THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

MES HAINES

DENIS JEAMBAR, ELISABETH LEVY ET AUTRES VICTIMES DE LA PENSEE UNIQUE

(cf. aussi Finkielkraut ?)


Fin 2004

Elisabeth Lévy (cf. aussi ses entretiens avec Philippe Muray, Festivus Festivus), qui anime sur France Culture Le Premier Pouvoir, est assez comparable à Denis Jeambar, ce type qui a écrit dernièrement un bouquin pour se plaindre de la pétition des Inrocks et qui disait se sentir seul au milieu de tous ces discours gauchistes omniprésents. Voilà des gens qui cautionnent un système économique devenu quasi-indéboulonnable, qui participent au discours médiatique matraqué en permanence pour nous persuader qu'il n'y a aucune autre alternative, et qui s'insurgent dès que trop de voix s'élèvent pour contester cet "ordre" des choses (quelques voix, ça passe, on peut dire que ce ne sont que quelques illuminés).

Il y a chez Elisabeth Lévy soit un grand talent d'actrice, soit beaucoup de naïveté, lorsqu'elle s'étonne (s'offusque serait plus juste) par exemple d'être critiquée par ACRIMED et consorts : elle semble sincèrement penser que ces gens sont méchants et ne pas voir ce qu'il y a de choquant et d'abject dans le discours qu'elle défend (et dans la prétention de ce discours à demeurer désormais unique).

Cela dit, même s'ils défendent le discours majoritaire, le discours des vainqueurs, je conçois d'une certaine manière que ces gens se sentent "seuls". Seuls devant leur miroir, sans plus aucune réponse de leur conscience perdue, vendue au plus offrant. seuls, comme tous les larbins, que tout le monde méprise, à commencer par eux-mêmes., même s'ils cherchent à fuir cette mauvaise conscience de toutes les manières possibles.


7 mars 2005

Elisabeth Lévy défend Gaymard en mettant sur le même plan un ministre qui abuse des fonds publics et le luxe d'un sportif ou d'un chanteur, parle de jalousie et de haine impuissante pour expliquer l'indignation soulevée par cette affaire, etc.

Il serait bon de recenser et de décortiquer toutes les techniques utilisées par ces valets du pouvoir, depuis "vous êtes mal placé pour parler des pauvres" (à quand "vous êtes mal placé pour parler des muets" ?) jusqu'à "vous croyez vraiment que, maintenant que le ministre n'a plus cet appartement, ça va changer quelque chose aux conditions de vie des pauvres ?".


27 juillet 2006

France Culture cessera à la rentrée de diffuser Le Premier Pouvoir d'Elisabeth Lévy. Celle-ci a donc réalisé une dernière émission en forme de "procès équitable" (car les procès que lui font les autres ne sauraient l'être) en se posant évidemment en rebelle punie pour avoir été trop insolente. Rappelons que c'est elle dont je relevais il y a quelques mois les propos délirants concernant l'appartement du ministre Hervé Gaymard : en substance, "c'est scandaleux, tout le monde se jette sur ce pauvre bougre alors qu'on trouve normal qu'un footballeur ou un acteur vive dans un luxe bien plus grand encore" (omettant évidemment de souligner que c'est l'Etat qui payait l'appartement de Gaymard, alors que le salaire d'une star, aussi exorbitant soit-il, n'a rien à voir avec le budget de la Nation).

Cela dit, ne nous inquiétons pas trop pour cette brave Elisabeth. Elle ne se retrouve pas à la rue (pas plus que Gaymard), étant depuis plusieurs mois devenue chroniqueuse chez Ruquier sur Europe 1, aux côtés de Steevy, autre grand penseur anticonformiste et dérangeant pour les pouvoirs en place.

En outre, les nobles causes de cette brave femme ne sont pas abandonnées, car dans sa dernière émission, consacrée au football, Alain Finkelkraut n'hésite pas à en reprendre une à son compte :

"Le pouvoir politique aujourd'hui est tout de même très impuissant. Lorsqu'un homme politique a un appartement un peu trop grand, tout le monde s'acharne, même si c'est un appartement de fonction, même si cet appartement on sait qu'il sera obligé de le quitter dès lors qu'il cessera d'être ministre !"

Mais c'est bien parce qu'il s'agissait d'un appartement de fonction que c'était un problème, philosophe de mes deux !!! Le patrimoine personnel de Gaymard, c'est son problème !

A ma grande surprise, j'ai entendu Finkelkraut parler avec beaucoup d'enthousiasme du football, faire une expertise technique (*) et défendre ce sport contre les attaques d'un vilain monsieur qui le qualifiait de "peste émotionelle" (le football, pas Finkelkraut).

Heureusement, je retrouvai ensuite le véritable Finkelkraut lorsque vint le moment de parler des supporters. En tant que bon (et seul vrai) supporter pisse-froid et psycho-rigide, il déplora les excès des supporters imbéciles et excessifs :

- On célébrait dans les médias les supporters et même leur infantilisation ! Car, tout de même, ces gens qui se maquillent ! en bleu-blanc-rouge ! qui se revêtent de chapeaux débiles ! ces gens qui crient, en plus, cette joie qui ne s'exprime que dans l'incivilité ! Moi, après chaque victoire de la France, je n'ai pas pu dormir pendant trois heures à cause des klaxons ! Et il y a eu cette phrase extraordinaire : "qui ne saute pas n'est pas français" ! Il fallait sauter ! Le supporter saute ! L'amateur de football que j'étais, le supporter du Racing que j'étais, même du PSG, n'a jamais sauté ! Et j'ai envie d'ajouter : si c'est ça être français, eh bien je ne me reconnais pas dans cette France-là et je n'ai pas envie de m'y reconnaître !

Je trouve ces propos austères et véhéments concernant un sujet bouffon, ce désir de voir des supporters se comporter de façon morale et intelligente, risible au plus au point. On a envie de lui dire : allez, Alain, détend toi ! Grime toi, souffle dans une trompette, revêts toi d'un chapeau débile et saute !

En tout état de cause, le pisse-froid a ici encore échoué à se parer des plumes du pisse-chaud, pour reprendre la formule appliquée jadis à Jospin par feu Philippe Muray. Justement, samedi prochain (29 juillet), Finkelkraut rediffuse une émission de 1999 où il avait invité Philippe Muray.

* : expertise qui rejoint d'ailleurs la constatation que je fis après avoir regardé un seul match : la France a joué cette coupe du monde uniquement en défense, privilégiant la victoire à l'art et frustrant les spectateurs de tout spectacle éventuellement intéressant.

 


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