THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

NEO-CONSERVATEURS

et résurrection de l'idéologie de droite.

Cf. aussi POLITIQUE - FINKIELKRAUT

Ordre chronologique, de haut en bas.


23 janvier 2005 - TOUT CHANGE

Dans ma jeunesse, être de droite prêtait à rire, et les mots "poujadiste" et "fasciste" étaient des insultes. Aujourd'hui, même la gauche est de droite, le nazisme n'est plus qu'une faute de goût, et lorsque Poujade est mort il y a peu, les medias y sont allés d'une larme en faisant son hagiographie, genre "on l'appelait Pierrot la Grande Gueule", ou Pierrot-la-Gouaille, je ne sais plus, toujours est-il qu'on aurait pu croire que c'était Pierre Perret qui était mort.


19 octobre 2006 - TOURNANT DES ANNEES 80

Un livre qui semble très intéressant, La Décennie - Le Grand Cauchemar des années 80, de François Cusset. "Comment on est passé en quelques années de la détestation des puissants à la passion du pouvoir, du non systématique de la contestation au oui extatique de l'assentiment, de la candeur et de l'intransigeance d'un soulèvement imminent aux postures et aux impostures d'un aplatissement servile, du combat égalitariste à l'offensive pure et simple contre l'égalité, de la critique radicale à l'éloge du fait accompli, du conflit permanent au consensus béat, ..."

L'auteur situe ce changement autour du changement radical de politique décidé par Mitterrand en 1983. En tous cas, pour les gens de ma génération, qui ont perçu alors un complet renversement des valeurs, le sujet est passionnant.

Soit dit en passant, on entend depuis quelques années diverses anecdotes racontant comment Mitterrand, en 1983, décida de changer de politique, pour privilégier la construction européenne, après avoir fait venir tel ou tel ministre dans son bureau pour lui demander son avis. Tout cela est fort joli, mais on peut trouver étrange qu'une décision aussi cruciale ait été prise dans le secret de quelques conciliabules au lieu de susciter un débat public, deux ans après que les Français aient élu Mitterrand sur un programme de gauche. Nous demander notre avis, ça ne l'a visiblement pas effleuré ...


20 mai 2007 - DROITS DE L'HOMME

Analysant la "révolution conservatrice", Didier Eribon souligne que les Droits de l'Homme ont servi à la droite à discréditer le marxisme. Après quoi, ceci étant fait, les Droits de l'Homme sont redevenus négatifs dans son discours, associés au "politiquement correct" et à l'émergence d'exigences de droits tous azimuts.


18 mars 2008 - TRAVAILLER PLUS

Si on prend un peu de recul historique, l'évolution du discours politique est effarante. Il y a quelques années encore, on aurait classé comme extrêmement réactionnaire (pour ne pas dire "beauf") l'idée de "récompenser l'effort" en valorisant les salaires et surtout en réduisant l'allocation-chômage (pour les mauvais pauvres qui "ne veulent pas se donner de la peine"). Aujourd'hui, une telle position est largement dépassée et serait presque considérée comme progressiste. Non seulement on laisse se démerder (et éventuellement crever : inutile de réduire l'allocation-chômage, la hausse des prix se charge de creuser l'écart) ceux qui n'ont pas de travail (et ce n'est certainement pas la multiplication des heures supplémentaires qui va créer des emplois), mais on presse jusqu'à la dernière goutte de sueur les pauvres couillons qui en ont un et qui tremblent de le perdre, en leur proposant non pas une augmentation de salaire, mais une augmentation de travail contre un supplément de salaire correspondant, ce qui peut porter bien des noms (esclavage moderne, vaste couillonnade, se faire mettre et en redemander,...) mais n'est certainement pas une augmentation de salaire.


6 novembre 2008 - DE LA GAUCHE CRITIQUE A LA SERVILITE

Il est intéressant de constater que la plupart des penseurs du néo-conservatisme sont issus de la gauche américaine (et cela vaut aussi en France avec les Finkielkraut et Cie). Une gauche anti-totalitaire et écoeurée par les trahisons ou les échecs de la gauche au pouvoir a donc mis sa réflexion au service de pouvoirs économiques qui avaient perdu toute légitimité idéologique, a donné une caution intellectuelle et morale à la droite la plus sinistre de ces dernières décennies, tout cela parce que se fourvoyer là-dedans lui a paru plus pertinent que de refonder la gauche à partir de critiques par ailleurs justifiées. Plus pertinent ou plus reposant, je ne sais pas. Ou mieux payé.


Septembre 2009

Il est effrayant de constater à quel point un mensonge ou une sottise évidents, dès lors qu'ils sont répétés partout et par de plus en plus de gens, finissent généralement par s'imposer, y compris aux esprits les plus conscients de leur inanité (lesquels peuvent, sinon finir par y croire, du moins en arriver à douter, et en tous cas cesser le combat par épuisement).


25 septembre 2010 : GLUCKSMANN DANS TOUTE SA SPLENDEUR

Pour faire un bilan de la 2° Guerre d'Irak, Finkielkraut a invité deux lourdingues : Jean Daniel, qui ne dit pas que des conneries mais qui passe le plus clair de son temps à parler de lui, et André Glucksmann, immortel auteur de La Bêtise, dit Dédé-le-Teubé, soutien inconditionnel de Bush et de Sarkozy. Il ne cesse de répéter qu'il fallait faire cette guerre parce que Saddam était un méchant dictateur : personne n'ose lui rétorquer (Umberto Eco le ferait s'il était là) qu'à ce compte-là il n'y a aucune raison de dégommer Saddam plutôt que n'importe lequel des dizaines d'autres tyrans sanguinaires qui sévissent sur la planète. Plus tard, interrogé sur le mensonge désormais reconnu comme tel du gouvernement Bush au sujet des "armes de destruction massive", Dédé le Pourfendeur d'Andouilles explique sans rire que le gouvernement américain a été obligé de mentir pour justifier sa guerre parce qu'il ne pouvait pas avouer son véritable but qui était (attention ! c'est pas fini et c'est même là que ça devient savoureux !) de renverser un méchant dictateur pour apporter la démocratie aux Irakiens.

PS : à sa décharge, signalons que Glucksman a tenu quelques mois plus tard des propos assez critiques au sujet de la politique anti-roms de Sarkozy.


10 février 2011 : PATRONAT ET RESISTANCE

Jean-Noël Jeanneney raconte que le général De gaulle, recevant une délégation de grands patrons juste après la Libération, leur aurait dit : "Messieurs, je n'ai pas vu beaucoup d'entre vous à Londres ... Enfin ! Après tout, vous n'êtes pas pendus !"

Depuis, le patronat a évidemment repris du poil de la bête (immonde ?) et Denis Kessler a récemment estimé que les valeurs issues du Conseil National de la Résistance étaient totalement dépassées et qu'il était temps de passer à autre chose. Je croyais que c'était déjà fait, mais visiblement pas assez au goût de M. Kessler.

 


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