THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

THE SARKO-SHOW 2009 : SARKOZY FACE A LA CRISE ou Les Aventures du Pompier pyromane


17 janvier : BESSON

Hortefeux change de ministère et Eric Besson prend sa place pour s'occuper de l'Immigration et de l'Identité nationale. Sarkozy doit avoir plaisir à s'amuser ainsi avec les rats qui ont tout trahi pour le rallier, à leur faire déboucher les chiottes les plus dégueulasses de sa politique, "et en gardant le sourire, Besson, compris ?"

En France, depuis l'élection de Sarkozy, tandis que de pauvres gens s'appauvrissent toujours plus et que des crapules cyniques s'enrichissent à outrance, il y a au moins une personne qui a été traitée comme elle le méritait : c'est mieux que rien. On est contents pour Besson.


10 avril : SOMMET DU G-20

Sarkozy recommence à être très drôle. Le voilà qui se met sur la pointe des pieds pour être un peu plus grand sur les photos avec Obama.

C'est souvent quand on croit atteindre des sommets qu'on touche le fond.


10 mai : VIS COMICA

Dans Mauvais Genres, ce samedi, les types qui parlent tous en même temps pour faire "style" analysent la puissance comique de quelqu'un de fort connu en soulignant notamment :

- qu'il est autoritaire et colérique avec les plus faibles et s'aplatit devant les plus forts.

- que sa vitesse contraste avec la lenteur de ceux qui l'entourent.

- que sa petite taille contraste avec son incessante dépense d'énergie.

- "il fait le kakou pour pouvoir exister, il en fait des tonnes, il mouline, etc."

On aura bien sûr reconnu Louis de Funès.


9 juillet : ETERNITE DE L'EFFET ROLEX

Dans le délectable Mars Attacks ! de Tim Burton, à 1h20 environ du début, la rencontre de Danny DeVito avec un martien belliqueux donne lieu à un discours dont on réalise aujourd'hui la nature prémonitoire : "Ne me tuez pas ! Je suis avocat ! Vous aurez besoin d'un avocat pour conquérir le monde ! Vous voulez ma montre ? Regardez ! C'est une Rolex !"


18 août : VA T'EN, GROSSE DAME !

On a parfois souligné ça et là les similitudes entre Sarkozy et Napoléon III, et l'actualité des Châtiments de Victor Hugo. Ajoutons y cette anecdote. Au Salon de 1853, Courbet présenta ses Baigneuses, qui bien évidemment, comme à peu près tout ce qu'il produisit, firent scandale : Napoléon III fut tellement irrité par le tableau qu'il le frappa de sa cravache (le tableau).


1° octobre : JACK LANG CHARGE D'UNE MISSION SUR LA COREE DU NORD

Et Lagaf chargé d'une étude sur le nucléaire iranien, c'est pour quand ?


8 octobre : L'AFFAIRE BARBIE ET L'AFFAIRE MITTERRAND

Paris Hilton : "Barbie est mon modèle : elle ne fait rien, mais toujours dans une super tenue."

J'ai un peu de mal à comprendre la polémique actuelle autour des frasques sexuelles de Frédéric Mitterrand. Le "roman" dans lequel il évoquait ses pratiques tarifées est sorti il y a déjà un moment, en tous cas largement avant qu'il ne devienne ministre, et on en avait suffisamment parlé à l'époque pour que ça ne soit pas une découverte aujourd'hui. On peut s'étonner que Sarkozy n'ait pas été conscient du problème avant de le nommer, s'étonner que Mitterrand n'ait pas jugé plus décent de s'abstenir d'entrer en politique après avoir publié ça, s'étonner que ceux qui se scandalisent ne le fassent qu'aujourd'hui,...

On peut surtout s'étonner que Sarkozy ait choisi pour ministre un type comme lui. Car finalement, tourisme sexuel ou pas, il me semble bien que Frédéric Mitterrand est avant tout un gros connard, et la meilleure preuve en est sa décision d'accepter de travailler pour Sarkozy. D'ailleurs, c'est un cercle vicieux : doit-on s'étonner que Sarkozy choisisse un connard, en fait ? Le contraire serait beaucoup plus surprenant. Mais comme seul un connard peut accepter cela, Sarkozy est voué à choisir des connards (et je doute que ça le dérange outre mesure, ça lui donne sans doute la sensation de travailler "en famille").

Reste à savoir pourquoi Claude Allègre n'est pas encore ministre alors qu'il en bave d'envie depuis deux ans.

Trop gros connard, sans doute. Il y a des limites, même au sarkozysme.


14 octobre : BLING BLING ou L'ELEGANCE DU PROXENETE

J'entendais récemment rediffuser la navrante déclaration du navrant Jacques Séguéla concernant les accusations (injustes bien sûr, nous explique-t-il) touchant au bling-bling présidentiel, déclaration selon laquelle quelqu'un qui n'a pas de Rollex à 50 ans a "raté sa vie". Ne revenons pas sur une formule dont on ne sait si c'est son absolue bêtise qui choque le plus, ou son ignominie.

Observons simplement que ce type d'élégance (sic) ultra-voyante est souvent caractéristique des proxénètes. On peut hasarder l'hypothèse selon laquelle l'inélégance morale (et quelle inélégance morale plus flagrante que le proxénétisme ?) incite à compenser par l'affichage de ce qu'on pense être le comble de l'élégance vestimentaire. Sans pouvoir forcément généraliser, je pense qu'on tient là une vérité psychologique assez utile. Il ne reste plus qu'à la transposer à ceux dont l'inélégance morale se situe ailleurs que dans le proxénétisme, aux Sarkozy et autres Séguéla.


11 novembre : IDENTITE NATIONALE

Tout ce débat sur l'identité nationale est passablement grotesque. Tout d'abord, quand un pays en arrive à s'interroger sur son identité nationale, c'est a priori qu'il n'en a déjà plus, et c'est tant mieux car l'identité nationale est un concept nauséabond. On devrait plus simplement et plus sereinement s'interroger sur les valeurs de la République Française. Voilà qui aurait éventuellement un sens et une utilité, et qui présente l'avantage d'être clair. Avantage qui est évidemment un inconvénient quand on cherche à (re)tapiner sur les terres du FN.

Passons sur l'affaire "Sarkozy vs Le Mur de Berlin", tout aussi grotesque.


14 novembre : DEMAGOGIE ZERO

Sarkozy atteint, parait-il (il me semblait qu'il avait déjà été plus bas, mais admettons), son record d'impopularité dans les sondages. Cependant, il ne se laisse pas abattre et poursuit son oeuvre : au risque d'augmenter la colère et le mépris populaire, il a récemment décoré de la Légion d'honneur d'impopulaires inconnus, Dany Boon et Clint Eastwood (avec cette phrase mémorable dans son discours : "Le type qui a fait La Route de Madison, c'est énorme").

On aurait préféré pour le second qu'il soit décoré lorsque nous aurions enfin eu un président décent pour le faire, mais il n'est plus tout jeune et ça risque de prendre encore un bon moment pour que la connerie soit à peu près éradiquée du corps électoral français. Quant au premier, qui contrairement à Clint Eastwood doit savoir à quoi s'en tenir sur Sarkozy, on peut regretter (pour lui) qu'il n'ait pas eu la dignité de refuser de se laisser instrumentaliser ainsi.


14 décembre : LIPDUB

On parle apparemment beaucoup ces derniers temps, généralement pour s'en moquer (à l'exception de Frédéric Lefebvre dont la raison d'être semble d'assumer systématiquement et fièrement toutes ses conneries, ou, pour mieux dire, toute sa connerie), du risible lipdub (*) des risibles "jeunes pops", avec de risibles personnalités de l'UMP. Pour être tout à fait franc, et après l'avoir regardé deux fois (ce qui est plus qu'il n'en faut) en quelques jours, je dois avouer que je ne saisis pas ce qu'on y trouve de si énorme. Tous les intervenants n'y sont ni plus ni moins grotesques, ni plus ni moins répugnants, que dans leurs apparitions habituelles. Il est curieux qu'on s'étonne de voir de tels blaireaux s'abaisser à cela : n'avait-on pas encore compris qu'ils sont capables de tout ?

Non, je ne retiens qu'une chose de ce bazar, c'est que ses auteurs ont eu la désastreuse idée d'utiliser une chanson de Luc Plamondon. Et le problème avec Plamondon, c'est qu'en plus d'être nul, ça reste dans le crâne pendant des jours (**).

(*) : si je ne me trompe, en plus d'être un clip en play-back, le lipdub est logiquement constitué d'un seul plan-séquence, ce qui n'est pas le cas ici (sans doute trop compliqué à réaliser par des jeunes "pops").

(**) : d'un autre côté, c'est pratique, il suffit de combattre le mal par le mal : pour oublier l'infecte rengaine du clip UMP, penser à "Beeeelle" et hop ! un clou chasse l'autre !

***

Mais qu'importe ! riez ! Se plaindra-t-on sans cesse ?

Serait-on empereur, prélat, prince et princesse,

Pour ne pas s'amuser ?

Ce peuple en larmes, triste, et que la faim déchire

Doit être satisfait puisqu'il vous entend rire

Et qu'il vous voit danser !

(Victor Hugo, "Joyeuse Vie", Les Châtiments)


20 décembre : LE VOLONTARISME DE SARKOZY

Invité de La Suite dans les idées, le philosophe Michel Feher analyse le volontarisme de Sarkozy. Plus que d'un trait de caractère, il s'agit d'une stratégie consistant à redonner une apparence de légitimité au pouvoir politique en montrant que "quand on veut on peut", à une époque où le pouvoir semble résider ailleurs, en particulier dans la sphère économique. Il distingue deux techniques principales :

- le changement de sujet permanent : comme en réalité on ne peut pas faire grand chose, il suffit de se contenter d'affirmer son volontarisme, puis sur un autre, puis sur un autre, etc. en espérant qu'on oubliera les annonces précédentes.

- comme la première technique, à elle seule, aboutirait tôt ou tard à l'évidence d'une impuissance, il faut aussi exploiter un domaine dans lequel le volontarisme fonctionne : chez Sarkozy, c'est la lutte contre l'immigration. Elle n'a par ailleurs aucune utilité réelle, même du point de vue du patronat, mais c'est une des rares choses que Sarkozy peut faire réellement : annoncer qu'on renverra tant de clandestins et parvenir aux chifrres annoncés, c'est inutile, accessoirement c'est ignoble, mais c'est réalisable.

Michel Feher en déduit notamment que la formule réelle du volontarisme sarkozyen est officiellement "quand on veut, on peut", mais en réalité "quand on peut, on veut" (on se fixe les objectifs que l'on sait pouvoir réaliser, aussi absurdes soient-ils).


SARKO-SHOW 2010


Retour Menu Blog

Retour Page d'accueil

  Retour Menu Simplifié