THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

PARTI SOCIALISTE

Cf. aussi POLITIQUE (paraît-il) - GAUCHE (état de la)

Ordre chronologique, de haut en bas.


28 août 2005

"François Hollande se veut rassembleur au congrès du PS de La Rochelle" : il ferait mieux de rassembler ses affaires.


16 octobre 2005

Etrange démocratie, où toute réflexion politique est quasiment absente et où seule la peur du pire jette les électeurs vers l'à peine moins pire ... Sans revenir sur les faillites en grande partie programmées de l'école en matière de formation à l'esprit critique (on se reportera si l'on y tient vraiment à la section pédagogie de ce site et surtout à certains des liens conseillés), il est tout de même effarant de voir la France soumise pour cinq années au moins à un véritable pillage ultra-libéral mené par des individus qui n'ont été portés au pouvoir que pour ne pas y voir arriver le Front National. Aucune alternative ne semble évoquée, du moins dans les principaux médias. Il semble tout naturel d'accepter cette curée. Et de la même façon, en 2007, on risque de ne porter au pouvoir le PS libéral que pour sanctionner la politique à peine plus libérale menée aujourd'hui. Ou pire encore, et plus absurde, on risque d'y conduire un Sarkozy, encore plus libéral, lui, simplement parce qu'il est plus habilement démagogue que tous les autres et donne l'illusion de l'efficacité, et parce que, malgré le rejet massif (du moins j'ose le supposer) de l'ultra-libéralisme, le plus grand champion actuel de cette doctrine est forcément plus médiatique et plus enthousiasmant que tous les tocards et pleutres réunis que le PS s'obstine à mettre sur les rangs.


9 janvier 2006

La nouvelle trouvaille du PS pour 2007, c'est de croire que Ségolène Royal est la candidate idéale et qu'elle a toutes ses chances. On nous a sorti un sondage qui assure que les Français l'adorent et depuis (sans doute dans l'espoir qu'il suffit de l'affirmer pour que cela devienne vrai) on prétend que "le phénomène prend de l'ampleur". Tu parles d'un phénomène ! Il y a quelques mois, celui qu'on nous présentait sans rire comme le présidentiable idéal du PS, c'était le clown Jack Lang : on y croit !

Il faut vraiment que le PS n'ait rien à proposer, ni en matière d'idées, ni en matière de leaders, pour en être réduit à ces crises d'exaltation puérile. Ce serait extrêmement drôle si ce n'était pas désespérant.


4 février 2006

L'effet-Ségolène poursuit sa fulgurante propagation, tel le hoola-hop en son époque. Hier, cette femme a déclaré qu'elle admirait beaucoup Tony Blair : voilà de quoi séduire les plus libéraux en matière d'économie. Elle a aussi ajouté, pour rabattre son caquet à Delanoé, que Tony Blair avait "gagné" les JO de 2012, "alors que la France les a perdus". Il est maire de Londres, Blair ? En tous cas, voilà un argument politique majeur, c'est certain, et qui devrait permettre à Ségolène de râtisser très large. Avec un petit effort, un éloge de Jeanne d'Arc par ci, un kärcher par là, elle peut même prendre des voix au Pen. Pour ce qui est des électeurs de gauche, qui ont lâché le PS depuis des années, m'étonnerait qu'elle rameute grand monde avec ce genre de conneries. Mais je pense que peu lui en chaut.


6 mai 2006

A propos de la récente défaite électorale de Tony Blair, Ségolène Royal estime qu'il a fait un mandat de trop : "Deux mandats, c'est bien : au-delà, on voit ce qui se passe." Et de proposer une loi limitant à deux les mandats consécutifs.

Pour ne pas avoir à dire que Ségolène Royal est furieusement sotte, nous sommes bien forcés de la supposer d'une écoeurante mauvaise foi. On peut en effet interpréter les choses tout autrement et dire que Tony Blair a perdu les dernières élections locales parce que les gens commencent à comprendre qu'il mène une politique de merde (en fait, ce qui est aberrant, c'est que, faute d'autre alternative, les électeurs britanniques se tournent vers un parti encore plus libéral, mais ça, ce sont les charmes et les paradoxes de la démocratie-Janus : deux faces pour un parti unique). Ce qui semble échapper à Ségolène Royal, c'est qu'un homme politique a AUSSI le droit de travailler au service de la Nation, même s'il y a bien longtemps que la mode en est passée. Toujours est-il que si un jour quelqu'un se mettait à gouverner correctement un pays (simple hypothèse, qu'on se rassure, je n'ai rien fumé), il serait absurde de limiter à deux ses mandats consécutifs. De toute façon, le principe-même de la démocratie est de permettre aux électeurs de ne pas reconduire au pouvoir un escroc et/ou un connard notoire (sauf évidemment cas particulier, tel que la présence au second tour d'un candidat anti-démocrate), alors quel intérêt y aurait-il à créer une loi interdisant plus de deux mandants consécutifs ? A part bien sûr éviter d'aborder le vrai problème (à savoir l'incurie délibérée, et apparemment considérée désormais comme définitive, des pseudo-socialistes ou pseudo-travaillistes) et se donner l'air d'une femme pragmatique qui ne manque pas de solutions (fussent-elles stupides si on les regarde d'un peu près).

En proposant cela, Ségolène Royal ne dit rien d'autre que ceci, implicitement et involontairement bien sûr : "Si vous m'élisez, comme Mitterrand, comme Jospin, comme Tony Blair, je ne mènerai absolument pas une véritable politique de gauche. Je gérerai seulement l'ultra-libéralisme de façon légèrement moins brutale que l'UMP, avec en prime une politique festive à la con (ou à la Jack Lang, si vous préférez) pour divertir les bobos. Mais les inégalités continueront à se creuser et les problèmes à s'accentuer. Je ne ferai rien de sérieux pour ce pays, à tel point qu'au bout d'un mandat, deux dans le meilleur des cas, vous serez tellement dégoûtés de votre Ségolène que vous retomberez dans les bras de l'UMP ! Puis, après avoir regoûté à la droite dure, dans les nôtres ... et comme ça pour les siècles des siècles, bande de nigauds."


7 juin 2006

La peu reluisante Ségolène ne sait plus que faire pour se poser en rassembleuse. Parmi ses délires sécuritaires, on trouve ainsi la suppression des allocations pour les familles de délinquants mineurs : Le Pen pourrait sans risque lui intenter un procès pour plagiat, à cette clownesse.

La 2° mesure assortie était le placement immédiat de tout délinquant de plus de 16 ans sous encadrement militaire. A la limite, l'idée ne serait pas si glauque s'il ne s'agissait que de proposer cela au délinquant en question comme une sanction alternative, si on lui donnait la possibilité de choisir la sanction judiciaire prévue dans son cas OU ce placement (qui serait donc ici quasi-volontaire) sous encadrement militaire. Car, dans le fond, il ne serait pas étonnant, même si c'est plutôt triste à dire, que bien des gens voient dans l'armée le seul cadre apte à leur apporter les limites dont ils ont besoin. Dans une société qui refuse à la majorité de ses enfants le droit de se contruire décemment et intelligement, l'armée apparaît comme l'ultime moyen de se construire, fût-ce laidement. Quand un pays régresse au stade où l'armée apparaît comme une solution éducative acceptable, il est mûr pour un Sarkozy, pour un Pen, ou pire encore, pour une Ségolène.

PS1 : en revanche, sa critique de l'application des 35 heures semble assez pertinente. Elle ne dit de conneries que neuf fois sur dix. Histoire de vraiment ratisser large, de temps en temps, elle dit un truc sensé.

PS2 : Un des infos du jour concerne le souci de "surveiller" les conditions dans lesquelles on administre du Prozac aux enfants ! C'est très bien de vouloir "surveiller" ça, mais qu'à notre époque des enfants soient dépressifs et aient besoin de Prozac, ça devrait tout de même nous conduire à nous interroger sur notre société un peu plus que ne nous le proposent les gentilles Ségolènes.


21 août 2006 : LES NOUVELLES AVENTURES DES SOCIALISTES

Ségolène Royal continue à s'imposer dans les médias comme l'incontournable candidate du PS en 2007 face à Sarkozy. Est-elle bien consciente d'incarner à la perfection tout ce que des tas de gens ont rejeté en 2002 en refusant de voter Jospin ?

Le n° 2 du PS, un certain François Rebsamen, ayant appelé à un retrait des candidatures des deux autres représentants du courant "majoritaire", à savoir DSK et Jack Lang, ce dernier a grotesquement qualifié cet appel de "fatwa". Salman Rushdie appréciera le parallèle.


20 novembre 2006 : BATTLE ROYAL

Si l'on veut considérer de façon optimiste le choix de Ségolène Royal comme candidate du PS en 2007 (outre que ce choix nous confirme à quel point les socialistes sont des crétins), on peut toujours se dire que cela incitera peut-être plus fortement que ne l'aurait fait le choix de Fabius à un rassemblement à la gauche du PS autour d'un candidat bien choisi.

S'il s'en trouve un.

Et si on veut considérer la chose de façon optimiste, donc.

***

Si Royal est élue, il est triste de penser que Philippe Muray est mort avant d'avoir pu assister à la période pittoresque qui s'ensuivra.

***

S'il faut choisir au 2° tour entre la peste Royal et le Sarkholéra, on peut au moins se dire que le premier tour servira à montrer quelles sont les convictions et les espoirs réels de la majorité des gens (si tant est qu'ils soient ce que j'ai la naïveté de croire ...). Mais grâce au précédent de 2002, on se trouve dans une situation où beaucoup d'électeurs vont sans doute, pour éviter que ça ne se reproduise, voter "utile" dès le premier tour, afin de ne pas éparpiller cette fois les voix de la gauche, ce qui sera évidemment interprété comme un soutien massif aux projets de Ségolène Royal (en admettant que l'on puisse sans rire qualifier son fatras démagogique de "projet"). Dans cette optique, il semble que Chevènement soit déjà résigné à ne pas se présenter afin de permettre à la gauche (sic) d'être cette fois présente au second tour. D'autre part, chose jamais vue, beaucoup de candidats se demandent s'ils auront les 500 signatures nécessaires, car les grands partis ont demandé à leurs élus locaux de ne pas les donner à n'importe qui.

En résumé, toutes les conditions semblent réunies pour que toute voix dissonante par rapport à l'idéologie Sarko-Royaliste soit, sinon empêchée de s'exprimer au premier tour, du moins n'ait aucune chance de recueillir un nombre de voix susceptible de compromettre la victoire de cette idéologie à deux faces. Pour le dire autrement, toutes les conditions sont réunies pour l'instauration du parti unique UMPS.


26 novembre 2006 : GELEE ROYAL

Sur sa lancée démagogique, la bonne Ségolène a décidé de faire semblant d'écouter les français. Comme toujours dans ce type de consultations bidon, on peut évidemment s'attendre à ce que l'oubli total des propositions pertinentes soit compensé et dissimulé par une allègre prise en compte des propositions les plus stupides (ou les plus facilement réutilisables dans le cadre de la politique prévue). Elle a donc demandé à tous les sbires du PS de lui servir de relais et de lui transmettre toutes les idées qui sortiront de, je cite, "l'intelligence collective" des Français. Voilà un concept intéressant : nous avons donc une intelligence "collective", un peu comme les abeilles ou les fourmis. On doit évidemment supposer que Ségolène Royal, elle, si elle a une intelligence, c'est en revanche une intelligence individuelle, bien entendu. On peut supposer également que le PS non plus n'a pas d'intelligence collective.


21 janvier 2007 : CONCOURS DE CRÊPES

La théorie selon laquelle le PS n'a aucune responsabilité dans son lamentable échec de 2002, échec uniquement dû à l'éparpillement des voix de gauche sur divers candidats inutiles (pour ne pas dire méchants), cette théorie se porte bien. Et l'effet Le Pen si bien analysé par Philippe Muray, selon qui la peur du FN est utile aux partis de pouvoir pour se maintenir, cet effet fonctionne mieux que jamais. Après Chevènement qui s'est rallié à Ségolène Royal avant même d'essayer de défendre une nouvelle fois ses idées, c'est Christiane Taubira (dont par ailleurs tout le monde se contrefiche) qui vient d'annoncer son ralliement. Ce n'est plus du débat politique, c'est de l'aplatissement.

Plus à gauche, l'impossibilité de désigner un candidat unique compromet plus que jamais toute chance de succès. Personnellement, et quoique n'ayant guère d'affinités avec le communisme originel, je trouve assez acceptable le projet politique actuel du PCF, conduit par Marie-Georges Buffet. En matière d'éducation par exemple, je pense qu'on peut s'attendre au pire avec un type comme Bové. Mais il n'en demeure pas moins la seule personnalité antilibérale capable de faire un score significatif et un ralliement à Bové de Buffet et Besancenot serait plus utile pour l'avenir que ces ralliements aussi inutiles que pitoyables à Ségolène Royal.


24 janvier 2007 : CASINO ROYAL

Depuis qu'elle a été officiellement investie pour les présidentielles, Ségolène Royal profère encore plus de stupidités que d'habitude. A degré quasi-égal d'ambition personnelle, de démagogie rance et d'infection morale, Sarkozy a sur elle l'avantage de savoir se contrôler, alors que cette andouille ne laisse pas passer une semaine sans se faire remarquer par une nouvelle ânerie. Après l'invention de la "bravitude" et une apologie assez stupéfiante de la rapidité de la justice en Chine, elle vient à nouveau de se faire remarquer en s'attirant les foudres du Canada après avoir plus ou moins soutenu la cause des indépendantistes québécois (cause d'ailleurs sympathique, mais appartient-il de la défendre à une candidate à l'Elysée, qui d'ailleurs n'a en réalité strictement rien à foutre des québécois et n'a certainement dit cela que poussée par ses coutumières pulsions démagogues ?).

Mais le plus beau a eu lieu la semaine dernière, lorsqu'elle a suspendu pour un mois son porte-parole Montebourg, qui, histoire de jouer les humoristes, avait déclaré sur Canal+ que "le seul défaut de Ségolène Royal, c'est son compagnon". Loin de moi l'idée de plaindre ce crétin de Montebourg (qui illustre bien la façon dont finissent les pseudo-réformateurs au sein du PS), mais cette "punition" est parfaitement grotesque et augure bien de l'avenir qui nous attend avec cette étrange créature à la fois démagogue et psycho-rigide, qui distribue les bons points et les coups de martinet au lieu de faire de la politique. Si elle se rend compte qu'elle a mal choisi son porte-parole, qu'elle le remplace, au lieu de l'envoyer au coin pendant un mois. Quelle pitié !


8 mars 2007 : POURQUOI LE PS EST PLUS REPUGNANT QUE L'UMP

Pour reprendre un peu ce que dit Philinte au Misanthrope de Molère.

"Et mon esprit enfin n'est pas plus offensé

De voir un être humain soutenir l'UMP

Que de voir des vautours affamés de carnage,

Des singes malfaisants, et des loups pleins de rage."

C'est pourquoi je supporte l'existence des pourris de droite comme un mal inévitable. Alors que j'ai beaucoup plus de mal à admettre que des pourris puissent se dire de gauche, confisquer à leur profit la bannière de la gauche tout en tuant ses idéaux et ses valeurs.

La bande de pétochards calfeutrés qui continue à prétendre représenter la gauche n'ose certainement pas regarder l'état du monde qu'elle a trahie. Insensiblement, la misère gagne, atteint de plus en plus de monde. La grande honte du PS, ce n'est pas d'avoir échoué à imposer la justice face à l'égoïsme conquérant d'une élite, c'est de ne pas avertir clairement la population de cet échec, de continuer à faire semblant, pour gagner des sièges et des honneurs dans le cadre du petit jeu d'une alternance qui n'a plus de sens, tandis que montent la misère, et la colère, et le FN. C'est ça, leur crime : prétendre avoir encore un rôle à jouer pour changer le monde alors qu'ils y ont renoncé, et empêcher ainsi une véritable prise de conscience collective. Les seules stratégies politiques qui leur restent, c'est de colmater vaguement les brêches en faisant payer les classes moyennes (celles qui ne savent pas ou ne veulent pas frauder le fisc), ou, plus cyniquement, de compter sur ces mêmes classes moyennes comme tampon pour amortir les chocs à venir. La violence sociale n'atteindra pas de sitôt les huiles du PS, c'est l'essentiel.

Mais on les comprend. C'est vrai qu'il n'y a plus grand chose à faire. Jadis, on parlait en souriant de quelques capitalistes roublards qui allaient planquer des lingots en Suisse. Aujourd'hui, la Suisse est partout, les paradis fiscaux et les moyens d'en profiter sont à la portée de tous ces gens, qui devraient faire preuve d'une abnégation hors du commun pour résister à une pareille tentation, il faut l'avouer. Et puis, je crois que cette élite ne se sent tout bonnement pas concernée par la redistribution et la justice sociale. Je suppose qu'à partir d'un certain degré de fortune, on a le sentiment d'appartenir à une espèce différente. Peu de gens, attablés devant un superbe gâteau, auraient le coeur, même en étant déjà rassasiés, d'en abandonner la moindre miette pour nourrir des rats. C'est un sentiment bien compréhensible, de même que la facilité avec laquelle on oublie qu'on est soi-même un rat, et que la fortune dont on jouit a souvent été bâtie par des moyens qui ne font honneur ni à l'espèce humaine ni à celle des rats. Mais bon, c'est ainsi, ils ont gagné, n'en parlons plus.


9 mars : L'ART DE FAIRE LE TROTTOIR

Après avoir, il y a quelques semaines, rameuté ses éléphants et donné un coup de barre (tout petit, je vous rassure) à gauche pour sauver sa candidate-magique en perte de vitesse, le PS s'inquiète à présent de la montée de Bayrou dans les sondages et met désormais en avant son centriste à lui, DSK, pour chasser sur ce nouveau terrain.

"Car dans l'art de faire le trottoir, je le confesse,

Le difficile est de bien savoir jouer des fesses.

On n' tortille pas son popotin d'la même manière

Pour un droguiste, un sacristain, un fonctionnaire."

C'est vraiment pitoyable, ces mouvements de girouette déboussolée. Etonnant de voir comment la direction du PS, si fourbe dès qu'il s'agit de trahir ses électeurs, manque totalement d'intelligence politique lorsqu'il s'agit de remporter les présidentielles. Au lieu de faire une analyse simple de ce que son électorat potentiel attend de lui, voilà un parti qui passe son temps à se mettre à dos ses électeurs et à draguer des gens qui ne voteront pas pour lui (le PS pourra sortir de son chapeau autant de Claudes zAllègres qu'il le voudra, aucun électeur du FN ne se mettra à voter socialiste). En l'occurence, l'erreur colossale est de penser que Bayrou grimpe dans les sondages parce que les Français sont en train de se découvrir massivement centristes. Bayrou monte simplement par réaction contre la démagogie de Royal et Sarkozy. Bayrou monte dans l'électorat de gauche qui préfère élire un candidat de droite raisonnable et modéré plutôt que se faire trahir une nouvelle fois par un PS qui n'a toujours pas fait son auto-critique. C'est la personne de Bayrou qui est en train de triompher, et pas son programme. En d'autres termes, la solution pour le PS, ce n'était pas de se mettre à imiter platement le discours centriste, c'était de laisser tomber la démagogie et de commencer enfin à tenir un discours de gauche, un discours de gauche sincère j'entends, pas un boniment opportuniste de mauvais VRP.

***

On peut trouver que j'abuse du mot "démagogie" quand je parle de Royal ou de Sarkozy ... Dans une interview à Télérama, Ségolène parle de ses goûts musicaux : Diam's et Bach, le hip-hop et l'opéra. Ce genre de trucs, on y croit ou on vomit.


17 mars : FAITES VOS JEUX ! RIEN NE VA PLUS !

Visiblement, la panique s'installe au PS. Extraits d'un article du Figaro (éh oui) trouvé sur le net :

"On paie l'absence de travail de fond pendant cinq ans.", commente un membre de l'équipe du «pacte présidentiel».

Enfin un qui ouvre les yeux !

Mais personne ne veut croire que le centriste évincera la socialiste : Ségolène Royal peut s'appuyer sur un socle de voix solide, remords du 21 avril aidant.

C'est bien ce que je rabâche depuis 5 ans : ces abjects, au lieu de se remettre en cause, jouent sur la peur et le remords d'un électorat qui n'a pas été "sage".

«On n'a pas attendu cinq ans pour choisir entre Bayrou et Sarkozy !» Le candidat pourrait «être une chèvre», certains électeurs de gauche «voteraient pour elle», assure un partisan de Laurent Fabius.

No comment.

«Les choses se noueront au dernier moment sur qui parvient à créer l'émotion.», explique un responsable du parti.

Ouais. Tout est dit. "Créer l'émotion". La réflexion politique n'a plus aucune place là-dedans. On est en pleine finale de la Star Ac.


25 avril 2007

La façon dont le PS a largement perdu sa base électorale enseignante est tellement maladroite qu'on en vient à se demander s'il ne s'agit pas d'un sacrifice délibéré. A partir du moment où le PS avait accepté de laisser lui aussi le marché dicter sa loi, à quoi bon tenter de conserver des électeurs souvent critiques et peu enclins au compromis idéologique. Ce fut donc le grand tournant "sociétal", la conquête de l'électorat "bobo" et le renoncement accepté à un électorat qui risquait de ne pas suivre le PS dans sa mutation libérale, un électorat qu'en outre les règles du marché appelaient pour diverses raisons à sacrifier.


5 mai 2008 : BOUDEURS

J'arrive assez bien à comprendre la logique de ces gens de gauche qui, écoeurés par les trahisons du PS et son absence totale de remise en question, ont fini par rejoindre le MODEM, voire l'UMP (oui, enfin, ces-derniers je les comprends déjà beaucoup moins et je n'en ai d'ailleurs aucune envie). Ca n'en est pas moins bête. On me dira que j'ai moi-même failli voter Bayrou l'an dernier, mais entre faire le choix du moindre mal dans une élection donnée (j'ai également voté Chirac contre Le Pen en 2002, je ne suis plus à cela près) et rejoindre les rangs d'un parti de droite (aussi honorable soit le MODEM comparé au parti de charognards qu'est l'UMP) alors qu'on se dit de gauche, il y a tout de même de la marge !

Cela ressemble plutôt à un comportement d'enfant boudeur : "puisque le PS ne mène pas la politique de gauche dont je rêve, je vais rejoindre la droite : c'est débile, mais ça emmerdera le PS !". Non seulement ça n'emmerde pas le PS (qui se dit qu'il suffit d'attendre que les gens en aient marre de la droite pour récupérer le pouvoir sans avoir rien à faire), mais ça le conforte dans l'idée que, pour plaire, il doit continuer à mener une politique de droite. Quand on croit à des idées et que des connards sont assis sur notre drapeau, on ne change pas de drapeau : on dégage les imposteurs de là à coups de pompes dans le cul et on le récupère (le drapeau). En tous cas, on essaie.

Voilà pour les boudeurs idéalistes. Laissons de côté les boudeurs arrivistes à la Eric Besson, qui ne méritent en aucune façon notre compréhension, juste dix balles dans la peau pour haute trahison (je plaisaaaante ! si on devait mettre dix balles à chaque pourriture arriviste, quel gâchis ! une seule suffit !).


COURANTS

Rejoignant la campagne de Ségolène Royal, le fabiusien Claude Bartolone aurait déclaré : «Je suis passé de Dark Vador à la Petite maison dans la prairie.»


7 novembre 2008 - BOULEVERSEMENT POLITIQUE ?

Je ne crois guère à l'espoir suscité par l'élection d'Obama (un type de droite comme un autre, même s'il a de bonnes chances d'être moins pire que Bush). En revanche, en France, une petite lueur d'espoir est apparue pour la gauche. La motion de Ségolène Royal l'a emporté au congrès du PS et du coup (non, ça n'était pas encore ça, la lueur d'espoir), du coup quelqu'un (en l'occurence Mélenchon) a enfin décidé de quitter un PS qui s'obstine dans sa logique libérale et de tenter de fonder un nouveau parti socialiste de gauche, ainsi qu'un front unique avec le PCF et le nouveau parti de Besancenot. A suivre (espérons le ...)


24 avril 2009 : CHARYBDE ET SCYLLA

On a parfois l'impression que les Français (pour s'en tenir à eux) sont (re)devenus intelligents, simplement parce qu'ils ne disent pas toujours les mêmes conneries. De cette versatilité seule vient l'illusion transitoire qu'ils ont retrouvé leurs esprits. L'évolution de la popularité de Sarkozy en est un bon exemple. Devant la dégringolade, on a tendance à se dire que les gens ont enfin ouvert les yeux, mais si on y regarde de près, outre que ces cons-là l'ont tout de même massivement élu, il faut constater que :

- Sarkozy a repris récemment 6 points, au beau milieu de la crise générée par son idéal économique et des manigances sordides de ses amis (par exemple, Dexia, renflouée par l'Etat et dont les dirigeants s'octroient aussitôt bonus et augmentations colossales).

- un des personnages les plus appréciés des Français actuellement est ... Jacques Chirac !

On admettra qu'il est difficile de se tourner vers la gauche socialiste (consternante) ou la gauche de gauche (divisée), mais tout de même !

Etrange, cette façon de se tourner vers la droite quand on est déçu par la gauche. L'Histoire de France est pleine de ce genre de revirements absurdes depuis 1789. C'est un peu comme si la droite et la gauche étaient, non des idéologies ou des idéaux, mais simplement des institutions incarnées par un personnel politique donné, et que la seule solution, si l'on est déçu par Pierre, est de se tourner vers Paul (puis, déçus par Paul, de revenir vers Pierre, ou vers son dauphin, ou vers son prédécesseur, ou vers son cousin Villepin, etc.)

La gauche est (devrait être) ce que les hommes et les femmes de gauche en font, ce qu'ils construisent, ce qu'ils proposent comme applications pratiques à leurs idéaux dans un contexte donné, et non une étiquette accaparée par des rentiers de la politique. Si après mûre réflexion j'ai décidé de défendre des idéaux progressistes, dois-je y renoncer simplement parce que ceux qui prétendent représenter politiquement ces idéaux sont des buses ou des salauds ? Dois-je y renoncer simplement parce que ces gens-là trahissent les idéaux de la gauche et les prennent en otage en prétendant être seuls à pouvoir être élus au nom de ces idéaux ? Dois-je pour toutes ces raisons et pour toute réponse à cette trahison me mettre à voter Sarkozy (ou Le Pen si je suis très très con ... ou Bayrou si je suis vaguement moins con qu'un sarkozyste ...) ?

Il me semble que le peuple de gauche devrait plutôt dire au PS : "Vous n'êtes plus la gauche, vous n'avez plus rien de socialiste, cassez vous, libérez les locaux et allez rejoindre Kouchner et Besson aux pieds de Sarkozy, c'est là qu'est votre vraie place. Nous allons reconstruire une véritable gauche, si c'est encore possible."

C'est un peu ce qu'a enfin eu le courage de faire Mélenchon, mais je doute que cela ait beaucoup d'impact sur l'électorat, d'autant plus que Besancenot, plus soucieux d'améliorer son score personnel que de faire progresser concrètement les valeurs de la gauche dans la société, refuse toujours l'alliance.

 


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