THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG - 2005


27 mai 2005

A quelques jours du référendum sur le Traité Constitutionnel européen, je viens de lire ceci dans un article de Philippe Muray (qui dit parfois quelques conneries, mais pas seulement), article publié dans le second volume des Exorcismes spirituels et datant de 1993, mais qu'on dirait inspiré par la campagne actuelle pour le référendum.

"Les sondages, les audimats, les indices de satisfaction, les mesures de taux d'audience, sont la vaseline quotidienne dont (notre société) a besoin. Jamais le plébiscite de ce qui est n'a été aussi férocement exigeable. Jamais les maîtres du monde ou leurs valets n'ont moins paru imaginer qu'on pourrait ne pas leur dire oui, tant ce qu'ils proposent à l'approbation générale leur semble le meilleur. Et, corrélativement, jamais l'opposition à ce qui est n'avait été si automatiquement criminalisée. En tous cas ridiculisée."


11 juin 2005 :

La campagne pour le OUI au référendum ("il faut absolument voter OUI sinon ce sera une catastrophe") et les réactions médiatico-politiques au lendemain de la victoire du NON (en substance : "Les Français sont vraiment des gros cons ; maintenant ça va être coton pour réparer leur connerie !") sont très révélateurs de la nature de nos systèmes simili-démocratiques.

Sans se faire trop d'illusions sur les formes passées de la démocratie (la part de manipulation, à tout le moins de tentatives de manipulation, a toujours existé), on peut tout de même considérer que la démocratie consiste en la possibilité pour une population donnée, en certaines occasions données, d'exprimer sa volonté et de faire des choix engageant son avenir collectif.

Aujourd'hui, il ne s'agit pas d'exprimer sa volonté mais simplement d'adhérer, d'exprimer son acquiescement sans réserves, à la volonté d'une élite dirigeante. Le devoir civique n'est plus un devoir de décision et d'engagement, mais est devenu devoir d'acquiescement.

Il ne s'agit plus d'imposer ses choix, mais de trouver la bonne réponse. La démocratie est devenue un jeu télévisé et les Français ont perdu : ils ont donné la mauvaise réponse. Pourtant, ce n'est pas faute de la leur avoir soufflée sur tous les tons.

En 2002, c'était moins difficile : il y avait deux bonnes réponses possibles, Jospin et/ou Chirac, fondamentalement équivalentes sur l'essentiel ; mais les Français se sont là aussi trompés, en tous cas lors de la première manche. On a beaucoup glosé sur l'aspect le plus impressionnant de ce premier tour : l'extrême-droite présente au second tour. Mais avec le recul et les résultats de ce second tour, il semble assez évident que Le Pen n'a pas fait beaucoup plus que d'habitude et que les Français n'étaient pas devenus subitement et massivement fascistes. Ce n'est pas Le Pen qui est monté : c'est Jospin qui, après avoir lâché les électeurs de gauche, a été fort bellement lâché par eux. Mais l'analyse officielle reste la même, toujours : "les Français font n'importe quoi, votent n'importe comment, ... Ils sont cons : il faut leur expliquer mieux, il faut être plus pédagogues, ...". L'hypothèse que les Français en ont simplement marre d'être pris pour des cons et que, quand on se prend baffe électorale sur baffe électorale, il ne faut pas être "plus pédagogue" mais rentrer se coucher, cette hypothèse-là ne sera évidemment jamais formulée.

Les scrutins de 2002 et de 2005 sont les signes d'une réflexion, d'une compréhension, en tous cas d'une conscience, de plus en plus grandes de l'imposture politique en place.

Certes, l'opposition à la clique libérale UMP-PS est extrêmement variée. Certes, il y a aussi dans les 54% du NON une part de voix d'extrême-droite, et le NON de gauche est à lui seul déjà terriblement hétéroclite. Mais il n'empêche que c'est une première défaite majeure pour la pensée unique. Et si rien ne semble encore capable de constituer une alternative électorale crédible (et cela sans doute pour longtemps encore), ce qui est essentiel, c'est de constater l'échec d'un système que l'on croyait capable de tout engloutir. Non. Malgré le pouvoir énorme et omniprésent des medias, la machine orwellienne ne fonctionne pas. L'humain en nous finit par sortir de cette glu et par se réveiller. Patrick McGoohan présentait son N°6 comme le dernier homme résistant au formatage : il s'avère que le N°6 a fait des petits.

Et les jeunes justement, que l'on pensait voués au crétinisme béat, élevés qu'ils étaient depuis toujours dans un univers de télé et de pub, les jeunes non plus ne se sont pas laissés définitivement engluer.

Il faudra beaucoup d'efforts d'information, de formation, de débat, de compréhension mutuelle, pour qu'une véritable alternative intelligente émerge, si jamais elle émerge un jour de nos propres dogmatismes (qui ne paraissent aujourd'hui sympathiques que parce qu'ils ne sont plus ou ne sont pas encore triomphants). Mais il y a de l'espoir.


7 juillet

Sur la page d'accueil de Yahoo, deux titres d'actualités proprement sidérants :

* "La France pleure", titre qui ne s'applique évidemment pas à quelque catastrophe ayant causé des millers de morts, mais à l'attribution à Londres de l'organisation des JO 2012. Donc, voilà, il paraît qu'on pleure tous à cause de ça, c'est écrit.

* "Porte-t-il la poisse ?", titre accompagné d'une photo de Chirac et du développement suivant : "échecs européen et olympique, croissance en berne, affaires : série noire pour le président". Voilà un titre vraiment inacceptable de la part de journalistes supposés sérieux. On nage en pleine superstition ! Chirac porte la poisse ! N'importe quoi ! Pourquoi pas ensorcelé, envoûté, zombifié ? Ces gens devraient s'en tenir aux faits, ou du moins à des hypothèses rationnelles, et se contenter de se demander si Chirac n'est pas incompétent, si Chirac n'est pas malhonnête, si Chirac n'est pas un médiocre pantin élu à 80% pour faire barrage à l'extrême-droite mais unanimement méprisé et profitant de cette situation pour faire passer en force sa politique infecte. Ca, à la limite, ils pourraient se le demander. Mais ils préfèrent l'hypothèse de la poisse, allez savoir pourquoi !

En outre, ces actualités m'apprennent le dernier exploit de George W. Bush, cet homme qui, il y a quelques années déjà, avait failli mourir en s'étouffant avec un bretzel devant sa télé. Eh bien, cette fois il est rentré dans un policier en vélo (lui en vélo, le policier à pied, immobile) : Bush a eu "les mains égratignées", le policier, blessé à la cheville, a été conduit à l'hôpital.

"Ce n'est pas la première fois (précise l'article) qu'il est victime d'un accident de bicyclette. Il était déjà passé par dessus son guidon lors d'une randonnée dans son ranch de Crawford (Texas)."


14 juillet

La Révolution française réduite à des pétards qui amusent les abrutis avec une constance et une efficacité qui laissent pantois. Il faudrait expliquer aux abrutis qu'un pétard n'a d'intérêt que s'il sert à prendre des bastilles ou à dézinguer un baron (je plaisaaaaaaaante ! je sais bien qu'il faut pas dézinguer les barons : c'est mal).

Ces derniers jours, nos maîtres ultralibéraux ont fait des efforts pitoyables pour reprendre un peu la main. De toute façon, on sait bien qu'ils gagneront toujours, sous une forme sans doute différente, sarkozyenne et non chiraquienne, à l'extrême limite sous la forme socialiste molle mais virulente. Ils gagneront, mais il n'empêche ! Pour entretenir l'illusion que notre opinion leur importe (car ils ne peuvent pas décemment dire explicitement le contraire) et puis pour ne pas se faire remplacer par leurs équivalents de l'équipe adverse; ils sont contraints par le jeu démocratique à ces parades pitoyables et c'est tout de même une petite consolation.

Aujourd'hui, commentant l'allocution de Chirac pour la Fête nationale, Arlette Chabot et Catherine Nay ont souligné abondamment son côté combattif : "on s'attendait à le voir abattu après tous ces échecs, éh bien non, il était vraiment en pleine forme, déterminé et tout". Façon de nous faire admirer le Jacquot, grand, ferme et stoïque dans la tourmente. Comme si un politicien aussi expérimenté allait se pointer devant les caméras avec une mine de déterré en exprimant des doutes sur le bien-fondé de son action ! Non, évidemment, il fait mine de rien, comme à chaque fois, il joue au con. Et on voudrait en plus nous faire applaudir sa détermination ? C'est pathétique !

Quant au Traité Constitutionnel Européen, nous avons eu droit ces derniers jours à la farce luxembourgeoise. Le OUI des Luxembourgeois "redonne vie" au traité moribond, ai-je pu lire. Quelle dérision ! Ils vont donc vraiment oser essayer de nous le fourguer quand même ? Et pour ça, qu'est-ce qu'ils trouvent : le OUI d'un micro-pays de banquiers !


18 juillet : LES AVENTURES DE LA LAÏCITE

A Nancy, la réunion faisant suite aux épreuves anticipées de français a eu lieu au lycée Saint-sigisbert, dans une salle ornée d'un splendide crucifix. Si j'ai bien compris, la raison en est que les établissements publics étaient indisponibles, accueillant des oraux qui avaient été reportés en raison du passage du Tour de France et de ses cons roulants. Si tel est le cas, je ne sais quelle est la chose la plus affligeante pour l'enseignement public, de se réfugier chez les adorateurs de la croix ou de céder le passage à ceux de la roue.


8 août : LES AVENTURES DE L'HOMOPHOBIE

Sur France-Culture, cet été, une émission consacrée aux "fantaisistes" et présentée par Olivier Barrot, qui a bien du mal a parler dans le micro (ceci explique peut-être ce qui va suivre : à mon avis, son imagination perverse superpose devant ses yeux une déformation phallique de cet ustensile, qu'il ne sait alors plus s'il doit l'approcher ou l'éloigner de sa bouche, le pauvre, il est tout perdu). J'écoute cela en différé, comme toujours. Dans l'émission du 6 août, deux extraits diffusés donnèrent lieu à des commentaires à la Philippe Muray (mais en beaucoup plus con) sur le politiquement correct et l'anti-homophobie liberticide et intolérante. En nous présentant ces extraits fort anciens, Barrot assure qu'on ne diffuserait plus ça aujourd'hui et n'hésite pas à dire que finalement, on avait le droit de dire plus de choses dans la France des années 50. Voyons cela de plus près.

Le premier extrait est un sketch particulièrement navrant de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, sur "la guerre en dentelles". Nos deux amis y font les folles (l'un sans trop se forcer d'ailleurs) pour camper des officiers de l'époque en question, parlant des opérations militaires avec force jeux de mots à deux balles et allusions navrantes ("pétale comme on dit en Alsace", "on va prendre l'ennemi par derrière", j'en passe et des plus nuls). A mon avis, le sketch n'est même pas vraiment homophobe ; juste pas drôle et inepte. Peut-être même était-ce la seule façon à cette époque de donner "malgré tout" une existence et une visibilité, fut-elle masquée d'une moquerie de façade, à l'homosexualité, un peu comme le fit "La Cage aux Folles". Inutile de juger hors-contexte, après tout. Et je ne crois pas qu'on puisse reprocher à ce duo d'avoir jamais été vraiment réac : "terne" et "ringard par nature" me semblent suffire. Ce qui est répugnant, ce sont les lamentations de Barrot : quelle connerie de présenter un truc pareil comme un sommet d'audace que ne tolérerait plus notre époque frileuse et "bien-pensante" ! Notre époque a bien des défauts, et peut-être en effet y dénoncerait-on un tel sketch pour son homophobie, aussi niaise et "bon enfant" soit-elle. Mais je crois surtout que ce sketch, fondé (comme les imitations africaines ou asiatiques d'un Michel Leeb) sur l'amusement vaguement réconfortant des imbéciles face à tout ce qui est pour eux différent et inconnu, je crois tout simplement qu'un tel sketch ne ferait plus rire grand monde aujourd'hui, à part Olivier Barrot bien sûr (dont nous n'avons pas besoin de perdre notre temps à analyser les motivations inconscientes, je pense). Sur ce sujet et pour aller à l'encontre du "politiquement correct" qui condamne désormais l'homophobie (est-ce si gênant ? pour qui ?), l'audace aujourd'hui serait de dénoncer les excès et les errements de la cause homosexuelle ou des homosexuels en général (des inconscients adeptes du bareback qui croient que le SIDA n'existe plus aux envies assez ridicules de se marier comme tout le monde), mais certainement pas de balancer des jeux de mots niaiseux du genre "ça a été HOMO-logué" (mdr).

Plus tard, Barrot présente une chanson de Robert Rocca sur le même sujet, "Ils en sont tous", un texte absolument surréaliste et drôle qui présente une ville où tous les hommes "en sont" et qui énumère des situations saugrenues dans un style savoureux ("Toute la ville s'y est mise / C'est bien là le mot qui convient."). C'est drôle, fin, intelligent et à mon sens pas le moins du monde homophobe. Seulement le névrotique et monomaniaque Barrot se croit obligé de commenter ainsi :

- Y a tout là-dedans ! Y a l'homophobie, l'anti-cléricalisme : y a tout ce qu'on aime, c'est formidable !

Que veut-il prouver ?

Si excès il y a (pour ma part, je ne le vois pas, mais admettons) dans la lutte contre l'homophobie et sa criminalisation, réglera-t-on le problème en l'analysant ou bien en revenant à des plaisanteries des années 50 ("dans la vie, on n'est jamais trop aidé" - faire la liaison : mdr) ? De même, le problème de l'anti-racisme, c'est son manichéisme qui l'empêche de voir que le Français n'a hélas pas le monopole du racisme, de la haine et de la connerie. Alors que fait-on ? On dénonce et on démonte intellectuellement l'intolérance où qu'elle soit et d'où qu'elle vienne ? Ou bien on conjure cette complexité en revenant aux choses simples, en appelant tous les noirs Mamadou et en recyclant toutes les bonnes blagues de Guy Montagné ?


9 août : LES AVENTURES D'ADOLF ET PIE

Dans son "Traité d'athéologie", Michel Onfray montre à merveille que les trois monothéismes sont fondamentalement haineux et intolérants. Leur apparente douceur actuelle étant due au seul fait que les progrès de la science et de la démocratie aux XIX° et XX° siècles ne leur ont pas laissé d'autre choix, du moins en Occident. Mais il ne faut pas désespérer : ils sont en train de se refaire une santé.

Onfray évoque, entre autres choses peu diffusées, les rapports étroits entre le Vatican et le régime nazi. Un film comme "Amen" de Costa-Gavras, qui a pourtant suscité tant de tintouin chez les sectateurs de l'Eglise Papologique, ne fait qu'effleurer le sujet en suggérant que le Vatican a simplement "laissé faire", par une prudence toute diplomatique. Selon Onfray, il y a chez Pie XII et l'élite dirigeante de l'Eglise d'alors un véritable accord de fond avec l'antisémitisme nazi, et une collaboration active avec la politique d'extermination (mise à disposition des nazis des fichiers d'archives généalogiques de l'Eglise pour mieux distinguer le bon grain chrétien de l'ivraie judéo-maçonnique).

Après la chute du régime nazi, l'Eglise continue à le soutenir comme elle soutiendra tous les fascismes du siècle, toutes les dictatures du monde pourvu qu'elles ne soient pas communistes. Elle organise des filières d'évasion pour les nazis et en intègre même dans sa hiérarchie.

Concluons avec quelques comparaisons éclairantes.

L'Eglise, avec Pie IX et Pie X, condamnait les doits de l'homme comme contraires à ses enseignements. En 1949, , Pie XII excommunie en masse les communistes du monde entier (qui s'en foutent un peu, dans l'ensemble, mais bon) ; jamais aucun nazi de quelque rang que ce soit n'a été excommunié. "Aucun groupe n'a été exclu de l'Eglise pour avoir enseigné et pratiqué le racisme, l'antisémitisme ou fait fonctionner des chambres à gaz."

"Mein Kampf" n'a jamais été mis à l'Index Librorum Prohibitorum, contrairement à Bergson, Gide, Beauvoir, Sartre et même Pierre Larousse pour son atroce "Grand Dictionnaire universel".


10 août : LES AVENTURES DU PARADOXE (bilan des aventures précédentes)

Philippe Muray, qui est un esprit véritablement intéressant, mais aussi ses épigones les plus pittoresquement indigents comme Olivier Barrot, en réponse à la pensée dominante de notre temps (mais cette pensée dominante présente de multiples facettes et tel cherche à en éviter une qui se cogne dans une autre), cultivent un goût du paradoxe qui les conduit parfois (parfois pour Muray, inévitablement pour l'imbécile Barrot) à défendre des inepties. Sans doute est-ce le principal danger pour ceux qui ont la prétention de se poser en penseurs originaux. C'est loin d'être ma prétention, je n'ai d'autre ambition que de rappeler et remettre en vue des choses de bon sens (mais peut-être est-ce aujourd'hui, dans un univers quelque peu sorti des gonds de la raison, le meilleur moyen d'être original), et peut-être que je me trompe totalement, que je suis tout bonnement incapable de saisir le fond de la pensée d'un Muray (ou d'un Barrot ?...). En attendant qu'on me le prouve, je persiste à dire que certains de ces paradoxes conduisent à des aberrations.

Exemple. Muray dénonce l'obscurantisme, les tendances au magique et à l'irrationnel, des courants progressistes des XIX° et XX° siècles. Excellente initiative ! Il est essentiel de purger de ces scories délirantes même (et surtout !) les idéologies qui se réclament en principe de la Raison et des Lumières. Jusque là, Muray fait oeuvre utile et intelligente. Mais quel besoin d'aller ensuite chercher, défendre et mobiliser, pour l'opposer à cet irrationnel "progressiste", un autre irrationnel, vieil et puant, celui de l'Eglise catholique ?

Toujours le même mouvement absurde de la pensée : devant les imperfections du progrès, ne pas chercher des solutions qui les atténueraient ou même les élimineraient (en attendant d'autres inévitables imperfections, mais peu importe), mais rejeter le progrès en bloc et souhaiter le retour à un système encore plus imparfait.


13 août : LES AVENTURES DES MARCHANDS DU TEMPLE

J'ai constaté l'autre jour que deux panneaux publicitaires étaient fixés sur les murs de l'église Saint-François d'Assise, à Vandoeuvre. On appréciera la cohérence de l'Eglise une et indivisible en comparant cela au joli spectacle qu'il m'a été donné de voir en avril 2002, entre les deux tours des présidentielles : un des curés de Saint-Epvre (Nancy), assisté de deux bigots, émondant, purifiant de sa main les barrières de chantier entourant l'église (éh oui, ici on est plus exigeant qu'à Vandoeuvre : même les barrières de chantier sont sacrées), en arrachant chaque cm2 des immondes affiches qui appelaient à faire barrage au Front National et défiguraient totalement la sobre et méditative esthétique des barrières de chantier.


14 août : LES AVENTURES DES FEMMES

Même si je refuse d'adhérer à une quelconque défense "par principe" du patriarcat et de toutes les conneries et ignominies qu'il implique, je peux assez aisément souscrire aux critiques que fait Muray d'une sorte de domination actuelle de certaines valeurs "matriarcales". Mais doit-on forcément choisir entre la peste et le choléra ? ne peut-on dépasser cette opposition (certes, Muray me rétorquerait qu'une telle indifférenciation des sexes fait précisément partie de l'idéologie "matriarcale") et concevoir un "individuarcat", ou mieux encore un "anarcat" ?

Une femme en révolte contre la connerie machiste d'autrefois (connerie qui perdure aujourd'hui, n'en déplaise à Muray) possède une grandeur, une classe, quelque chose d'admirable, qu'on ne retrouve vraiment pas, c'est certain, dans l'arrogance d'une executive woman ou d'une "agente d'ambiance" gouvernementale, comme le même Muray appelait en 1998 les femmes-ministres de Jospin, à commencer par celle qu'il nomme (entre autres épithètes) "l'insoutenable Ségolène Royal". C'est ainsi que la chanson de Renaud, "Miss Maggie" (où Thatcher apparaissait comme l'exception qui confirmait la règle de l'intelligence féminine opposée à la connerie masculine) n'a plus guère de sens tant les Miss Maggie se sont depuis multipliées. C'est le lot de tout groupe humain, lorsqu'il quitte sa situation d'opprimée, de devenir souvent imbuvable. Mais faut-il revenir pour autant à la situation d'oppression ?

De plus, Muray semble ne raisonner que sur l'évolution d'une "élite" sociale et ne rien voir de ce qui subsiste ailleurs de machisme, d'homophobie, de violence envers les enfants, ... bref de toutes les joyeuses scories du patriarcat.


15 août : LES AVENTURES DE LUCKY LUKE

Dans une conférence de l'Universitaire Populaire de Caen, Michel Onfray, évoquant le retour du religieux :

- Ou y a des gens comme Luc Ferry, qui vous disent "moi je suis agnostique, je suis pas contre Dieu, je suis pas pour non plus ... je sais pas ... je cherche encore un peu ... et je me fais financer pour ça ..."


16 octobre : LES AVENTURES DE LA DEMOCRATIE

Etrange démocratie, où toute réflexion politique est quasiment absente et où seule la peur du pire jette les électeurs vers l'à peine moins pire ... Sans revenir sur les faillites en grande partie programmées de l'école en matière de formation à l'esprit critique (on se reportera si l'on y tient vraiment à la section pédagogie de ce site et surtout à certains des liens conseillés), il est tout de même effarant de voir la France soumise pour cinq années au moins à un véritable pillage ultra-libéral mené par des individus qui n'ont été portés au pouvoir que pour ne pas y voir arriver le Front National. Aucune alternative ne semble évoquée, du moins dans les principaux médias. Il semble tout naturel d'accepter cette curée. Et de la même façon, en 2007, on risque de ne porter au pouvoir le PS libéral que pour sanctionner la politique à peine plus libérale menée aujourd'hui. Ou pire encore, et plus absurde, on risque d'y conduire un Sarkozy, encore plus libéral, lui, simplement parce qu'il est plus habilement démagogue que tous les autres et donne l'illusion de l'efficacité, et parce que, malgré le rejet massif (du moins j'ose le supposer) de l'ultra-libéralisme, le plus grand champion actuel de cette doctrine est forcément plus médiatique et plus enthousiasmant que tous les tocards et pleutres réunis que le PS s'obstine à mettre sur les rangs.


16 novembre 2005 : CRISE DES BANLIEUES


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