H


Ray HARRYHAUSEN (1920-2013)

Ray Harryhausen est un légendaire spécialiste des effets spéciaux en animation image par image. Je rêve de voir La Vallée de Gwangi, film rare hélas, dans lequel des cowboys sont confrontés à des dinosaures.

Mais ses films les plus célèbres sont la série des aventures de Sinbad le marin, et surtout l'excellent Jason et les Argonautes, avec sa célèbre bataille contre les squelettes.

Dans Jason, Zeus est très bonhomme. A Héra offensée par la profanation de son temple, il répond :

- Mais le petit Jason a survécu. Quand il sera grand, il te vengera.

- Par quels moyens ? demande Héra.

Là, visiblement pris de court, il répond :

- Tu sais bien que je n'ai jamais été ni exact ni précis dans les détails.

 


Howard HAWKS (1896-1977)

 

Rio Bravo

J'avais un excellent souvenir d' Eldorado et de Rio Lobo, mais Rio Bravo, qui les a en quelque sorte inspirés, est sans doute encore meilleur. La distribution est extraordinaire, et en rien gâchée par la version française d'ailleurs : Angie Dickinson a une véritable présence, qui change de l'habituelle potiche de western. Tout en étant un parfait western (et un western parfait), le film tient tout autant de la tragédie (par sa tension dramatique) et plus encore de la comédie (l'inénarrable Walter Brennan, mais aussi les scènes de comédie sentimentale entre John Wayne et Angie Dickinson), avec en prime un beau moment musical grâce à deux chansons consécutives, par Dean Martin et Rickie Nelson (Walter Brennan à l'harmonica).

John Carpenter affirme s'être inspiré de Rio Bravo pour son excellent Assault on Precinct 13. On est tout de même assez loin de l'original, mais quoi qu'il en soit le résultat est excellent. Tout aussi réussis et fascinants (avec, en prime, une réalisation plus soignée) sont le remake de Richet en 2005 (Assaut sur le Central 13) et la variante de Florent Emilio Siri en 2001, Nid de guêpes : tension paroxystique, distribution impeccable, en particulier Pascal Greggory, dans un rôle sombre et eastwoodien.

 

Eldorado

Première variation sur Rio Bravo, avant Rio Lobo. C'est du beau travail, mais tout de même un cran en dessous de l'original.

Détail surprenant : John Wayne, arrivé dans une ville et venu se restaurer dans une gargotte, se retrouve attablé avec une gourgandine. Dieu merci, on s'aperçoit vite qu'il joue avec elle aux dominos, mais lorsque, quelques minutes plus tard, il réplique "Ta gueule" à Mississipi, on se dit que le doublage a dû être fait pas une bande de drogués ou/et de rastaquouères.

McLeod : Est-ce que tu es aussi habile avec un revolver qu'avec ce couteau ?

Mississipi : Evidemment non ! Sans ça je prendrais un revolver !

John Wayne faisant une marche arrière avec son cheval : impressionnant !

Autre sujet d'étonnement : Mississipi est interprété par James Caan, que je n'aurais jamais reconnu sans le générique (et même avec, j'ai toujours du mal).

Comme dans Rio Bravo, la plus grande force du film est certainement dans la puissance de sympathie du groupe (constitué de la même façon : 1 jeune + 1 vieux pittoresque + 2 tireurs d'élite, dont un est John Wayne et l'autre est alcoolique). Superbe atmosphère aussi des scènes de nuit, le groupe progressant, aux aguets, dans les rues désertes.

Bugle faisant prêter serment :

- Levez la main droite ! J'ai oublié la formule, mais vous devez dire "je le jure" !

- (en choeur) Je le jure !

- Vous êtes maintenant shériffs-adjoints.

***

- Bugle ! Est-ce que tu peux sortir par derrière et ramener le docteur Miller sans te faire tuer ?

- Si je pensais que je risquais d'être tué, j'irais pas !

 

Rio Lobo

A noter, dans le générique, un guitariste en action filmé depuis l'intérieur de sa guitare.

Difficile d'établir une hiérarchie entre ces trois films, même si la distribution de Rio Bravo est indéniablement la plus flamboyante. Mais chacun de ces films développe son propre charme. Celui de Rio Lobo tient en grande partie à l'association, au départ inattendue, entre un nordiste et des sudistes, point de départ a priori peu propice à recréer une bande de joyeux drilles comparable à celles des deux premiers films.

John Wayne, trouvant à son réveil Georgina couchée contre lui, s'offusque (on est loin des dominos !) !

- Eh ! Qu'est-ce que vous faîtes là ?

- J'étais glacée.

- Pourquoi moi ? Pourquoi pas lui ?

- Lui, il est jeune ! ... Vous, vous êtes vieux, vous êtes plus confortable.

***

A John Wayne qui vient d'assommer le type qu'elle essayait d'occuper en lui tenant des propos de plus en plus incongrus :

- Ah ! Enfin ! Je commençais à ne plus savoir quoi lui dire !

- Oh, ça, ça m'étonnerait ...

***

John Wayne à Jack Elam jouant de la guimbarde :

- Mr Philips ! Y a-t-il un autre air que vous savez ?

- Je ne le sais pas. C'est justement pour ça que je l'étudie.

Peu après :

- Mr Philips ! Y a-t-il un moyen de vous faire arrêter cette musique ?

- Eeeh ... y a qu'à m'offrir un verre !

 

 

Bringing up Baby (L'Impossible Monsieur Bébé)

Quasiment chaque seconde de ce film est une jubilation.

Il paraît que, comme souvent avec Hawks, le tournage a été plutôt détendu (il a d'ailleurs duré deux fois plus longtemps que prévu). Katherine Hepburn préparait le thé pour la pause, lorsque Hawks ne décidait pas d'offrir le champagne à tout le monde ou, voyant qu'il faisait beau dehors, ne proposait pas de laisser tomber le tournage et d'aller tous faire un tour au champ de courses.

Mémorable performance de Charlie Ruggles, sublime en Major Applegate, en particulier dans son imitation de la panthère. Cet acteur rare (pour le public français) a également incarné un major dans Haute Pègre, major tout aussi savoureux qu'Applegate, mais opérant cette fois en duo avec un rival amoureux (également amusant), Monsieur Filiba, joué par Edward Everett Horton.

 

 

Hatari

Même sans intrigue digne de ce nom, sans aucun véritable enjeu palpitant, le film nous tient plus de deux heures sans ennui, par le seul plaisir de cette atmosphère hawksienne, le plaisir de vivre ces instants avec un groupe d'humains sympathiques. Ajouté au plaisir de contempler les paysages et les animaux africains. Etonnantes et magnifiques, les girafes ...

On retrouve aussi, comme dans Rio Bravo et assimilés, les soirées musicales où chacun y va de son talent.

Elsa Martinelli est charmante, suivie par ses trois éléphanteaux. Et lorsqu'elle les lave :

Pockets : Comme j'aimerais être douché par elle !

John Wayne : Ca te serait utile.


Heinrich HEINE (1797-1856)

"Comme tous ses traits sont dans un mouvement perpétuel, la Parisienne a mille visages, chacun plus riant, plus spirituel, plus avenant que l'autre, et elle embarrasse fort celui qui voudrait faire un choix dans ces visages ou deviner le véritable. Ont-elles les yeux grands ? Qui le sait ! Nous ne regardons pas au calibre des canons quand le boulet nous emporte la tête."


Werner HERZOG (né en 1942)

Outre les magnifiques Aguirre et Fitzcarraldo, il faut aussi citer le beau film, étrange et sombre, qu'est La Ballade de Bruno. On y notera (détails moins sombres mais non moins étranges) la technique US de vente aux enchères du Colonel Ralph Wade, ainsi que le Dancing Chicken. La légende veut que ce soit le film qu'avait regardé Ian Curtis le soir de son suicide et ça ne semble pas franchement incompatible, en effet.


Retour Menu Notes de Lecture

Retour Page d'accueil