Une loi obligeant tout employeur qui licencie à fournir un moyen de suicide indolore serait la bienvenue. Moins pour encourager ces suicides que pour obliger les employeurs à assumer leurs actes jusqu'au bout.

Etrange, et psychologiquement pleine de signification, La Mort de Sardanapale, que Delacroix décrit ainsi : "Son palais est assiégé par des insurgés ... Il est lui-même allongé sur un lit imposant au sommet d'un bûcher sacrificiel immense (qu'on s'imagine déjà l'étrangeté de cette mort à venir, molle et terrible, dans un lit en feu !). Il a ordonné aux eunuques et aux gardes du palais d'égorger ses femmes, ses pages, ses chevaux et ses chiens favoris. Aucun des objets qui a contribué à son plaisir ne doit lui survivre."

Voilà qui va totalement à l'encontre des notions élémentaires d'extinction courtoise. Comme si le monde entier ne pouvait survivre à la fin de notre Ego démesuré ! Quel connard, ce Sardanapale !

L'historienne Dominique Godineau publie S'abréger la vie. Le suicide au XVIIIème siècle.

Elle y parle des procès intentés durant longtemps, forcément post-mortem, à des suicidés et débouchant parfois sur des châtiments publics et eux aussi post-mortem, notamment la pendaison du cadavre par les pieds durant plusieurs jours. Mais elle précise surtout que ces procès concernent essentiellement les milieux les plus pauvres. Toujours cette logique, dont je parlais aussi à propos de l'euthanasie : empêcher les damnés de sortir trop facilement de leur enfer.

"Pour les grands de ce monde, ajoute-t-elle au micro de France Culture, il n'y a même pas de procès-verbal du commissaire." On déclare que c'est un accident et basta.

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Dominique Godineau rapporte le cas extraordinaire de Louis Delgrès, officier farouchement républicain et abolitionniste, qui résista en Guadeloupe contre les troupes consulaires de Richepance venues en 1802 rétablir l'esclavage. Se sentant perdus, Delgrès et les quelque 300 hommes qu'il conduisait, dont bon nombre d'anciens esclaves, se suicident collectivement à l'explosif dans leur ultime refuge (infligeant au passage de lourdes pertes à l'ennemi, donc suicide "assistant")