de loin Israël ou une personne d'origine juive, en qualifiant systématiquement une telle critique d'antisémitisme, tout ceci me conduirait presque à des pensées aux relents abjects ("ils sont partout", le complot juif, etc.). Ces gens-là, qui sont, je n'en doute pas, une minorité, mais une minorité de connards puissants et cyniques, sont en train de donner raison à ce type de discours et de théories. Et cela nous conduit à l'autre versant de l'Abjection contemporaine, à cet antisémitisme particulièrement virulent, particulièrement stupide, particulièrement odieux, qui est en train de refleurir et dont je parlais plus haut. Discours répugnant, certes, inacceptable, mais dont on comprend de plus en plus facilement qu'il puisse naître dans des cerveaux inéduqués lorsqu'à la réalité de la misère (sociale, intellectuelle,...) s'ajoute l'attitude que je viens de dénoncer et qui discrédite totalement cette chose digne qu'est et devrait rester le combat contre l'antisémitisme (entre autres !).

J'ai bien conscience d'être particulièrement suspect (antisémite pour les uns, islamophobe pour les autres) en tenant un tel discours, mais je persiste et signe : les Juifs, les Arabes, ça n'existe pas, ce ne sont que de vagues constructions historiques qui devraient être périmées aujourd'hui. Seuls existent des individus, dont le caractère admirable, sympathique, drôle, détestable ou stupide ne relève fondamentalement que d'eux-mêmes et non d'une fumeuse appartenance raciale. Pour le (re)dire autrement : UN CON EST UN CON, même juif, même arabe.

(*) : L'abruti du Vatican semble avoir lui aussi consulté cette page et y avoir trouvé l'inspiration, car il "incite les jeunes à afficher leur foi sur Internet." (Le Monde)

***

Je n'ai vu du prochain film de Tarantino, Inglorious Basterds, que sa bande-annonce, mais cela m'a tout l'air d'une saloperie bien nauséabonde qui risque encore d'enflammer le débat. A la dignité des victimes du nazisme, des survivants de l'Holocauste, succèdent le cynisme des escrocs utilisant l'accusation d'antisémistime comme réponse à toutes les critiques, mais aussi des films mettant complaisamment en scène un commando de juifs massacrant des nazis avec la dernière violence. Il est d'ailleurs difficile de dire s'il s'agit chez Tarantino d'inconscience ou de calcul (en plaçant les nazis en situation de victimes à outrance, se rend-il compte qu'il ne sert absolument pas la cause des victimes juives ? (**) ou le fait-il justement dans ce but ???). A mon avis, ni l'un ni l'autre : il ne s'agit une fois de plus pour lui que de provoquer à peu de frais (pour lui), de racoler les amateurs de violence et de gagner un maximum d'argent.

Le site du Monde propose pour chaque film en compétition à Cannes une vidéo dans laquelle des spectateurs résument le film. Pour celui-ci, on termine avec une jeune fille qui déclare ceci : "Ca parle de la Seconde Guerre Mondiale, de ... Ben euh, nazis contre nazis, euh ... C'est un peu compliqué comme histoire, en fait, mais euh, c'est super bien." Je n'en attendais pas tant pour me prouver que mes craintes étaient fondées. Voilà l'effet d'un tel film, conjugué à une éducation déficiente : "nazis contre nazis" !

PS : Les critiques du Masque et la Plume, également inquiets à la lecture de l'argument et à la vue de la bande-annonce, assurent toutefois que le film est plutôt bon, divertissant, et que son côté parodique évite justement de rendre le sujet malsain. C'est donc beaucoup moins grave que je ne le craignais, mais ça n'en reste pas moins une idée de film assez symptomatique de notre époque.

(**) : Curieusement, Tarantino semble en train de refaire ce que Norman Spinrad avait fait dans Rêve de fer en partant lui aussi du nazisme. La même chose, mais à l'envers., ce qui change tout.


27 juillet 2008 : SINE

Siné a été viré de Charlie-Hebdo par Val, qui tombe de plus en plus bas, pour cause d'antisémitisme. J'ai enfin pu me procurer le texte incriminé et, comme je m'y attendais, il n'y a pas la moindre trace d'antisémitisme réel,

« Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »

... si ce n'est que certains bien-pensants brandissent l'accusation d'antisémitisme dès qu'on ose dire que tel individu (qui se trouve être juif mais pourrait tout aussi bien être bourguignon) est un con, ou dès que, comme ici, on associe dans la même phrase les notions de judéité et d'argent. Il n'y a ici qu'une dénonciation de l'opportunisme de, Sarkozy Fils.


15 février 2006 : GUERRE DES CIVILISATIONS ?

Festival d'ignominies encore ces derniers jours, avec les tortures pratiquées par l'armée américaine en Irak et par la police sarkozyste. Les médias s'inquiètent de l'impact de ces révélations sur l'image de l'Occident dans les pays musulmans. Mais poser le problème ainsi, c'est jouer le jeu de ceux qui veulent à tout prix analyser les choses comme une "guerre de civilisations". Les méthodes pourries de l'anti-terrorisme occidental ne représentent pas plus l'Occident que le terrorisme islamiste ne représente les musulmans. Il n'y a de "guerre des civilisations" que si l'on accepte de définir les choses ainsi, mais en réalité il n'y a rien de tout cela : il n'y a qu'un ramassis de gros cons de part et d'autre qui prétendent chacun représenter une "civilisation" (civilisation qu'ils défendent, assez curieusement, avec les méthodes les plus barbares et les plus abjectes qui soient). La civilisation n'a rien à voir là-dedans. Ce n'est qu'une guerre des gangs à l'échelon mondial pour le contrôle de territoires, de richesses, de populations.

La situation me fait un peu songer au film de Scorsese justement, "Gangs of New-York", où des conflits d'intérêts sans aucune dimension culturelle se drapent dans la défense d'une "culture", irlandaise pour les uns, "américaine" pour ceux qui se définissent comme natifs, nés des vagues précédentes d'immigration. Les motivations réelles sont évidentes et la défense d'une culture n'est qu'un prétexte plus ou moins conscient.


14 août 2005 : LES AVENTURES DES FEMMES

Même si je refuse d'adhérer à une quelconque défense "par principe" du patriarcat et de toutes les conneries et ignominies qu'il implique, je peux assez aisément souscrire aux critiques que fait Muray d'une sorte de domination actuelle de certaines valeurs "matriarcales". Mais doit-on forcément choisir entre la peste et le choléra ? ne peut-on dépasser cette opposition (certes, Muray me rétorquerait qu'une telle indifférenciation des sexes fait précisément partie de l'idéologie "matriarcale") et concevoir un "individuarcat", ou mieux encore un "anarcat" ?

Une femme en révolte contre la connerie machiste d'autrefois (connerie qui perdure aujourd'hui, n'en déplaise à Muray) possède une grandeur, une classe, quelque chose d'admirable, qu'on ne retrouve vraiment pas, c'est certain, dans l'arrogance d'une executive woman ou d'une "agente d'ambiance" gouvernementale, comme le même Muray appelait en 1998 les femmes-ministres de Jospin, à commencer par celle qu'il nomme (entre autres épithètes) "l'insoutenable Ségolène Royal". C'est ainsi que la chanson de Renaud, "Miss Maggie" (où Thatcher apparaissait comme l'exception qui confirmait la règle de l'intelligence féminine opposée à la connerie masculine) n'a plus guère de sens tant les Miss Maggie se sont depuis multipliées. C'est le lot de tout groupe humain, lorsqu'il quitte sa situation d'opprimée, de devenir souvent imbuvable. Mais faut-il revenir pour autant à la situation d'oppression ?

De plus, Muray semble ne raisonner que sur l'évolution d'une "élite" sociale et ne rien voir de ce qui subsiste ailleurs de machisme, d'homophobie, de violence envers les enfants, ... bref de toutes les joyeuses scories du patriarcat.


8 août 2005 : LES AVENTURES DE L'HOMOPHOBIE

Sur France-Culture, cet été, une émission consacrée aux "fantaisistes" et présentée par Olivier Barrot, qui a bien du mal a parler dans le micro (ceci explique peut-être ce qui va suivre : à mon avis, son imagination perverse superpose devant ses yeux une déformation phallique de cet ustensile : il ne sait alors plus s'il doit l'approcher ou l'éloigner de sa bouche, le pauvre, il est tout perdu). J'écoute cela en différé, comme toujours. Dans l'émission du 6 août, deux extraits diffusés donnèrent lieu à des commentaires à la Philippe Muray (mais en beaucoup plus con) sur le politiquement correct et l'anti-homophobie liberticide et intolérante. En nous présentant ces extraits fort anciens, Barrot assure qu'on ne diffuserait plus ça aujourd'hui et n'hésite pas à dire que finalement, on avait le droit de dire plus de choses dans la France des années 50. Voyons cela de plus près.

Le premier extrait est un sketch particulièrement navrant de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, sur "la guerre en dentelles". Nos deux amis y font les folles (l'un sans trop se forcer d'ailleurs) pour camper des officiers de l'époque en question, parlant des opérations militaires avec force jeux de mots à deux balles et allusions navrantes ("pétale comme on dit en Alsace", "on va prendre l'ennemi par derrière", j'en passe et des plus nuls). A mon avis, le sketch n'est même pas vraiment homophobe ; juste pas drôle et inepte. Peut-être même était-ce la seule façon à cette époque de donner "malgré tout" une existence et une visibilité, fut-elle masquée d'une moquerie de façade, à l'homosexualité, un peu comme le fit "La Cage aux Folles". Inutile de juger les choses hors-contexte, après tout. Et je ne crois pas qu'on puisse reprocher à ce duo d'avoir jamais été vraiment réac : "terne" et "ringard par nature" me semblent suffire. Ce qui est répugnant, ce sont les lamentations de Barrot : quelle connerie de présenter un truc pareil comme un sommet d'audace que ne tolérerait plus notre époque frileuse et "bien-pensante" ! Notre époque a bien des défauts, et peut-être en effet y dénoncerait-on un tel sketch pour son homophobie, aussi niaise et "bon enfant" soit-elle. Mais je crois surtout que ce sketch, fondé (comme les imitations africaines ou asiatiques d'un Michel Leeb) sur l'amusement vaguement réconfortant des imbéciles face à tout ce qui est pour eux différent et inconnu, je crois tout simplement qu'un tel sketch ne ferait plus rire grand monde aujourd'hui, à part Olivier Barrot bien sûr (dont nous n'avons pas besoin de perdre notre temps à analyser les motivations inconscientes, je pense). Sur ce sujet et pour aller à l'encontre du "politiquement correct" qui condamne désormais l'homophobie (est-ce si gênant qu'elle soit condamnée ? pour qui ?), l'audace aujourd'hui serait de dénoncer les excès et les errements de la cause homosexuelle ou des homosexuels en général (des inconscients adeptes du bareback, qui croient que le SIDA n'existe plus, aux envies assez ridicules de se marier comme tout le monde), mais certainement pas de balancer des jeux de mots niaiseux du genre "ça a été HOMO-logué" (mdr).

Plus tard, Barrot présente une chanson de Robert Rocca sur le même sujet, "Ils en sont tous", un texte absolument surréaliste et drôle qui présente une ville où tous les hommes "en sont" et qui énumère des situations saugrenues dans un style savoureux ("Toute la ville s'y est mise / C'est bien là le mot qui convient."). C'est drôle, fin, intelligent et à mon sens pas le moins du monde homophobe. Seulement le névrotique et monomaniaque Barrot se croit obligé de commenter ainsi :

- Y a tout là-dedans ! Y a l'homophobie, l'anti-cléricalisme : y a tout ce qu'on aime, c'est formidable !

Que veut-il prouver ?

Si excès il y a (pour ma part, je ne le vois pas, mais admettons) dans la lutte contre l'homophobie et sa criminalisation, réglera-t-on le problème en l'analysant ou bien en revenant à des plaisanteries des années 50 ("dans la vie, on n'est jamais trop aidé" - faire la liaison : mdr) ? De même, le problème de l'anti-racisme, c'est son manichéisme qui l'empêche de voir que le Français n'a hélas pas le monopole du racisme, de la haine et de la connerie. Alors que fait-on ? On dénonce et on démonte intellectuellement l'intolérance où qu'elle soit et d'où qu'elle vienne ? Ou bien on conjure cette complexité en revenant aux choses simples, en appelant tous les noirs Mamadou et en recyclant toutes les bonnes blagues de Guy Montagné ?

***

Michel Foucault disait en substance que l'homosexualité cesserait d'être un problème le jour où le fait de préférer les hommes ou les femmes n'aurait, aux yeux de tous, pas plus d'importance et d'intérêt que celui de préférer le thé ou le café.

 

 

 


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