THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

BANLIEUES

Cf aussi POLITIQUE - EDUCATION - RELIGION

Ordre chronologique, de haut en bas.


16 novembre 2005

Je me décide à écrire quelques mots sur la "crise des banlieues", non qu'elle ne m'inspire guère, mais elle m'inspire des idées et des sentiments trop contradictoires pour que je puisse prétendre en dire quelque chose de clair et de pertinent (si tant est que le reste de mes propos soit clair et pertinent ...)

Je me sens en particulier un peu pris en tenailles entre le discours répressif de la droite et le discours de gauche (je ne parle évidemment même pas du discours du parti dit "socialiste", qui ne mérite guère d'être cité sur quelque thème que ce soit). Si je partage pour l'essentiel l'analyse des causes que font mes camarades, il y a parfois chez eux un discours, tendant à présenter les casseurs quasiment comme des héros, qui me laisse perplexe (sans parler du mot "république" systématiquement utilisé comme s'il s'agissait d'un terme - et d'un concept - ignoble). On peut expliquer et comprendre une violence stupide, mais on ne peut pas idéaliser la stupidité. Nous avons affaire à des actes qui doivent être punis, même si ces actes sont le fruit de politiques sociales et éducatives criminelles qui, elles, devraient également être punies, mais avec une rigueur beaucoup plus grande encore. Ne pas maintenir l'ordre républicain, ce serait laisser se développer une spirale qui, entre stupidité des casseurs (éventuellement récupérés tôt ou tard, non par des groupes politiques ou des syndicats de gauche, qui n'ont absolument plus rien de productif et de sérieux à proposer à qui que ce soit, mais plus vraisemblablement par des groupes islamistes, nettement plus fascinants pour un jeune paumé que notre gauche démissionnaire) et stupidité fascisante ravivée par ces événements, ne peut conduire qu'au pire. Je persiste à croire que rien de vraiment bon ne peut sortir d'une révolution violente, à plus forte raison d'une flambée de violence irrationnelle et totalement dénuée de dimension politique.

D'un autre côté, maintenir l'ordre républicain pour maintenir également les désordres de la République, les inégalités sociales de plus en plus criantes, et les deux principaux outils de maintien de ce désordre que sont le sabotage du système scolaire (pour que de moins en moins de gens pensent, et surtout pensent avec de moins en moins de rigueur intellectuelle, se contentant de slogans) et la répression policière : il s'agit à la fois d'empêcher que l'on se penche efficacement sur les causes du désordre et de faire tenir tranquilles les victimes de ce désordre social (car, comme nous pouvons le constater, l'absence d'analyse politique n'empêche nullement de ressentir l'injustice et de finir par en être excédé).

J'ai l'air de me contredire au sujet de la répression policière, mais je veux dire que, tout en étant nécessaire, elle ne peut se justifier qu'en se faisant (rêvons un peu) dans l'équité la plus totale,c'est-à-dire en rétablissant une vraie justice sociale et en punissant les chacals qui prospèrent depuis trop longtemps sur la misère du monde.

Mais faute de tout cela, nous sommes voués à la gestion plus ou moins illusoire d'une violence sociale de plus en plus grande (de part et d'autre) : violence économique intensifiée par la droite (extrême-droite incluse évidemment) et à peine moins intensifiée par la "gauche" socialiste, violence policière radicalisée par la droite ou l'extrême-droite, violence des émeutiers radicalisée par l'intensification de la première (et accessoirement de la seconde). Que peut-il sortir de bon de tout cela ?

Il ne reste plus qu'à prier pour le triomphe en 2007 de François Hollande, qui par son approche à la fois courageuse et radicale des problèmes sociaux, et grâce à l'appui de personnalités-phares telles que DSK, Jack Lang ou Bozo le Clown, est bien le seul à pouvoir sortir la France de ce merdier ...

Dans son essai "Des Cannibales", Montaigne, racontant la visite en France de trois indiens des Caraïbes, s'amuse à montrer que, loin d'être des crétins en extase devant notre grandiose civilisation, ils sont avant tout été frappés par les dysfonctionnement de la société française, en particulier les inégalités sociales, certains hommes étant "pleins et gorgés de toutes sortes de commodités" tandis que d'autres "étaient mendiants à leurs portes, décharnés de faim et de pauvreté". Mais surtout, ces indiens s'étonnent de constater que lesdits pauvres "pouvaient souffrir (supporter) une telle injustice (sans) qu'ils ne prinsent les autres à la gorge, ou missent le feu à leurs maisons."

S'ils revenaient en France aujourd'hui, ils verraient certes un peu plus de feu. Mais il est à craindre que ces trop vertueux cannibales (qui ne sont jamais contents) y trouveraient encore à redire.

" ... et trouveroient estrange que ils missent le feu aux voytures de leurs voisins et non à celle de Sarkozy".


17 novembre 2005

Une crise de ce genre (tout comme celle des présidentielles de 2002) est un révélateur brutal des transformations qu'a connues la France ces dernières décennies et dont le caractère très progressif a fait que nous n'en prenons vraiment conscience qu'en une occasion de ce genre. La France, que l'on pouvait à tort ou à raison percevoir comme un modèle perfectionnable mais relativement bien établi de société démocratique, n'a absolument plus rien de cette stabilité et l'on sent qu'elle peut basculer à tout instant dans le pire, dans un pire qui semblait jadis devenu impossible, un peu comme l'Argentine, pays avancé et prospère est devenu un pays ruiné par les exactions ultra-libérales.

Il est évident que le pays est dans un état alarmant. Non pas à cause des inégalités sociales elles-mêmes, car dans un pays démocratique, une tendance peut toujours s'inverser si les citoyens le veulent vraiment. Mais à cause justement de l'impossibilité d'inverser la tendance, la seule perspective étant de ne plus pouvoir chasser une bande de chacals qu'en la remplaçant par une autre bande de chacals, chacune (UMP, PS, FN, ...) étant à sa manière pire que les autres. Ce qui frappe, en 2002 comme en 2005, c'est l'absence de rationalité et de réflexion dans tout cela, de part et d'autre. On se retrouve face au résultat de la faillite programmée du système scolaire, face au résultat de la "people-isation" de la vie politique, de la disparition, dans les médias comme chez les hommes politiques eux-mêmes de tout véritable débat politique (n'idéalisons pas le passé, jadis ça ne volait pas forcément toujours très haut, mais il y avait tout de même une dialectique droite-gauche qui avait une apparence de sens, il y avait des projets de société, sérieux ou attrape-couillons, mais dont l'exposé avait priorité sur l'étalage de la vie privée et la basse démagogie). Ce sont ces glissement très lents du débat politique au consensus libéral, de l'école républicaine à l'école en kit et en toc ("construis toi-même ton propre savoir ! trop cool !"), dont on voit le résultat dans ces crises où souffrance, malaise, injustices, ne produisent plus que des explosions irrationnelles, sans danger pour le pouvoir puisqu'elles ne peuvent conduire qu'à son renforcement, sous une forme ou sous une autre, et certainement pas à sa remise en cause argumentée.

Voilà en tous cas l'impression que produisent ces événements. Je sais bien aussi que c'est une généralisation et qu'il y a encore des individus qui continuent à vouloir penser les choses, et changer les choses. Il va leur falloir un sacré courage ...


19 novembre 2005

Le monde où nous vivons désormais est un monde de noyeurs de chiens, j'entends de ces noyeurs de chiens qui les accusent préalablement de la rage. On sabote un système qui fonctionne (école, sécu, retraites, etc), puis, une fois qu'il est bien malade, on explique qu'il faut absolument le modifier : l'idée de le guérir en virant les saboteurs ne semble venir à personne, on admet l'idée saugrenue que le malade et la maladie ne font qu'un.

Le modèle d'intégration français est ainsi remis en cause. Personne ne souligne vraiment que le modèle ghettoïsant mis en pratique par les pays anglo-saxons crée (et cela semble assez logique) autant de haines et de violences. D'ailleurs, la réalité française relève de plus en plus d'une ghettoïsation partielle qui ne dit pas son nom. Le modèle d'intégration français n'est PAS inefficace. Il n'est tout simplement pas mis en oeuvre : la mixité sociale n'existe pas ou plus vraiment au niveau de l'habitat comme (conséquence quasi-inévitable) au niveau de l'école ; et surtout, le chômage et la précarité qui touchent tout particulièrement les populations immigrées ou issues de l'immigration, empêchent fatalement toute intégration efficace, quelle que soit l'efficacité du système d'intégration à la française dans l'absolu ! Mais il ne viendrait évidemment pas à l'esprit de lutter réellement contre le chômage et la précarité : il est plus simple de remettre en cause "le modèle d'intégration à la française qui vient de montrer son échec", quitte à le remplacer (officiellement, puisque dans les faits il est déjà plus ou moins à l'oeuvre) par une ghettoïsation à l'anglo-saxonne, dont on sait bien qu'elle n'est source d'absolument aucune forme d'émeutes, violences urbaines, guerres des gangs, flambées islamistes, ... toutes choses qui n'ont évidemment jamais existé en Angleterre et aux Etats-Unis et qui viennent d'apparaître pour la première fois dans l'histoire de l'humanité dans cette France républicaine qui met le feu aux poudres avec ses histoires de laïcité, dont les principes sont de privilégier des valeurs humaines communes au lieu d'exacerber les différences. Mais bien entendu ! tout le problème est là ! ça crève les yeux, voyons !

De même, on en viendrait presque à nous expliquer que le système scolaire français est ontologiquement inefficace (je laisse de côté ceux qui, en face, tant l'école semble une cible privilégiée pour les crétins dogmatiques de tous les coins et recoins de l'échiquier politique, confondent allègrement les principes de l'école républicaine avec l'idéologie colonialiste qui baigna ses débuts, comme si notre enseignement était PAR NATURE "laïc, gratuit, obligatoire et surtout colonialiste"), le plus répugnant noyeur de chiens étant dans le domaine scolaire le grand discoureur et théoricien Philippe Meirieu, docteur Pangloss du pédagogisme, acteur principal de la faillite de l'école en France, qui depuis quelques années, devant l'ampleur et l'évidence du désastre, s'est mis à le condamner haut et fort, en prenant évidemment bien soin de ne jamais désigner les véritables coupables, du moins pas le principal, c'est-à-dire lui-même : rien que pour cet acrobatique tour de force, il mérite une petite once de respect, en tous cas de cette fascination qu'on peut avoir devant un histrion particulièrement souple. En voici donc encore un qui est à la fois le problème et la solution.

Mais revenons à l'école républicaine, dont on constate l'échec en incriminant ses principes et non ses saboteurs. Comme si depuis sa naissance elle n'avait fait que fabriquer des illettrés. C'est pourtant cette école républicaine qui a produit les générations du Front Populaire, de la Résistance (qu'on ne me parle pas de la Collaboration puisque le pétainisme est le produit justement de la France qui refusait l'idéal républicain), de Mai 68. De là à penser qu'on a saboté l'école pour que plus jamais il ne puisse exister de Front Populaire ou de Résistance, idéologiquement fondés, crédibles et organisés, donc capables de changer les choses, ...


27 novembre 2005

Parmi les solutions (on ne rit pas !) proposées par le gouvernement à la crise des banlieues, il est fortement question de mettre en place un apprentissage (et donc une sortie de scolarité) à 14 ans. Bonne solution a priori pour proposer autre chose aux élèves qui s'ennuient en classe et n'y viennent que contraints et forcés. Je pense depuis longtemps que, à défaut de rendre à l'école un peu de l'utilité dont on l'a plus ou moins sciemment privée depuis quelques décennies, il pourrait être judicieux de remettre en cause le principe de l'école "obligatoire" jusqu'à 16 ans : mais à condition bien sûr que tout élève qui aura choisi à partir de 14 ans de quitter l'école puisse y être réintégré automatiquement, avec la plus grande facilité, s'il change d'avis après avoir passé une année ou plus à végéter, à mûrir un peu et à éventuellement prendre conscience de ce que l'école pourrait finalement lui apporter. Bref, il ne s'agirait que de remettre en cause la scolarité jusquà 16 ans que comme un devoir, mais évidemment pas en tant que droit.

L'idée de l'apprentissage à 14 ans s'inscrit dans une toute autre logique. Il s'agit de favoriser (les pessimistes dont je suis diront de "valider") l'absence d'une formation culturelle de base et de produire une main-d'oeuvre encore plus facilement exploitable car sans la moindre formation intellectuelle. C'est d'ailleurs aussi ce que dit en substance Philippe Meirieu, qui s'élève avec véhémence contre ce projet. Même si on est d'accord sur le principe, il faudrait toutefois ne pas perdre de vue que, dans l'état actuel des choses, un élève, qui plus est en difficulté et qui plus est en zone sensible, qui reste scolarisé après 14 perd (pardon : continue de perdre) son temps et ne bénéficie d'aucune formation sérieuse, et cela grâce aux multiples sabotages qui, sous le nom de réformes et sous l'impulsion de pseudo-scientifiques de la pédagogie, prophètes imbéciles et délirants dont le plus illustre est Philippe Meirieu, ont affaibli l'école à tous les niveaux et l'ont mise totalement hors d'usage dans les quartiers qui en auraient eu le plus besoin.

L'apprentissage à 14 ans est une saloperie qui cache ses objectifs méprisables sous de louables intentions. Mais Philippe Meirieu critiquant l'apprentissage à 14 ans au nom du droit de tous les élèves à une véritable formation intellectuelle, c'est Heydrich ou Pol Pot revenant donner des leçons de démocratie et de tolérance aux pourritures d'aujourd'hui.


23 janvier 2006

Je ne me sens pas spécialement prophète et j'aurais même assez fortement tendance à traiter de pignouf toute personne affirmant pouvoir prédire l'avenir, mais je vois pour la France un futur fait de régressions en tous genres et de conflits. De conflits ineptes autant qu'ignobles, car l'intelligence ayant renoncé à combattre réellement l'ignorance, les forces dites de progrès ayant renoncé à combattre vraiment les forces de l'abaissement, les conflits qui sortiront de cette confusion risquent d'être particulièrement absurdes et écoeurants.

J'ai le sentiment que l'Histoire nous réserve des jours sales.


21 août 2006

"Le jour où les gens auront compris qu'il y a peut-être d'autres solutions que de foutre le feu à la bagnole du voisin, mais qu'on peut peut-être descendre à plusieurs et foutre le feu dans les magasins de l'avenue des Champs-Elysées, alors à ce moment-là on verra que peut-être une vraie politique, digne de ce nom, à droite comme à gauche, n'a pas été pratiquée et qu'on récolte un jour ce qu'on a semé." (Michel Onfray)


16 mars 2007

Selon une étude, un délinquant mineur maîtrise en moyenne 400 mots de vocabulaire. A titre de comparaison, on estime à 2500 le nombre de mots maîtrisés par un élève entrant en sixième. Tout ça est tristement logique. Incapacité à communiquer = incapacité à régler les problèmes par le dialogue = recours à la violence. Incapacité à désigner clairement chaque chose = incapacité à analyser = incapacité à résoudre un problème autrement que par la violence.


1° juin 2008

C'est un éternel ping-pong politique, sur des tas de sujets, entre deux formes de connerie. Exemple :

- les jeunes issus de l'immigration sont des voyous.

- non, ils sont tous d'une exquise courtoisie.

Le moyen terme, "il y a effectivement des délinquants parmi ces jeunes et il est nécessaire de s'attaquer aux causes de cette délinquance, qui n'a pas à voir avec la culture d'origine mais avec la situation présente", ce moyen terme n'est jamais envisagé. Peut-être parce qu'il réglerait le problème, privant ainsi les politiciens de tous bords d'un débat aussi fructeux (pour eux) qu'infini.


17 janvier 2009 : GAZA

Tandis qu'une nouvelle fois la connerie humaine, équitablement répartie entre deux communautés, entraîne de nouveaux massacres en Palestine, il semble qu'en France cela donne lieu également de part et d'autres, entre communautarismes à la con, à des flambées de violence chez des jeunes qui comprennent encore moins que personne ce qui se passe là-bas (déjà que, sur ce qui se passe chez eux, ils ont du mal à s'y retrouver ...). Mais cela permet à chacun de se forger une image du monde simple, manichéenne, bien crétine, et de trouver des pseudo-solutions simples à ses problèmes personnels : une fois l'ennemi clairement identifié, il suffit de cogner. Et tant pis si finalement ce n'était pas le bon ennemi, ça fait tellement de bien !). Pendant ce temps, des innocents meurent, mais ça, les dogmatiques de tous bords n'en ont rien à foutre, si ce n'est pour utiliser ces morts comme prétexte pour continuer, encore et encore.


25 janvier 2009 : EXIT DATI

Visiblement tombée en disgrâce, Rachida Dati se voit contrainte de quitter son ministère pour devenir acolyte de Barnier aux élections européennes. Il semble que Sarkozy, qui ne la supportait plus, ait longtemps hésité en raison notamment de ce qu'elle représente (la "diversité") et de sa popularité dans les banlieues. J'aimerais assez savoir qui, dans les banlieues, est assez con pour admirer une pétasse arrogante (car c'est avant tout ce qu'elle est, quelle que soient ses origines), et qui plus est une sbire de Sarkozy.

Dénoncer un système et ne rêver que de s'y intégrer, fut-ce en écrasant la gueule de ses camarades ...


6 juin 2009 : IDENTITE

Invité par Finkielkraut pour parler des banlieues, Pierre Jourde dit bien des choses intéressantes, en particulier ceci : "Ces jeunes ont besoin comme n'importe quel être humain de construire leur identité. Mais nous ne leur proposons précisément rien, pour construire cette identité. Que donne ce pays aujourd'hui à un jeune homme pour qu'il construise son identité, à part de la publicité, à part du commercial ? C'est d'ailleurs là-dessus qu'il va en partie construire son identité : sur ce qu'il porte, et non sur ce qu'il est. Nous ne leur proposons rien (...) Ils se replient en effet sur des identités caricaturales, soit une identité ethnique en toc. S'il y a un racisme aujourd'hui, c'est dans nos banlieues qu'il est le plus virulent, par l'effet d'un repli identitaire. Il faut souhaiter que tous les apports de ces cultures des immigrés viennent enrichir la République, toutes ces cultures sont infiniment souhaitables, mais précisément pas ces replis caricaturaux qui sont tout autre chose."


26 septembre 2009 : MALIKA SOREL

Répliques de Finkielkraut : face au bien-pensant Alain Renaut, pour qui la colère des banlieues est liée au passé colonial (lequel perdure bien évidemment sous d'autres formes), on peut (pour respirer un peu) entendre Malika Sorel. Elle souligne par exemple qu'en Algérie et dans d'autres pays du Maghreb les gens sont consternés par le laisser aller des adultes à l'égard des jeunes. "Les personnes qui ont vécu la guerre d'Algérie ne sont pas habitées d'une telle haine vis à vis de la France." Pour eux, les responsables sont les adultes français qui passent leur temps à se prosterner devant la jeunesse, à parler de repentance, etc. "Comment voulez-vous éduquer un enfant (c'est quand même le B.A.BA de la pyschologie !) si vous remettez en cause en permanence les parents et si les parents passent leur temps à dire "c'est de ma faute" ? C'est dès l'école maternelle qu'il faut s'occuper de ces enfants, avoir des petites classes, leur transmettre les principes, non-négociables, de la société française." A propos de la discrimination positive : "Rendons leur service, en ne faisant pas de misérabilisme, pas de compassion (qui là effectivement rejoignent le comportement des colons), disons leur les choses comme on les dit à nos propres enfants, plaçons leur les mêmes exigences, la même hauteur d'exigence, et vous verrez : ils réussiront, on peut en prendre le pari."


2 août 2010 : DERIVE SECURITAIRE (Remix 2010)

Il est indéniable que le gouvernement reprend actuellement fort copieusement son discours ultra-sécuritaire, à la fois pour tenter de faire diversion quant à l'affaire Bettencourt et pour rassembler, en vue des prochaines présidentielles, ses électeurs quelque peu égarés. Mais les réactions parfois tout aussi caricaturales d'une partie de la gauche, là où un grand sens de la nuance serait nécessaire pour détourner les électeurs de semblables discours, risque au contraire de les y pousser en donnant l'impression de n'avoir le choix qu'entre Sarkozy et des crétins ultra-laxistes. Que l'on condamne les généralisations de Sarkozy sur les "gens du voyage", oui, mais il convient de condamner avec la même fermeté les violences commises à Saint-Aignan par des "gens du voyage", violences qui n'autorisent en rien la création de lois discriminatoires ou un quelconque acharnement particulier contre telle ou telle communauté, mais qui doivent être punies avec la même rigueur, quelle que soit l'origine des responsables. Il serait bon de rappeler que la loi républicaine est la même pour tous, au lieu de quoi quelques gauchistes illuminés ont déjà commencé à évoquer la déportation des tziganes par les nazis : il serait bon de continuer à faire la différence entre l'inacceptable stigmatisation d'une communauté entière suite aux actes également inacceptables d'une infime fraction de cette communauté (ce qui est ignoble et con), et d'autre part l'éradication massive de toute une communauté suite à rien du tout, par pure et simple idéologie raciste. Dénoncer les généralisations abjectes de Sarkozy est une chose, tout mettre sur le même plan en est une autre.

Par ailleurs, si le projet d'emprisonner les parents de mineurs délinquants me semble aussi grotesque que celui de celui qu'avait eu jadis Sarkozy de juger les fous, l'idée de déchéance de nationalité, si elle était utilisée avec précaution et discernement par autre chose qu'une bande de Hortefeux, ne me paraît pas si aberrante. Dans le cas de crimes présentant un caractère nettement antinational, par exemple le terrorisme, il semble évident que le criminel n'est pas un grand amateur de notions telles que le civisme, l'intérêt collectif, les valeurs républicaines,... La loi actuelle, qui concerne ce genre de cas très graves et limite évidemment la chose aux individus possédant une double nationalité, est déjà très bien faite. Cela dit, pourquoi effectivement ne pas envisager de l'appliquer plus souvent ? Je vois mal ce qu'aurait de choquant par exemple le fait de retirer la nationalité française à un Eric Woerth, à une Liliane Bettencourt ou à un Nicolas Sarkozy, dont tous les actes sont parfaitement antinationaux. Pour une Bettencourt, pour une Laroque, pour un Halliday ou un Pagny, la Nation est une notion parfaitement dépourvue de sens : de même que la seule patrie d'un terroriste est son idéologie à la con, leur seule patrie à eux, c'est leur pognon. Renvoyons donc la Bettencourt dans son "pays", que ce soit la Suisse ou quelque autre paradis fiscal, non sans avoir réquisitionné et nationalisé tous ses biens situés en France. Ca, c'est de la dérive sécuritaire comme je l'aime !


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