FILMS DIVERS - Genres

FILMS NOIRS / WESTERNS / SCIENCE-FICTION / COMEDIES / BURLESQUE américain / SAMOURAÏS et autres FILMS ASIATIQUES

 


FILMS NOIRS

* Assurance sur la mort : une merveille (de plus) de Billy Wilder.

* La Dame du lac est une expérience cinématographique intéressante mais ratée, et même un film plutôt pénible à regarder. Est-ce simplement parce que nous ne sommes pas habitués à cette façon de voir un film, pourtant conforme, à la maladresse près, à notre façon de voir le monde réel ? Evoquons d'abord cette maladresse : certains mouvements de caméra ont quelque chose de contraint qui empêche de créer l'illusion de mouvements naturels, naturel dont manquent également la plupart des acteurs, obligés de s'adresser à une caméra ... On peut légitimement supposer que l'expérience pourrait être retentée aujourd'hui plus efficacement, avec beaucoup plus de souplesse technique. Mais le problème n'est certainement là. C'est plutôt que l'on va au cinéma pour voir le héros et non pour être mis à sa place. L'identification au héros est une convention. Je sais très bien que je ne suis pas réellement Philip Marlowe, mais je joue le jeu, et je n'ai aucun besoin pour cela d'un procédé aussi artificiel que cette caméra subjective permanente.

* La Forêt pétrifiée, pas très caractéristique du genre, film bavard tiré du théâtre, est cependant très intéressant, par la qualité de ses dialogues justement, mais aussi par la force du huis-clos, dans un décor inhabituel. C'est par ailleurs un des premiers rôles marquants d'Humphrey Bogart.

* Tueur à gages, de F. Tuttle. Excellent polar au scénario (tiré de G. Greene) sortant de l'ordinaire, le flic et le tueur (Alan Ladd) affrontant au fond le même ennemi.

* Quelques très bons films avec James Cagney : Les Anges aux figures sales de Michael Curtiz, Les Fantastiques années 20, et surtout bien sûr L'Enfer est à lui. Dans ce dernier, la description des méthodes policières est très intéressante et éloignée des clichés. La technique de filature ABC pourrait par ailleurs donner lieu à un détournement amusant si tous les flics utilisaient la même voiture banalisée. Mais le plus intéressant est le personnage du flic-espion allant de prison en prison, ce qui fournit l'occasion d'un grand moment de suspense à l'infirmerie. Ce personnage, mais aussi l'utilisation finale du décor de l'usine ne sont pas sans préfigurer, justement, Les Infiltrés de Scorsese.

 


WESTERNS

En dehors des qualités purement cinématographiques de certains d'entre eux, les westerns ont un intérêt idéologique majeur. Ils sont le récit, plus ou moins conscient, plus ou moins net, plus ou moins honnête, de la construction d'une nation, et plus précisément de la manière dont la loi essaie peu à peu de s'installer. Les plus grands westerns, comme Rio Bravo, Le Train sifflera trois fois, L'Homme aux colts d'or et bien d'autres présentent clairement cette problématique : comment faire naître un ordre, et si possible un ordre juste, d'une situation où tout est permis aux plus forts. Evidemment, le problème est plus complexe qu'il n'en a l'air puisque les puissants propriétaires déjà installés ont tendance à considérer comme indésirables et donc criminels tous les nouveaux arrivants qui veulent leur part du gâteau (thème du long mais superbe western de Cimino, La Porte du Paradis, mais aussi de films comme Pale Rider d'Eastwood). Un des plus beaux westerns sur ce sujet est à mon avis L'Homme aux colts d'or, où l'installation d'une première justice assez sommaire et contestable, en la personne du régulateur interprété par Henry Fonda, est remise en cause par l'incarnation plus morale de la loi par Richard Widmark.

On pourrait aujourd'hui créer un nouveau genre, qui décrirait le phénomène inverse, la façon dont la loi se délite et livre de nouveau les hommes à la sauvagerie. Peut-être ce genre existe-t-il déjà d'ailleurs, à travers les formes variées utilisées par Michael Moore, Laurent Cantet, etc.

***

Appaloosa. Ce film est si réussi qu'on remarque à peine que, dans cette histoire de tireurs d'élite, les coups de feu sont réduits au strict minimum. En revanche, les gens y prennent le temps de finir leur café avant d'aller s'inquiéter d'une présence menaçante.

Une Corde pour te pendre, de Walsh, avec Kirk Douglas et Walter Brennan. Excellent.

Les Frères Sisters, western de Jacques Audiard. Très beau film, tant esthétiquement qu'humainement. Les acteurs sont formidables, en particulier John C. Reilly, jusque là plutôt cantonné dans la comédie régressive et qui crève l'écran.

Le Grand McLintock. Sympathique, notamment pour les rôles secondaires, même si la comique est parfois bien lourd et si, surtout, l'idéologie et la vision de la femme sont particulièrement consternantes.

High Noon (Le Train sifflera trois fois). On dit que John Wayne a été choqué en voyant ce qu'il estima être "the most un-American film he had ever seen", le film le plus ... (anti-américain ? "inaméricain" ? comment traduire une pensée aussi inepte ?... pour traduire John Wayne, il faudrait quelqu'un comme le traducteur d'Heidegger) qu'il ait jamais vu, ce qui le poussa à faire Rio Bravo avec Hawks, dans lequel la solidarité des personnages constitue une sorte de "réponse" à la solitude de Gary Cooper abandonné par tous les habitants de la ville avant l'arrivé du train fatidique. Sur le plan de la réalisation comme de l'atmosphère, difficile de ne pas préférer Rio Bravo, qui est un délice. Mais idéologiquement, le pessimisme de High Noon, sa fin glacée, sont bien plus intéressants que le repli rassurant et idéaliste sur l'illusion d'appartenir à une communauté de braves gens. Carl Foreman, le scénariste, était un sympathisant communistes blacklisté par le maccarthysme et une des grandes perversités du film est d'avoir choisi, pour amadouer le grand public, deux réactionnaires notoires : Tex Ritter (qui interprète la chanson) et Gary Cooper (qui était à peu près aussi à gauche que John Wayne).

La Horde sauvage. Les aspects classiques fonctionnent bien et les acteurs sont parfaits, en particulier Robert Ryan. Mais la complaisance de Peckinpah, son cynisme sans humour (ce qui le distingue d'un Sergio Leone) sont assez rebutants, en particulier la fameuse scène des scorpions et son symbolisme lourdingue sur l'absence d'innocence de l'enfance.

Lone Ranger (2013) tient sans doute autant de la comédie que du western, mais c'est un excellent divertissement, porté essentiellement par un Johnny Depp plus grimé et plus loufoque que jamais ("plus grimé" se discute puisque cela fait quelques décennies qu'il est grimé dans quasiment tous ses rôles). Grand moment, à la fin, une bataille ferroviaire dont le point culminant n'est pas sans rappeler une scène de Snowpiercer où une balle tirée d'un compartiment atteint sa cible dans un autre compartiment du même train, à la faveur d'une large courbe de la voie, mais c'est évidemment beaucoup plus drôle que Snowpiercer ... Dans le registre comédie et western, notons également Albert à l'Ouest (A Million Ways to Die in the West, 2014), sur un mode plus "régressif" encore plus éloigné du genre parodié, mais qui dans l'ensemble fonctionne assez bien et contient quelques grands moments, en particulier l'intervention de Christopher Lloyd.

El Mercenario. Corbucci s'amuse beaucoup avec ses mouvements de caméra à suspense et/ou à surprises.

Les Sept Mercenaires, de John Sturges. Inutile de vanter les mérites de cet excellent western de John Sturges (auteur de cet autre très grand film qu'est Un Homme est passé, avec Spencer Tracy), western parfait, même si on peut à juste titre considérer qu'il n'a pas l'immense valeur de son modèle, Les Sept Samouraïs de Kurosawa. La musique d'Elmer Bernstein est aussi épique qu'inoubliable. Mention spéciale pour les anecdotes de Steve McQueen (celle du type qui tombe du 10° étage et celle de celui qui se jette nu dans les cactus) et pour une scène-culte : la première apparition de Yul Brynner, tout de noir vêtu, et de Steve McQueen, tous les deux conduisant un corbillard jusqu'au cimetière face à un barrage de beaufs armés. Imperturbables, détendus, efficaces : la grande classe !

En revanche, la mort de Charles Bronson est incongrue. C'est le dernier coup de feu tiré. Après ça, plus rien, tout est fini. Donc soit personne ne songe à descendre le type qui l'a tué, soit, si tous les bandits sont bien morts, il a été touché par inadvertance par un de ses collègues.

Les Sept Mercenaires (version 2016). Ne vaut pas l'original (qui ne vaut pas le Kurosawa), mais l'idée de modifier le contexte évite du moins la sensation de voir un remake inutile. Les personnages eux aussi sont différents et il y a quelques scènes très réussies.

Soleil Rouge. La réalisation de Terence Young n'a certes rien d'extraordinaire, mais le scénario est original (un samouraï en visite et un bandit sympathique s'associent pour retrouver Alain Delon) et le film très agréable. Toshiro Mifune est comme toujours formidable et même Charles Bronson, dont je ne suis pas fanatique, est parfait dans son rôle. Bien sûr, on aurait pu rêver d'un tandem Mifune-Eastwood, mais ce rôle de hors-la-loi bourru mais généreux convenait indéniablement mieux à Bronson, aussi ne regrettons rien et savourons !

Texas, nous voilà, western plus ou moins parodique avec Dean Martin et Delon qui ne s'en sort pas mal non plus. Le comique est parfois un peu facile, le scénario est invraisemblable et le traitement de l'espace plus que hasardeux, mais c'est assez sympathique pour qu'on passe sur tout ça.

 


SCIENCE-FICTION

After Earth : cf navets.

Farenheit 451, François Truffaut. Beau film, mais je le trouve aussi impuissant que le roman de Bradbury à justifier la lecture autrement que comme une liberté à sauver, en quelque sorte par principe. Mais la sauver pour en faire quoi ? pour en tirer quel fruit et quel plaisir ? Le film comme le roman peinent à en donner la moindre idée enthousiasmante. Et la communauté finale, malgré la noblesse de sa tâche, a un côté systématique (une personne = un livre) assez décourageant. Cela dit, quelle étrange atmosphère de science-fiction, où tout, hormis le train suspendu, semble (aujourd'hui ?) plus désuet que futuriste.

Pacific Rim. A la base, une sorte de remake de Goldorak en version biplace. Comme c'est réalisé par Guillermo del Toro, c'est spectaculaire sans être trop puéril.

Ready Player One. Du Spielberg de pur divertissement, surtout destiné au jeune public, mais efficace et sans (trop de) niaiserie. Le monde virtuel est impressionnant, et peut-être plus encore le futur réel, univers SF encore jamais vu de mobil-homes vertigineusement empilés dans des structures bricolées de barres métalliques et de grillages. Participation de Simon Pegg, à peine identifiable.

Young Ones. Réalisation et interprétation impeccables, un univers déprimant mais original et assez fascinant.

 


COMEDIES

Austin Powers : Curieusement, car je n'ai jamais compris en quoi Wayne's World était supposé être un film drôle, la série des Austin Powers me réjouit fort, en particulier grâce au personnage du Docteur Denfer et à son entourage (son conseiller Robert Wagner, son fils rebelle, son mini-moi,...). Le 3° volet est assez médiocre, en particulier à cause du manque d'intérêt du personnage éponyme de Goldmember. En revanche, la fin du 2° donne lieu à la formation de couples assez surprenants.

Les Beaux Gosses, de Riad Sattouf, est certainement une des meilleures comédies de ces dernières décennies, observation à la fois juste et hilarante de l'univers collégien et adolescent. La meilleure preuve en est peut-être que bien des adolescents n'aiment pas ce film, alors que (dans la même génération) les mêmes ont adoré le navrant LOL de Liza Azuelos, qui donne de l'adolescence une image totalement factice, mais rassurante et idéalisée.

Mes Chers Voisins, d'Alex de la Iglesia. Un humour noir qui passe parfois par le répugnant, mais c'est tout de même un assez bon film, avec des acteurs parfaits et un scénario efficace façon Ladykillers. Du même réalisateur, Les Sorcières de Zugarramurdi est plus inégal encore, mais vaut notamment pour la scène de braquage du début et pour un beau générique de début où, au milieu des représentations de sorcières, finissent par surgirAngela Merkel et la mère Thatcher.

Damsels in distress. Etrange et très drôle, délectable et pétillant, avec ces trois pimbêches délicieusement sottes. Les dialogues sont formidables, dans un perpétuel understatement digne de Wodehouse.

L'Emmerdeur (version Molinaro, évidemment) est un des films les plus drôles qui soient, et pourtant il repose essentiellement sur deux procédés indéfiniment répétés : les "Monsieur Milan !" de Brel et l'expression de fureur contenue qu'ils suscitent chez Ventura.

Les Grandes Ondes (à l'ouest). Frais et sympathique, parfois grinçant. Savoureuses tentatives de Michel Vuillermoz pour se faire comprendre en portugais.

Hotel Woodstock. Film sympathique, valant surtout pour Imelda Staunton, comme toujours fabuleuse.

Idiocracy est loin d'être un film entièrement réussi, mais il a tout de même un côté visionnaire (réalisé avant l'élection de Trump, rappelons-le) et il bénéficie tout de même de la présence de Luke Wilson, inoubliable "shérif aux dents longues" des X-Files. Ce triomphe des abrutis a tout de même un côté plus accablant qu'amusant, surtout lorsqu'on considère à l'heure où j'écris (en 2022) que Trump a certes été renvoyé dans ses foyers, mais que chez nous Macron a été réélu et 89 députés fascistes élus à l'Assemblée nationale, cependant que macronistes, fascistes et médias répétent à l'envi que le seul véritable danger pour la démocratie, c'est "l'extrême-gauche" (comprenez Mélenchon) dont la montée menace l'évasion fiscale. Idiocracie.

Jack Burton (John Carpenter) : totalement loufoque, avec un Kurt Russell hilarant.

Un Jour à New York (Gene Kelly/Stanley Donen) illustre à merveille l'idée d'accélération de la vie, d'intensité accrue de l'existence. De manière presque excessive, d'ailleurs. Les trois héros ont pour objectif de visiter en 24 heures une ville immense, mais ils veulent, en plus et en même temps, rencontrer et séduire une femme (une femme chacun, oui). Heureusement pour eux, celles qu'ils rencontrent ne sont pas farouches, mais le projet initial n'en est pas moins extrême.

Juno (Jason "fils de" Reitman, réalisateur "indé") : Je ne sais pas pourquoi on s'est tant émerveillé du scénario de ce film, dont la fin est en réalité fort prévisible pour peu qu'on se demande ce qu'il faut qu'il arrive pour que ce ne soit pas trop prévisible. Cela dit, le film n'en est pas moins plutôt sympathique, Ellen Page est une actrice étonnante et Michael Cera une version jeune de l'Homme à la Cigarette. Juno déclare (dans une scène coupée) : "La plupart des gens de mon école pensent que parler fort, c'est la même chose qu'être drôle."

Un Meurtre sans importance (A slight Case of Murder) n'a pas grand chose d'un film noir mais c'est en revanche une comédie très réussie, avec un Edward G. Robinson qui se révèle aussi formidable dans ce registre que dans les autres.

OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, si la scène de l'interrupteur dans l'usine de poulets est dans toutes les mémoires, on y ajoutera la scène coupée où OSS 117, rentré se coucher, éteint sa lampe de chevet et, conditionné par sa grande occupation du jour, la rallume et l'éteint plusieurs fois en imitant les poulets.

OSS 117 : Rio ne répond plus : Une scène d'anthologie est celle où le héros se rend à l'ambassade allemande au Brésil pour y demander fort naturellement s'il existe une liste des anciens nazis réfugiés au Brésil. Ou éventuellement une amicale d'anciens nazis ? ... un mémorial, peut-être ? ... Dans les scènes coupées, repêchons cette réplique : "Merci, comtesse. Il n'est pas de danse plus ragaillardissante qu'un yé-yé."

La Panthère rose (Blake Edwards) : Le premier film de la série met un peu de temps à se mettre en place, mais décolle à partir de la longue scène se déroulant dans la chambre de Clouseau (avec David Niven et Robert Wagner se cachant où ils peuvent), puis surtout lors du bal masqué (scène du zèbre assoiffé, avec Colin Gordon - futur n° 2 du Prisonnier - déguisé en bouffon). Le sommet est atteint avec la balade nocturne d'un vieil italien lymphatique, lequel voit passer la poursuite, frôlé par par le faux zèbre déjà évoqué et par des voitures de sport conduites par des gorilles.

Le Pigeon, grand classique de la comédie italienne. Notons que sa suite Hold-up à la milanaise, moins connue, est trés drôle également, et que Bienvenue à Collinwood (2002) est un remake américain pleinement assumé du Pigeon, presque scène par scène : on y trouve de la musique italienne et certains acteurs ont même cultivé la ressemblance avec l'original.

Pirates des Caraïbes 5. Comparé au souvenir un peu lointain et parfois mitigé des précédents, celui-ci est tout à fait divertissant et Johnny Depp plus drôle que jamais. Une scène mémorable de vol de banque et une magnifique ouverture de l'océan façon Moïse.

Pot-Bouille : Le roman de Zola est déjà très drôle, mais l'adaptation de Duvivier et Jeanson est plus réjouissante encore, avec une superbe brochette d'abrutis, cocus et/ou cocufiants, magnifiquement interprétés.

Starbuck, comédie québécoise sur un type recherché par les centaines d'enfants issus de ses dons de sperme. Son ami avocat lui propose de plaider l'irresponsabilité à cause de ses problèmes mentaux : "Quel problèmes mentaux ?... (plus enervé) J'ai pas de problèmes mentaux, moi !" L'autre, très calme et satisfait : "Quand on va aller en cour, tu le dis exactement comme ça !"


BURLESQUE américain

OUT WEST. Buster Keaton y a un look et un rôle inhabituel, en tenancier de saloon porté sur la gâchette. Une scène assez hilarante dans laquelle Fatty Arbuckle s'obstine désespérément à assommer le méchant en lui cassant bouteille après bouteille sur le crâne sans le moindre résultat (ce qui n'est pas sans rappeler une des scènes les plus drôles du Love and Death de Woody Allen).

THE FROZEN NORTH, Buster Keaton. Assez étonnant : il tente un hold-up dans une maison de jeu, puis flingue un couple dans une cabane avant de constater : "Je me suis trompé, ce n'est ni ma femme, ni ma maison."

LAUREL ET HARDY AU FAR-WEST. Laurel faisant du stop sans résultat, il relève une jambe de son pantalon, exhibant ainsi la sienne, et une diligence conduite par des cow-boys bourrus, s'arrête net. Audacieux.

 


SAMOURAÏS

Si l'on goûte modérément les idéologies militaro-fascistes, les meilleurs films de samouraïs sont ceux qui, réalisés dans le Japon d'après 1945, mettent en valeur des vertus individuelles (honneur, dignité, intégrité,...) mais contestent assez largement le sens de la soumission au clan : les films de Kobayashi, sublimement contemplatifs et symétriques, sont assez radicaux de ce point de vue, que ce soit Seppuku ou Rebellion. C'est aussi le cas par exemple dans Goyokin d'Hideo Gosha, où la fidélité au clan cesse clairement devant l'injustice, même faite à de simples villageois, ou encore dans Kill d'Okamoto (particulièrement agréable, mêlant efficacement aventure et humour), où le même Tatsuya Nakadai (acteur aussi impressionnant que Mifune) rachète, en se mêlant d'une affaire semblable, la soumission coupable qui lui fit jadis accepter de tuer un ami. Valeurs humanistes que l'on trouve évidemment aussi chez Kurosawa.

13 Assassins. La première heure est une mise en place un peu longue, mais le long combat final dans un village truffé de pièges est un grand moment.

La Légende des 8 samouraïs est une des choses les plus bizarroïdes et les plus kitsch que j'aie vues. Musique inadaptée, image semblant parfois colorisée mais en partie seulement et de façon particulièrement clinquante : mais c'est ce qui en fait tout le charme …

Dans Le Sabre du Mal, d'Okamoto, Nakadai est au mieux de sa forme en héros négatif mais complexe. L'histoire est bien menée, avec plusieurs personnages secondaires sympathiques associés contre Nakadai. Ayons aussi une pensée émue pour la bande de comploteurs pour laquelle il travaille plus ou moins, laquelle bande est successivement et copieusement massacrée, d'abord par Toshiro Mifune (attaqué par erreur), puis par Nakadai lui-même, pris d'un accès de folie. Tous ces pauvres diables sont quasiment annihilés avant d'avoir pu mener à bien leurs attentats, c'en est presque comique. La fin est un peu abrupte, mais le film s'inspire d'un roman en 41 volumes et d'autres films étaient censés suivre.

 


FILMS ASIATIQUES

Adrift in Tokyo, de Satoshi Miki. Extrêmement original, étonnant et drôle.

Le Bon, la Brute et le cinglé. Voilà un film réjouissant, drôle, plein d'action bordélique, de coups de feu, de personnages saugrenus, de musique qui vous emporte,... C'est un mixte coréen entre un film de Sergio Leone et un film des Charlots (mais en mieux, pour le second).

La Grande Muraille, film chinois avec lézards géants et Matt Damon. Passons sur la question du réalisme ... Plutôt réussi visuellement, des scènes d'action impressionnantes, mais l'ensemble est un peu court et on attendrait davantage de scènes d'anthologie (cf. Le Raid 2) et de rebondissements pour un récit de cette ampleur.

Le Justicier de Shangaï : voir plus bas, dans les navets.

The Raid. On peut regretter une certaine complaisance dans la violence, mais l'idée de départ (la tentative d'une équipe de policier de prendre d'assaut un immeuble entièrement tenu par un gang) est redoutablement efficace.

The Raid 2 reprend le personnage principal mais présente une trame plus classique (histoire d'infiltré et de guerre des gangs). A noter une poursuite en voitures vers la fin, qui vaut le détour, et surtout un spectaculaire combat dans les toilettes de la prison, le héros dans une cabine encore ouverte, seul contre un nombre délirant d'adversaires qui arrivent sur lui, les repoussant, utilisant les poings, les pieds, la porte des toilettes, etc. C'est impressionnant et surtout c'est quelque chose qu'on ne voit pas dans tous les films (notamment pas dans ceux de Robert Bresson).

Les Trois Royaumes, de John Woo, est un film sublime, à voir et à revoir dans sa version longue pour en avoir encore plus.

Wu-ji, la légende des cavaliers du vent, de Chen Kaige. Superbe autant qu'invraisemblable. Impressionnante scène du troupeau de vaches lancé dans une vallée.

 


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