THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

CRISE FINANCIERE (sic)

Cf aussi LIBERALISME - MANIPULATION - PARADIS FISCAUX

"Les assassinats sur la Grand'route me semblent des actes de charité comparés à certaines combinaisons financières." (Balzac)


18 mars 2008 : SUBPRIMES

On commence à envisager, aux Etats-Unis (pour l'instant), de sauver les banques menacées par la crise des subprimes (subprimes qui étaient déjà par nature un procédé particulièrement immonde pour gagner de l'argent sur le dos des plus pauvres) en faisant payer les contribuables pour sauver le système bancaire. Tant qu'on trouve des cons pour payer les ratés de nos escroqueries, il ne faut pas se priver.


21 septembre 2008 : CRISE FINANCIERE

On s'interroge beaucoup actuellement sur les conséquences qu'aura ou non sur la France la crise née des "subprimes". Le simple fait d'en parler autant montre bien que l'on est en train de préparer activement les citoyens français à payer le prix des erreurs de quelques aventuriers de la finance. Mieux que cela : l'occasion est trop belle pour ne pas les arnaquer de toutes les manières possibles en mettant cela sur le compte des difficultés nées de cette crise. On peut craindre le pire.

Les medias occultent évidemment toute idée de responsabilité des individus ou des banques, toute idée d'une dérive découlant pourtant très naturellement de l'idéologie ultralibérale, et mettent au contraire en avant l'idée d'un mécanisme aveugle, d'un engrenage fatal : peu importe d'où (de qui) vient le problème, il faut juste constater que la machine économique traverse une mauvaise passe et nous préparer à en subir les conséquences.

Ainsi, on nous explique que, par prudence, les banques françaises vont restreindre les possibilités de crédit, ce qui va fatalement réduire la consommation, donc nuire à la croissance et aux entreprises, donc nuire à l'emploi. On évite bien entendu de suggérer que le meilleur moyen de stimuler la consommation n'est pas le crédit (qui consiste pour une minorité à s'enrichir en faisant payer très cher aux moins fortunés le droit de consommer, plus précisément de céder à des besoins majoritairement artificiels créés et entretenus par une autre catégorie de malfaisants légaux), on évite de dire que le meilleur moyen ce serait plutôt l'augmentation des salaires. Car une telle solution ne serait avantageuse que pour la majorité des gens et non pour la seule minorité qui importe, qui contrôle et qui décide. Entre autres inconvénients pour cette élite financière, une augmentation généralisée des salaires rendrait justement le crédit inutiles dans bien des cas, privant ainsi d'une source de revenus facile et appréciable les confrères des mêmes types qui ont justement provoqué cette crise en spéculant de la manière la plus ignoble sur la misère du monde.


5 octobre 2008 : Crise financière (suite)

On injecte de plus en plus d'argent public pour "sauver" des banques compromises par leur propre ignominie (dans le meilleur des cas, par leur imprudence et leur incompétence). Quel rapport avec la connerie ? La connerie, c'est celle des citoyens qui acceptent de payer pour renflouer des escrocs, impressionnés par le chantage à la catastrophe (air connu, cf. Traité Constiutionnel Européen, cf. Apocalypse, cf. Ragnarök), et qui n'ont même pas le réflexe de dire :

- Bon, OK, admettons que l'Etat renfoue ces banques, mais dans ce cas pourquoi ne pas réellement les nationaliser ?


10 octobre 2008 - DIDIER PORTE

"Avant-hier, à la question d'Ali Baddou "Comment expliquez-vous qu'on trouve instantanément des dizaines de milliards pour secourir les banques, alors qu'on n'a pas trouvé une poignée de millions pour résoudre la crise alimentaire qui ravage le Tiers-Monde depuis des mois ?", Xavier Bertrand a quand même eu le culot de répondre : "Parce que ce monde marche sur la tête." Eh ben ! C'est bien de s'en rendre compte après avoir contribué à lui maintenir les pieds en l'air depuis aussi longtemps, camarade !"


12 octobre 2008 - NOUVELLES DU FRONT DE LA CRISE

Parmi les titres du Monde : "Sarkozy prend la mesure de la crise". "Essaie de prendre la mesure de la crise" serait à l'extrême limite crédible, mais qu'un libéral hystérique et borné comme Sarkozy puisse prendre la mesure de quoi que ce soit me laisse plus que sceptique.

Justement, autre titre du jour : "le gouvernement veut promouvoir le travail dominical". En effet, on voit que nos crétins ont pris la mesure ! Ils ont tout compris à la crise. Si on ouvre plus souvent les magasins, les gens achèteront plus et c'est bon pour la croissance, assurent-ils. Ils n'ont pas encore compris (ou ils font semblant ?) que les gens n'ont plus de fric, dimanche ou pas.

***

Intéressante interview d'Immanuel Wallerstein dans le Monde et plan de sauvetage de Michael Moore.


21 décembre 2008 - DU NOUVEAU DANS LA CRISE ?

Décidément, pas grand chose à ajouter sur cette crise, à part pour constater que les espoirs de Wallerstein semblent aujourd'hui bien naïfs (à moins d'une révolution, d'une révolution intelligente : bref, c'est loin d'être gagné) et que ce que je disais le 21 septembre est en train de se confirmer pleinement, à savoir que cette crise est non seulement la conséquence de l'inextinguible avidité de quelques ordures, mais que, loin de prendre ces ordures de court, elle leur donne une nouvelle occasion de pousser toujours plus loin leur pillage : l'intervention des Etats s'avère n'être qu'une complicité visant à faire passer de l'argent des contribuables vers des incompétents et des escrocs, le tout sous prétexte d'éviter que les pertes de leurs entreprises ne nuisent à la bonne marche de l'économie ("bonne marche", ben voyons !) et n'entraînent des licenciements en masse. Mais on peut déjà deviner que, comme d'habitude, les licenciements auront lieu (pourquoi se priver, avec une excuse aussi magnifique que "la crise" ?). D'ailleurs, en France, le fric promis par Sarkozy aux entreprises, sous condition de ne pas licencier, ne leur sera versé qu'en janvier : pourquoi ce délai absurde ? pour leur mettre de licencier avant d'empocher leur prime, sans doute.

Evidemment, aucune opposition de gauche digne de ce nom pour intervenir et pour proposer de nationaliser réellement les banques et autres entreprises responsables de tout ce merdier.

Bref, absolument rien de nouveau, si ce n'est une accélération du processus, accélération qui fait ressembler le monde d'hier à un quasi-paradis comparé à celui de demain : intensification du pillage libéral, paupérisation toujours plus grande, explosions sociales inévitables,... on continue bien à avancer dans la même direction, mais dix fois plus vite, c'est tout.


5 février 2009 : PAS SI SOT ?

Tiré d'un article du Monde sur les réactions de Parisot aux grèves et manifs de jeudi dernier.

"Je suis consternée quand je vois une photo des manifestations à la Une du Wall Street Journal et du Financial Times. Je sais que tous les investisseurs qui pouvaient être en train de se demander s'ils iraient en France ou ailleurs donneront ce jour là dans leurs délibérations un point négatif à la France", affirme-t-elle.

Chantage et culpabilisation. Mais c'est vrai que c'est dommage, car justement, la veille de ces honteuses manifestations, les américains songeaient tous très fortement à investir en France plutôt que dans un pays où la main d'oeuvre ne coûte rien et où le droit du travail est inexistant; C'est con quand même, hein ?

Selon Mme Parisot, "la crise est comme une tempête et je pense qu'il est de peu d'efficacité de protester contre la tempête. On fabrique de l'appauvrissement quand on fait grève pendant toute une journée. Cela coûte cher et ruine la réputation de la France."

A cette différence qu'une tempête n'est provoquée par personne (quoique ... si on se met à parler de réchauffement climatique ...), tandis qu'une crise financière a des responsables (même si les responsabilités sont réparties, diluées, et souvent bien cachées). Des responsables et surtout des bénéficiaires qui s'en sont mis plein les poches et aimeraient continuer, même en pleine catastrophe (surtout en pleine catastrophe ! pendant que tout le monde panique, c'est le moment essentiel pour piller plus encore les pauvres avant de mettre les voiles !)

Pour elle, la décision de Barack Obama de fixer à 500 000 dollars la rémunération annuelle maximale des dirigeants bénéficiant d'aides publiques représente un risque. "C'est le risque que partent des hommes ou des femmes qui sont peut-être pour partie responsables du drame économique actuel. Mais qui sont aussi les plus compétents pour mettre en place les solutions."

Des gens responsables du drame, mais qui sont en même temps les plus compétents pour trouver des solutions et qu'il faut pour cette raison continuer à payer grassement au lieu de les jeter en prison : ça c'est du raisonnement !

Aucune cohérence, mais surtout aucune décence.

On a beaucoup entendu ces derniers jours les (derniers ?) thuriféraires acharnés de l'ultralibéralisme accuser les grévistes d'être irresponsables, rappeler le coût d'une journée de grève et souligner que ce n'est vraiment pas le moment d'aggraver les choses en pleine crise. Ces gens ont à peu près autant de légitimité et de bonne foi qu'un bourreau torturant sa victime et lui disant : "Arrêtez de remuer et de crier, espèce d'imbécile, ça va vous faire encore plus mal !"


16 février 2009 : SALAIRES

Sous prétexte de crise, certaines entreprises ont décidé de réduire les salaires. Cela touche pour l'instant essentiellement des commerciaux, bref des valets du système qui, dans bien des cas, ont passé les 20 dernières années à chanter ses louanges et à escroquer les gens en son nom, en tirant leur petite part de bénéfice de ces arnaques et en pensant que ça durerait toujours.


17 mars 2009 : PORTES OUVERTES

Un des rares avantages de la crise (ou hyper-crise, ou crise dans la crise ?) récente, c'est qu'on peut enfin proférer un certain nombre d'évidences concernant les aberrations du système libéral sans passer forcément pour un demeuré ou un dinosaure (ou un dinosaure demeuré). Les tenants du libéralisme eux-mêmes, Sarkozy en tête, se trouvent bien obligés d'admettre un certain nombre d'évidences, qui me font l'effet d'autant de portes déjà ouvertes et néanmoins défoncées en grandes pompes (l'important étant de dire ces choses et non de les combattre réellement, bien entendu). Il n'y a plus guère que des dindes de l'acabit de Sabine Hérold (Alternative Libérale) pour soutenir que la crise vient de ce qu'il n'y avait pas encore assez de libéralisme et de dérégulation.

Laissons là cette bourrique accrochée à son credo (qui est également son créneau pour faire parler d'elle, ce qui l'empêche donc de se dédire, en bonne Panglosse qu'elle est) et contentons-nous de signaler qu'il reste essentiel de ne pas se contenter de discours rassurants et de vérifier que les actes de nos gouvernements sont bien en adéquation avec leurs nouveaux discours, qu'il ne s'agit pas que d'un discours destiné à apaiser les foules pendant qu'on se dépêche de finir le cambriolage en toute hâte et en emportant tout de même le maximum de choses.


9 mai 2009 : CHANTAGE

L'attitude des politiques face aux menaces de l'élite économique ("sinon on délocalise ... sinon nous serons obligés de licencier ... etc.") est d'une grande lâcheté, surtout en ces temps d'hyper-crise (entendons par là une "crise dans la crise" ou dans la "pseudo-crise"). Il y a une certaine irresponsabilité, face à un sociopathe menaçant d'aggraver la situation si on tente de l'empêcher de nuire (ou simplement ici d'atténuer un peu sa nocivité), à accepter toutes ses conditions et à augmenter ainsi toujours plus son pouvoir. Je suppose que n'importe quel spécialiste de la lutte anti-terroriste, ou même n'importe quel policier, observant cette pratique, nous dirait qu'il est aberrant de céder ainsi aux menaces d'un délinquant avéré. Or, même en ne considérant comme délinquants que les financiers les plus véreux responsables de cette nouvelle crise, la plupart des Etats en sont à les renflouer à des conditions avantageuses au lieu de les sanctionner, voire de nationaliser définitivement leurs entreprises.

Il est curieux qu'un Sarkozy, jadis si ferme, si efficace, face au chantage de feu "Human Bomb" dans une école de Neuilly, ne comprenne pas cela. Il faut dire que dans l'affaire Human Bomb, il n'était pas complice : ça aide à agir efficacement, sans doute.


14 mai 2010 :

Il semblerait que des voix commencent à se faire entendre ici ou là pour suggérer que la Crise (ou plutôt les crises à répétition à l'intérieur de la pseudo-crise qui dure depuis les années 70 ...), loin d'être pour les rapaces de la finance l'occasion de se calmer un peu, est en réalité occasion et prétexte à se déchaîner plus encore.

 

 


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