JOHN DOGGETT - Blog France Insoumise

* Sélection thématique d'extraits d'interventions de Jean-Luc Mélenchon.

* Avant-projet de tableau argumentaire.

* Réflexions sur les points du programme à améliorer.

* Réflexions sur quelques moyens d'action.


BILAN DES ELECTIONS - SOURCES D'ECHEC - JLM EST-IL LE CANDIDAT IDEAL ? - ETAT D'ESPRIT
BILAN DES ELECTIONS (juin 2017)

Les résultats des présidentielles laissent espérer la possibilité d'une victoire de la France insoumise en 2022.

Mais d'ici là la casse sociale va continuer, et avec elle les tensions communautaires qu'elle engendre et amplifie (le tout alimentant le vote FN).

On peut par ailleurs douter que quoi que ce soit de sérieux et de suffisant soit fait pour résoudre les problèmes environnementaux. La nomination de Nicolas Hulot n'a très certainement été qu'un gadget pour rassurer les électeurs à la veille des législatives, mais elle aura au moins ceci de positif qu'en 2022 (date à laquelle Hulot aura sans doute depuis longtemps démissionné) plus personne ne devrait se faire d'illusions sur les intentions réelles des libéraux dans le domaine des urgences écologiques.

Malgré une formidable campagne, malgré un programme encore amélioré par rapport à 2012 (quoique le discours demeure à mon goût encore trop léger sur des questions telles que l'éducation ou la sécurité), la principale cause de cet échec en demi-teinte semble clairement être le matraquage médiatique, qui a réussi à persuader une partie de l'électorat de voter pour un pantin puis de lui donner une majorité parlementaire, qui a réussi aussi, lorsque le danger qu'incarnait Mélenchon est devenu trop menaçant, à le discréditer suffisamment dans l'esprit d'une partie des électeurs pour le faire échouer au seuil du 1° tour des présidentielles, qui a réussi enfin à susciter aux législatives cette abstention record qui a permis à Macron d'obtenir une large majorité.

Il y a donc encore tout une réflexion à faire sur les médias, tout un travail à faire sur la communication de la France insoumise face à ces médias. L'équipe de campagne a déjà largement et brillamment mis en place sur Internet des outils de communication alternatifs. Reste à toucher tout un électorat qui n'a pas d'accès Internet ou n'utilise pas Internet pour s'informer politiquement. Reste aussi à améliorer les moyens de contrer toutes ces attaques médiatiques, en les analysant pour mieux les désamorcer, pour mieux mettre en relief leurs manipulations, leur mauvaise foi et leur absurdité.

Je pense réfléchir ici à ce dernier point, à la fois à travers les vidéos du Colonel Badern et dans ce blog France insoumise.

Pour rappel : 90% des médias français appartiennent à une dizaine de milliardaires (qui soutiennent Macron) ; 80% des instituts de sondage appartiennent également à la sphère qui soutient Macron.


AUTRES SOURCES D'ECHEC (juin 2017)

En plus de l'acharnement des médias, il y a certainement aussi eu des erreurs ou des faiblesses de la part de la France insoumise. En me fondant sur mes impressions (qui valent ce qu'elles valent), je citerais celles-ci :

- une campagne pour les législatives trop terne (moins de moyens ?), avec un enjeu (faire comprendre qu'obtenir une majorité LFI aurait obligé Macron à une cohabitation, avec un Mélenchon Premier Ministre et un gouvernement France insoumise qui aurait pu appliquer l'essentiel du programme) qui n'a pas su se faire assez entendre, notamment sans doute chez les plus jeunes qui n'avaient pas conscience du fait qu'il restait une carte essentielle à jouer.

- des candidats parfois trop jeunes (aussi motivés soient-ils) pour inspirer la confiance de l'électorat (je suppose qu'ils ont été choisis dans les circonscriptions les moins gagnables, mais c'est encore une façon d'admettre qu'on ne croit pas soi-même totalement à la possibilité de la victoire).

- dans les médias, se laisser embarquer dans des sujets et des polémiques annexes au lieu d'imposer suffisamment ce qu'on est vraiment venu dire. C'est évidemment facile à dire quand on n'est pas soi-même confronté à ces situations, mais il y a bien des fois où j'ai regretté de ne pas entendre Jean-Luc Mélenchon ou un autre représentant de la France insoumise répondre plus fermement encore qu'ils ne l'ont fait : "je refuse de vous suivre sur ce terrain stupide, sur lequel je viens d'ailleurs de vous répondre par trois fois on ne peut plus clairement, et je souhaiterais parler du programme et des véritables enjeux."

(à compléter car j'en oublie sans doute)


JLM EST-IL LE CANDIDAT IDEAL ? (juin 2017)

Inutile de s'attarder sur les critiques faites à Jean-Luc Mélenchon par ses adversaires : communiste pour les uns, franc-maçon pour les autres, atrabilaire permanent aux yeux de ceux-ci, agent du bolivarisme aux yeux de ces autres-là (qui semblent d'ailleurs ignorer ce qu'est le bolivarisme, mais passons ...).

Mais parmi les Insoumis, certains se demandent déjà s'il ne faudrait pas présenter un candidat différent en 2022 : plus jeune, plus calme, plus ceci, plus cela.

A ceux-là, je répondrais : laissez les futurs candidats se construire et mûrir encore ! Oui, la France insoumise dispose heureusement déjà de nombreux hommes et femmes de grand talent pour épauler JLM et animer le mouvement. Oui, nous aurons besoin tôt ou tard d'un autre candidat, lorsque Jean-Luc Mélenchon sera réellement trop âgé ou ne sera plus là, mais ce n'est heureusement pas encore le cas. Et je ne crois pas que la France insoumise dispose déjà d'un autre candidat de la même envergure (consolation : les autres partis n'en ont aucun de cette envergure).

Le caractère de JLM est une qualité autant qu'il peut parfois être une faiblesse. Il témoigne d'une humanité qui rend Mélenchon plus audible pour bien des gens. Il s'accompagne par ailleurs de qualités devenues rares, qui en compensent largement les faiblesses. Inutile de rappeler que la France insoumise porte avant tout un programme. Ce programme a en Jean-Luc Mélenchon un porte-parole exceptionnel, clair, cultivé, brillant, pédagogue, drôle, passionné, capable de transformer chacun de ses meetings en un moment exceptionnel ... Se priver sans y être obligé par les circonstances d'un tel porte-parole serait une erreur colossale.

Que les médias s'obstinent à mettre en avant le caractère parfois éruptif de Mélenchon ne doit pas inciter à mettre quelqu'un d'autre plus en avant, mais tout simplement à améliorer les réponses que nous donnons à ces attaques médiatiques.

Soit dit en passant, alors que récemment encore nous avons vu des hommes politiques trempés dans des affaires peu reluisantes, ce devrait être une fierté pour la France insoumise de se dire que c'est justement parce qu'on ne peut pas attaquer Jean-Luc Mélenchon sur des choses plus sérieuses qu'on l'attaque sur son caractère, sur le fait qu'il bougonne au soir d'une défaite électorale, qu'il refuse de donner des consignes de vote plus précises que "pas une voix pour le FN", qu'il réponde de manière virulente lorsqu'un Cazeneuve l'accuse de proximité avec le même FN, etc.


ETAT D'ESPRIT DES INSOUMIS - SFAR, TROLLS ET MEDIAS (juin 2017)

Durant la campagne médiatique déchaînée contre Jean-Luc Mélenchon quelques semaines avant les présidentielles au vu de sa progression dans les sondages, on a notamment qualifié la France insoumise de secte et dénoncé le prosélytisme et l'agressivité de ses "adeptes".

Soutenant ce mouvement, je ne suis peut-être pas parfaitement objectif, mais quasiment jamais, tant sur le Net qu'ailleurs, je n'ai observé chez les Insoumis l'agressivité que dénonce par exemple Joann Sfar (lequel, tout en prétendant qu'il s'apprêtait jusque là à voter Mélenchon, s'offusque des réactions suscitées par des dessins eux-mêmes passablement méprisants : comme si quelqu'un qui s'intéresse au programme de la France insoumise pouvait dessiner cela ...). Nous voyons ici un homme de talent s'abaisser au sale boulot d'agent provocateur et susciter lui-même les réactions qu'il a l'intention de dénoncer ensuite. Réactions qu'il s'est d'ailleurs bien gardé de citer précisément car un simple tour sur la page Facebook incriminée suffisait à constater que ces réactions d'Insoumis, si elles pouvaient "inquiéter" Sfar par leur nombre, restaient dans leur immense majorité courtoises, voire amicales (car nous avons été nombreux à aimer le travail de Joann Sfar avant qu'il ne nous en pourrisse la saveur en se transformant en exécuteur des basses oeuvres du macronisme). En tous cas, parmi ces réactions, rien des horreurs insultantes que laissaient supposer les jérémiades calculées de Sfar, dont les amitiés (Philippe Val, par exemple) laissent passablement sceptique lorsqu'il prétend avoir eu un jour l'intention de voter pour Mélenchon !

L'attitude des Insoumis, de ceux que Joann Sfar a appelé les "trolls" de la France insoumise, tant sur cette "fameuse" page Facebook que partout où je l'ai vue à l'oeuvre, m'a toujours semblé positive, ouverte et digne. A plus forte raison si on la compare à l'agressivité, aux insultes permanentes ou aux méthodes de manipulation répugnantes des militants les plus virulents de certains partis ou groupuscules.

Les meetings de JLM comme les échanges de commentaires sous ses pages Youtube ont été avant tout un lieu d'échanges enthousiastes, fraternels et sereins, souvent riches en idées comme en émotion. J'y ai vu et lu essentiellement des gens soucieux de faire passer l'intérêt général avant leur égoïsme, capables de faire le choix exigeant de s'informer et de réfléchir plutôt que celui de répéter passivement des slogans ou de vomir sa haine en permanence. La nature humaine a plutôt montré de belles choses durant cette campagne insoumise pour les présidentielles. C'est une chose qui m'a frappé et il est bien dommage qu'un homme intelligent comme Joann Sfar, pour des raisons qui le concernent, n'ait pas su ou voulu voir cela.

J'observe cependant depuis quelques semaines une certaine crispation, provoquée et entretenue par l'acharnement médiatique. Je vois apparaître dans les commentaires de quelques Insoumis des mots comme "merdias" ou "journalopes". Des mots que je croyais réservés aux pires hystériques de l'extrême-droite, à ces gens qui sont uniquement dans le ressentiment, dans l'aigreur, et qui ne sont plus capables de s'exprimer que par l'insulte, insulte systématiquement d'ordre sexuel (salope, pédé, enculé,...) ou scatologique (merde, gauchiasse,...)

L'attitude de la plupart des médias depuis plusieurs semaines a évidemment de quoi révolter. Elle DOIT être dénoncée, critiquée, analysée. Mais la colère justifiée qu'elle suscite ne devrait pas s'exprimer chez les Insoumis par des mots qui ne sont pas ceux de l'indignation mais ceux de l'agressivité haineuse. De même que dans l'affaire Sfar (qui n'est qu'un des maillons de cet acharnement médiatique), la provocation des médias est une prophétie autoréalisatrice. En insultant et en blessant l'adversaire, il s'agit de l'amener à se défendre avec la violence qu'on lui reproche par avance. En ne cessant de l'accuser par exemple d'être l'exact équivalent du FN, il s'agit de l'amener à réagir avec une agressivité qui ressemblera de plus en plus à celle du FN.

C'est d'ailleurs exactement ainsi que fonctionnent les "trolls" sur Internet, les véritables trolls, pas ceux que se fabrique Joann Sfar pour pouvoir se poser en victime. De pauvres types écoeurés par leur vie et par eux-mêmes et dont la seule perspective, au lieu de chercher à sortir de cette logique auto-destructrice, est d'agresser les autres avec suffisamment de violence et d'insistance pour les amener à réagir aussi violemment, aussi stupidement, aussi abjectement qu'eux. Comme si harceler quelqu'un jusqu'à la faute, jusqu'à l'amener à se comporter lui aussi comme un crétin, comme si cela vous exonérait d'être un crétin. Comme si vous pouviez ainsi vous sentir moins seul en tant que minable. Comme si pousser les autres à s'avilir ne vous rendait pas encore plus vil qu'au départ.

Bref, même si les motivations ne sont pas les mêmes, il y a finalement bien des points communs entre le mode opératoire des trolls et l'acharnement médiatique.

Il est essentiel de nous souvenir des moments d'intelligence fraternelle que nous avons partagés, de retrouver et de garder cet état d'esprit positif. C'est important bien sûr pour l'image de la France insoumise, mais c'est surtout vital pour nous-mêmes. Nous ne devons pas accepter de tomber aussi bas que l'ennemi, pour qui nous ravaler à son niveau est déjà une victoire.



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