THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

2008

Si on prend un peu de recul historique, l'évolution du discours politique est effarante. Il y a quelques années encore, on aurait classé comme extrêmement réactionnaire (pour ne pas dire "beauf") l'idée de "récompenser l'effort" en valorisant les salaires et surtout en réduisant l'allocation-chômage (pour les mauvais pauvres qui "ne veulent pas se donner de la peine"). Aujourd'hui, une telle position est largement dépassée et serait presque considérée comme progressiste. Non seulement on laisse se démerder (et éventuellement crever : inutile de réduire l'allocation-chômage, la hausse des prix se charge de creuser l'écart) ceux qui n'ont pas de travail (et ce n'est certainement pas la multiplication des heures supplémentaires qui va créer des emplois), mais on presse jusqu'à la dernière goutte de sueur les pauvres couillons qui en ont un et qui tremblent de le perdre, en leur proposant non pas une augmentation de salaire, mais une augmentation de travail contre un supplément de salaire correspondant, ce qui peut porter bien des noms (esclavage moderne, vaste couillonnade, se faire mettre et en redemander,...) mais n'est certainement pas une augmentation de salaire.

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On commence à envisager, aux Etats-Unis (pour l'instant), de sauver les banques menacées par la crise des subprimes (qui étaient déjà par nature un procédé particulièrement immonde pour gagner de l'argent sur le dos des plus pauvres) en faisant payer les contribuables pour sauver le système bancaire. Tant qu'on trouve des cons pour payer les ratés de nos escroqueries, il ne faut pas se priver.

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Les Chinois savent repérer les casseurs : Pékin accuse le Dalaï-Lama (un skin-head notoire) d'être responsable des violences au Tibet.

Charlton Heston, l'homme qui, après avoir prêté son talent d'acteur à quelques très grandes réalisations cinématographiques (La Soif du Mal, Soleil Vert,...), avait perdu toute dignité en se faisant l'apologiste des armes à feu, est mort. Chacun son tour.

On apprend que le siège du MEDEF a été aujourd'hui perquisitionné dans le cadre de l'enquête sur l'affaire UIMM.

Fichtre ! Quelle habile stratégie ! Depuis tant de mois que l'affaire a éclaté, la secrétaire du MEDEF commençait à avoir des crampes à force de tenir les documents compromettants au-dessus de la broyeuse en attendant, pour tout faire disparaître, le moment où la police arriverait. Résultat, sa vigilance devait avoir baissé, elle ne s'y attendait plus et hop ! ils ont pu lui prendre les documents juste avant qu'elle réagisse (peut-être).

Les Italiens viennent de ramener leur pitre populiste local au pouvoir. Ils ont dû se dire que comparé à ce que leurs voisins français ont élu président, ils pouvaient bien se permettre de reberlusconner une fois de temps en temps.

Face à la mobilisation lycéenne (qui tendrait à prouver que tous les jeunes ne sont pas décervelés par la Tecktonik et qu'il reste encore des lycéens ayant un esprit critique, un désir de ne pas laisser passer l'inacceptable ou au moins - et c'est mieux que rien - une envie de sécher un peu les cours), l'inénarrable Darcos, l'homme qui prône le retour à un enseignement de qualité tout en supprimant allégrement (sic) postes et options, tout ça en parvenant à ne pas pouffer de rire, cet homme-là donc, vient de déclarer : "Il faut que tout ceci s'arrête. J'invite chacun à prendre ses responsabilités, à ne pas trop pousser l'angoisse de la jeunesse, que je comprends, à des fins qui sont autres que pédagogiques". On appréciera l'argument : l'homme de la logique comptable vient donner des leçons de souci pédagogique ... et toujours sans rire ! Il est très fort.

Xavier Darcos a souligné "le danger qu'il y a à ce que 15 000 ou 20 000 élèves circulent dans les rues deux fois par semaine" comme ils le font depuis près d'un mois. "Tout cela peut finir par un incident", a-t-il insisté. Faut-il comprendre que certains risquent de se retrouver sous l'eau avec des chaussures en béton, ou quelque chose dans ce goût-là ? Il semble qu'après avoir récemment tenté d'apprendre à faire une règle de trois sur un plateau de télé, après avoir pris des leçons de pédagogie auprès de je ne sais quel DRH, Darcos ait également pris des cours de communication chez le Gros Tony.

La plupart des idées et valeurs de 68 sont toujours dignes d'intérêt et mériteraient de retrouver une véritable actualité. Mais l'actuelle commémoration tous azimuts, baignée d'opportunisme médiatico-commercial, et plus encore la nausée que produit le spectacle de ce que sont devenus la plupart des anciens leaders du mouvement, tout cela aurait de quoi pousser n'importe qui à donner raison à Sarkozy lorsqu'il dit vouloir liquider l'héritage de mai 68.

Il serait regrettable de tomber dans ce piège. La seule chose qui mérite d'être liquidée, dans l'héritage de mai 68, ce sont les soixante-huitards.

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Vu hier soir sur Arte la fin d'un documentaire animalier aberrant. Des cinglés sous-marins y présentaient un miroir à une pieuvre, laquelle touche son image, puis (comme les enfants, précisait le commentaire) passe un tentacule derrière le miroir, mais là elle saisit malencontreusement un gros congre irascible qui se met en tête de l'attaquer.

Un projet de loi concernant la consultation des archives en France suscite l'inquiétude des historiens. Loin d'ouvrir plus encore les archives, comme c'était initialement le but, cette loi la limiterait davantage et rendrait même certains documents incommunicables. Rappelons que même les archives du KGB ont fini par être accessibles : on peut se demander ce que la France a de pire à cacher que l'ex-URSS ... Mais il s'agit sans doute moins de cacher les scandales et les hontes de notre Histoire (qui sont plutôt bien connus, et c'est tout à notre honneur) que de maintenir un certain secret sur les malversations actuelles du pouvoir. Car une telle loi parviendra peut-être à cacher certains actes, mais sa création-même nous dit très clairement à qui nous avons affaire.

God Save Ireland ! said the heroes,

God Save Ireland ! said they all.

Rendons-nous sur la Playlist et fabriquons nous-mêmes notre hommage musical à l'Irlande !

Rappel des cinq critères de la société du spectacle (cf. 23 septembre 2006) :

1 - le renouvellement technologique incessant (création de besoins frelatés)

2 - la fusion économico-étatique (subordination de l'Etat au Marché)

3 - le secret généralisé (modèle maffieux envahissant tous les pouvoirs)

4 - le faux sans réplique (les maîtres du monde sont les maîtres de sa représentation)

5 - le présent perpétuel (abolition de toute conscience historique)

NB : Si on s'attaque seulement à certains de ces points, on ne fait que conforter le système.

On goûtera comme il se doit l'actualité des points n° 2 (crise financière) et 5 (réforme des lycée).

Je ne crois guère à l'espoir suscité par l'élection d'Obama (un type de droite comme un autre, même s'il a de bonnes chances d'être moins pire que Bush). En revanche, en France, une petite lueur d'espoir est apparue pour la gauche. La motion de Ségolène Royal l'a emporté au congrès du PS et du coup (non, ça n'était pas encore ça, la lueur d'espoir), du coup quelqu'un (en l'occurrence Mélenchon) a enfin décidé de quitter un PS qui s'obstine dans sa logique libérale et de tenter de fonder un nouvement parti de gauche, ainsi qu'un front unique avec le PCF. A suivre (espérons le ...)