THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

BLUFF et Illusions de la conscience

Cf aussi MANIPULATIONS

Ordre plus ou moins chronologique, de haut en bas.


Lévi-Strauss, dans Tristes Tropiques, à propos de ses études de philosophie :

"J'ai commencé à apprendre que tout problème, grave ou futile, peut être liquidé par l'application d'une méthode, toujours identique, qui consiste à opposer deux vues traditionnelles de la question, à introduire la première par les justifications du sens commun, puis à les détruire au moyen de la seconde, enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres, ramenées par des artifices de vocabulaire aux aspects complémentaires d'une même réalité : forme et fond, contenant et contenu, être et paraître, continu et discontinu, essence et existence, etc. Ces exercices deviennent vite verbaux, fondés sur un art du calembour qui prend la place de la réflexion, les assonances entre les termes, les homophonies et les ambiguïtés fournissant progressivement la matière de ces coups de théâtre spéculatifs à l'ingéniosité desquels se reconnaissent les bons travaux philosophiques."


21 janvier 2005

Qu'est-ce qu'un propos "déplacé" ? Si on gueule plus fort que tout le monde, cela devient une évidence.

Je suis de plus en plus persuadé que, dans bien des domaines, il n'y a hélas pas de critère plus décisif de "vérité" que l'assurance affichée par celui qui parle.


7 février 2005

La certitude d'être ce que l'on croit ou ce qu'on espère n'est que le résultat de l'acquiescement d'un cercle restreint que l'on a décrété compétent justement parce qu'on s'est en partie reconnu dans les individus qui le composent. Mais en quoi cette connivence, cette cooptation, est-elle un critère absolu, une preuve irréfutable de la valeur que nous accordons à cette catégorie d'individus dans laquelle nous nous rangeons ?


27 août 2006 - ART

Certaines expérimentations artistiques n'ont d'autre but que de prouver que leur auteur est capable de transgresser les "limites" (limites du bon goût généralement, plus faciles à transgresser que celles du génie humain). La vie est trop brève pour que l'on perde son temps à admirer des cons narcissiques : une vie ne suffit déjà pas à explorer pleinement tout ce qui dans le domaine de l'art nous émeut et/ou nous intéresse vraiment. L'avant-garde juste "pour le principe", l'avant-garde pour l'avant-garde, a sans doute un intérêt pour ceux qui croient en une quelconque révolution (que l'art d'avant-garde aurait selon eux l'improbable capacité de favoriser) ou pour ceux qui ressentent le besoin d'épater une quelconque galerie. Mais pour qui se contente de vouloir "vivre heureux en attendant la mort", l'art véritable (d'avant-garde ou non) suffit.

***

Remarque différente mais complémentaire en un sens, concernant moins l'avant-garde que des formes d'art plus populaires, en particulier le cinéma. Il semble qu'on assiste aujourd'hui plus que jamais à un effacement délibéré du passé, des précurseurs. L'art s'est toujours construit sur le meurtre des pères, c'est normal : on ne crée vraiment qu'en dépassant ce qui a déjà été fait auparavant. Mais ce meurtre se déclarait, s'exhibait, se jouait : on se démarquait des anciens en soulignant bien qu'on s'en démarquait.

En revanche, à notre époque d'expansion de l'inculture (sous couvert d'expansion de la "culture-Jack-Lang"), inutile de se donner la peine de dépasser quelque prédécesseur que ce soit. Face à un public qui ne sait quasiment rien de ce qui a pu se faire avant sa naissance, non seulement la référence est inutile, mais on peut même se permettre de refourguer (en plus médiocre et en plus facile) les idées géniales du passé en les faisant passer pour siennes. Les gens qui s'extasient aujourd'hui sur le moindre film esthétisant qui leur semble terriblement "original" seraient sans doute sidérés devant un film d'Orson Welles (mais le génie pur exige du spectateur un effort initial dont nous sommes de moins en moins capables).

Jean d'Ormesson présenta il y a quelques années un de ses romans comme extrêmement original. Il ne faisait pourtant qu'y reprendre, à sa médiocre sauce, des procédés narratifs inventés jadis par d'autres, en particulier par Joyce. Mais comme personne ne lit Joyce, il pouvait y aller au culot et passer pour un écrivain original, voire génial (or je rappelle que nous parlons ici de Jean d'Ormesson !).

Autre exemple : des élèves, confrontés aux Ruines circulaires de Borges, où un homme découvre que la réalité où il vit n'est qu'un rêve, affirment, sans souci de la chronologie, qu'il a piqué l'idée dans Matrix. Il faudrait d'ailleurs encore remonter de Borges à Descartes, etc.


SECRET INITIATIQUE

Après la Nouvelle Vague, une nouvelle série sur France Culture, Histoire de Dogons, un peu confuse parfois mais intéressante. Toutes ces histoires de mythes et de secrets initiatiques sont compliqués ici par le fait que l'intérêt des ethnologues a pu pousser les Dogons à leur fournir de faux secrets, des leurres, et/ou à refourguer aux visiteurs suivants les interprétations avancées par les précédents, bref à manipuler ceux qui espéraient percer leurs secrets initiatiques.

Mais on sait bien (quelqu'un comme Umberto Eco l'a bien montré, en particulier, il me semble, dans Le Pendule de Foucault) que tout secret initiatique est déjà par nature une manipulation et un leurre, un coffre-fort ultra-protégé qui ne contient rien. Comme à tous les niveaux ou presque de la vie sociale, tout n'est que (vain) désir d'assurer sa domination sur les autres, et pour cela il y a deux techniques essentielles : la force (primitive et en général dépassée) et le bluff (civilisé et extrêmement varié). Il pourrait faire bien des découvertes intéressantes, celui qui se déciderait un jour à déchiffrer toute l'histoire humaine, mais aussi tout le fonctionnement des relations humaines, comme étant dominés (et tout particulièrement à l'ére actuelle des mass-médias) par le bluff, qui est en réalité le principal (peut-être même le seul) ressort de cette histoire humaine, de ces relations humaines.

Tout ou presque, est un mélange difficile à évaluer de réalité et de bluff. Tout pouvoir, tout savoir (*), tout sentiment, même s'il a parfois aussi une part de réalité, complète celle-ci avec la part plus ou moins large de bluff qui convient pour en renforcer l'efficacité.

S'il y a au monde un secret initiatique à révéler, c'est bien celui-là : tout est bluff !

Il y a bien également un deuxième véritable secret concernant les voies qui ménent à la sérénité, mais la décence m'interdit de le révéler ici.

(*) : là aussi, Umberto Eco l'a magnifiquement montré en expliquant que ses premiers livres étaient délibérément ardus parce que c'était un moyen pour lui de se faire reconnaître, et qu'il a donc pu en revanche, une fois connu, n'ayant plus à "prouver sa valeur", dire des choses tout aussi intéressantes de façon beaucoup plus claire


IRONIE

L'ironie peut aisément devenir instrument de bluff, manière d'affirmer une supériorité intellectuelle illusoire à travers une communication délibérément trop cryptée pour être comprise par qui que ce soit.


ROSSELLINI

Rossellini semblait très frappé par l'idée que les contacts sociaux reposent toujours sur la recherche "d'un moyen de prendre avantage sur les autres" : "c'est toujours l'effort de la supercherie". Bon, il est italien et il disait ça en français dans une interview, alors la formulation est un peu bizarre, mais ça me fait plaisir de retrouver cette idée, évidente et cependant pas si répandue, du bluff généralisé.


SPIELBERG

Il paraît que Spielberg a débuté d'une façon étonnante, investissant un bureau vide dans les studios, sans que personne songe à lui demander qui il était, et assistant ainsi aux tournages pour apprendre sur le tas.


POTES A BJÖRK

DVD des clips de Medulla. Le clip de Spike Jonze réunit pas mal de figurants : il s'agit essentiellement de gens et notamment d'artistes, du cru, enfin une espèce de petite élite locale. Le making of laisse ainsi souvent la parole à des gens qui ont le melon (certains allant jusqu'à expliquer qu'ils sont des artistes moins internationaux mais plus intéressants que Björk) ou, pire encore, à cette fille qui raconte comment, ayant été rejetée par la directrice de casting (sans doute pas du cru, elle), elle s'en est offusquée et a passé quelques coups de fil qui lui permirent de participer malgré tout au clip, et de narguer ainsi ouvertement (raconte-t-elle fort fière) la vilaine dame.

Je surinterprète peut-être, mais tout ceci semble le fruit de l'éducation nordique : tous ces gens ont l'air fort épanouis, mais se prennent tous (quelques uns seulement à juste titre) pour des artistes majeurs et de véritables génies.


15 octobre 2006 : DES NOUVELLES DU BLUFF

Au milieu des perversités sophistiques exposées par Schopenhauer dans L'Art d'avoir toujours raison, on appréciera la belle simplicité du stratagème 14 : "Un tour pendable consiste, quand (l'adversaire) a répondu à plusieurs questions sans que ses réponses soient allées dans le sens de la conclusion vers laquelle nous tendons, à déclarer qu'ainsi la déduction à laquelle on voulait aboutir est prouvée, bien qu'elle n'en résulte aucunement, et à le proclamer triomphalement. Si l'adversaire est timide ou stupide et qu'on a soi-même beaucoup d'audace et une bonne voix, cela peut très bien marcher."


18 octobre 2006

Le conformisme est évidemment déplorable.

Mais certaines gens ne déplorent le conformisme que parce qu'il retient la cantonade de s'extasier sur leur propre singularité (par ailleurs souvent dénuée d'intérêt, mais il ne faut pas le leur dire).


12 mars 2008 : MUNICIPALES

Les élections municipales, avec leurs alliances diverses, variées et souvent saugrenues, sont là pour nous rappeler que la majorité des gens qui font de la politique ne défendent pas des idées et des valeurs, mais uniquement leur carrière individuelle. On le sait bien et cela se voit aujourd'hui mieux que jamais sur le plan national, grâce à la fameuse "ouverture", mais les stratégies de clocher le soulignent mieux encore.


17 mars 2008 : JANKELEVITCH

Je connais assez peu et mal la pensée de Jankélévitch. Le personnage est plutôt sympathique et certains éléments de sa réflexion sont très intéressants, en particulier sur la musique, mais il y a parfois dans ses propos quelque chose qui sent le sophisme, le jeu sur les mots ou l'aveuglement volontaire. Je me risque (immodestement) à quelques commentaires.

Par exemple, cette formule : "Ce que j'ai, je ne le suis pas ; ce que je suis, je ne l'ai pas." Mouais. Bon. Mais pourquoi je ne l'ai pas, au fait ? Qui l'a ? Est-il possible de concevoir une possession de soi ?

Autre approximation : "On ne peut redevenir innocent après avoir appris ce qu'est l'innocence. on ne peut être innocent quand on sait qu'on l'est, car l'innocence exclut la conscience d'être innocent, sans quoi on en sait trop." Confusion (volontaire ?) entre diverses significations du terme "innocent" : "ignorant" conviendrait bien mieux ici.


23 mars 2008 : QUAND ON EST COHN ...

Comme je reprochais à Eric Mie d'avoir exalté sur son blog le souvenir de 68 et de Cohn-Bendit, il me précise qu'il ne parle là que du Cohn-Bendit "qui est mort" depuis.

Mais je ne suis pas sûr qu'on puisse estimer ainsi que ce sont deux personnes différentes. Je pense qu'il était déjà très Cohn en 68, que ces événements n'ont été pour lui qu'un moyen de faire sa crise d'adolescence, de ramener sa gueule et de se faire un nom : le hasard de l'époque a fait qu'il a défendu ces idées-là, mais je pense que s'il était né en 1990 il aurait été l'an dernier en tête des "jeunes sarkozystes partisans de la Rupture".

Je crois de plus en plus que les gens ne défendent des idées et des valeurs que pour se faire un nom, du fric, des filles, etc. et qu'ils sont donc facilement prêts à changer de discours dès lors qu'ils ont à la fois intérêt à le faire (parce que de nouvelles idées se présentent qui leur rapporteraient davantage) et la possibilité de le faire sans trop passer pour d'ineptes cons ou de gluants traîtres.


7 avril 2008 : ENCORE UNE FORME DE SUBVERSION EPATANTE !

Dans son émission du 6 avril, Abdelwahab Meddeb eut fort à faire avec ses deux crétins d'invités (Nacéra Guenif et Eric Macé) qui s'extasiaient notamment devant la modernité de la démarche de nombreuses filles voilées, démarche provoquant selon eux le même type de "trouble" que le mouvement queer dans sa remise en cause des normes. Ils assurent ainsi que, lorsqu'ils présentent leur livre quelque part, ils constatent que des filles voilées produisent souvent une "panique morale" par leurs interventions extrêmement subversives.

Meddeb : Quel genre, dites-moi, de paroles subversives ?

Guenif : Par exemple le fait de dire "je suis voilée et en même temps je revendique l'égalité des droits, je revendique la liberté sexuelle,...

Meddeb : En quoi ça c'est subversif ???

Son interlocutrice en reste bredouillante et s'en sort par de vagues généralités. Il a en effet mis le doigt exactement sur le problème : si l'on retire l'élément "je suis voilée", la phrase n'a alors plus rien de subversif (en 2008) et on ne voit plus guère en quoi elle peut produire le moindre trouble ou la moindre panique morale. A-t-on besoin d'être voilée pour revendiquer des droits aujourd'hui évidents ? Bien sûr que non, mais le fait de l'être crée une situation paradoxale propre à épater la galerie, alors que si on affirme de telles banalités sans voile on n'épate personne. Bref, le port du voile serait peut-être dans de tels cas tout simplement une de ces astuces aberrantes de l'ego en quête de reconnaissance à tout prix (y compris en disant ou en faisant des conneries).

Dans le même registre ("je suis prêt à dire et à faire n'importe quoi, du moment qu'on me regarde"), on trouve des curés qui racontent des histoires de cul ("je fais voeu de chasteté mais je parle de sexe avec la plus grande crudité : regardez comme je suis un être complexe et mystérieux !"), des profs de philo d'extrême-droite ("la plupart des intellos sont de gauche, mais moi je ne suis pas un mouton de Panurge, je suis philosophe et néo-nazi en même temps : ça vous la coupe, non ?"), des aristocrates qui disent "con" (rooooh !) ou des présidents de la République se comportant comme des blaireaux agités (rien que pour faire les originaux par rapport aux autres présidents de la République, "tous des coincés qui se prennent au sérieux au lieu de s'augmenter de 140%, de se taper des greluches et d'insulter des péquenots").

PS : On me signale également le cas d' "anarchistes républicains" et autres "gauchistes réactionnaires", mais je ne vois vraiment pas de quoi il est question ...


5 mai 2008 : BIGOTS DEMAGOS

Quelqu'un m'ayant suggéré de contempler un tableau de Max Ernst sur lequel la Vierge Marie flanque une fessée à l'Enfant Jésus, j'ai trouvé l'image sur le net, mais insérée dans un site de propagande chrétienne. L'auteur se félicitait du côté provocateur que peut avoir à première vue l'emploi d'une telle illustration, après quoi il s'évertue à montrer que ce tableau peut servir à l'édification des fidèles (car il montre, par exemple, je cite, que Jésus aussi a pu avoir des malheurs dans son enfance et même être puni). Un peu plus tard, j'entends dans Les Chemins de la Connaissance un dominicain étaler son admiration devant la nouvelle déco branchouille d'une église par un artiste contemporain. Dans les deux cas, il s'agit de montrer qu'on peut être à la fois un cul-bénit accroché à ses superstitions et un esprit ouvert aux audaces (dans la logique déjà évoquée ici le 7 avril, "Encore une forme de subversion épatante !"). Dans le premier cas, il s'agit aussi, volontairement ou non, de désamorcer la force ravageuse du rire de Max Ernst.


7 mai 2008 : GUY DEBORD ET LE RETOURNEMENT DU GENITIF

Dans les Chemins de la Connaissance consacrés à Guy Debord, Stéphane Zagdanski, aussi définitif et péremptoire que l'auteur dont il vient parler, se heurte à la résistance avouée d'Enthoven. Il se contente de répéter que la pensée de Debord est extrêmement profonde et entreprend de le prouver en citant de longs passages abscons, qu'il faudrait prendre beaucoup plus de temps pour décortiquer et comprendre un tant soit peu : bref, il impose l'idée d'une profondeur de pensée en suscitant l'incompréhension. Même s'il y a réellement une pensée intéressante chez Debord lui-même, il n'en utilisait pas moins exactement les mêmes procédés dogmatiques : compliquer au lieu de clarifier, jargonner (mieux encore : inventer son propre jargon), asséner des affirmations sans rien expliquer ni prouver,...

Agacé par cette tendance, Enthoven fait lire un texte de François George, assez critique envers Debord. Zagdanski rétorque que François George est aigri parce que Debord l'a refoulé dans sa jeunesse et (comme il s'attendait visiblement à ce qu'on parle de lui) annonce qu'il va lire un texte de Debord sur François George, ajoutant qu'il juge aussi les auteurs à la qualité de leur style : "or, après ce qu'on vient d'entendre ...

Enthoven : C'est bien écrit, n'est-ce pas ?

Zagdanski (péremptoire) : Non, c'est très mal écrit !

Enthoven : Qu'est-ce qu'il vous faut !

Zagdanski : Après ce qu'on vient d'entendre de Debord ! (bof ...)

Aucune autre justification.

Je termine sur le second texte de François George sur Guy Debord, par lequel Enthoven réplique ensuite (ayant visiblement prévu la réponse : quel duel !) :

"La dialectique n'en était pas moins son arme fatale. Elle consistait essentiellement pour lui dans le retournement du génitif. Par exemple : critique de la Raison ... raison de la critique. Ainsi dépassait-il Kant d'un bond. Le renversement était son obsession et, ne pouvant dans l'immédiat l'infliger à l'ordre social, il rongeait son frein en culbutant la syntaxe, disant au lieu de "Dictature du Prolétariat" "Prolétariat de la Dictature", au lieu de "lutte des classes" "classes de luttes", au lieu d'impasse de Clairvaux "Clairvaux de l'impasse"."


Janvier 2009 : BLUFF CINEMATOGRAPHIQUE ?

Que reste-t-il aujourd'hui des films esthético-démagos de Jean-Jacques Beineix ? La dernière fois que je l'ai vu, c'était à l'époque de Loft Story, qu'il s'efforçait de considérer comme un sujet de méditation philosophique afin de paraître, comme toujours, à la fois culturel et branché.


Août 2009 : CODES

Un certain nombre d'ânes n'ayant su garder de Nietzsche que les aspects facilement provocateurs s'obstine depuis à prétendre tout "démystifier" et à voir des conventions partout. On le sait bien, que tout signe est arbitraire ! Mais si on passe son temps à remettre en cause cet arbitraire, toute communication devient impossible et les mots perdent tout sens au prétexte que ce sens est une convention (que pourrait-il être d'autre ?!!).

Même chose pour les codes du savoir-vivre, conventions utiles pour vivre ensemble. Je ne parle bien entendu que d'un savoir-vivre minimal témoignant qu'on prend en compte l'existence d'autrui, et non de ces codes plus élaborés dont l'objectif n'est pas de vivre tous ensemble au mieux, mais de hiérarchiser et de trier les individus, non selon leur valeur humaine mais selon leur maîtrise plus ou moins grande de ces codes.


Septembre 2009

Il y aurait une réflexion à mener sur le monde des fans et/ou sur les forums internet, sur la façon dont tout cela reprend et démultiplie les rapports de meute, de combat pour le statut, etc.

***

Il est effrayant de constater à quel point un mensonge ou une sottise évidents, dès lors qu'ils sont répétés partout et par de plus en plus de gens, finissent généralement par s'imposer, y compris aux esprits les plus conscients de leur inanité (lesquels peuvent, sinon finir par y croire, du moins en arriver à douter, et en tous cas cesser le combat par épuisement).


Mai 2010

Le thème de l'enhardissement est fréquent, dans les biographies réelles ou fictives, les romans d'apprentissages,... Le personnage "s'enhardit" et passe à l'étape suivante, généralement avec succès. C'est un lieu commun, mais qui soulève une question intéressante : le succès arrive-t-il de façon aléatoire et/ou surprenante à quelqu'un qui semblait pourtant prendre un risque réel ? Arrive-t-il au contraire logiquement parce que, si le héros s'est ainsi "enhardi", c'est qu'il sentait, consciemment ou non, qu'il était désormais prêt à franchir cette étape ? Ou encore ce succès arrive-t-il simplement parce que l'on s'est "enhardi" (thèse du bluff) ?


Novembre 2010

En art comme en amour (il s'agit dans les deux cas de séduire), le meilleur facteur de succès (si ce n'est de qualité) est certainement de croire en soi. Celui qui croit en lui-même est à peu près le seul qui ait une chance de triompher (de son vivant), que ce soit à juste titre ou sur un coup de bluff.


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