THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

MES HAINES

GREGOIRE PRAT ...

et autres médiocres osant toucher à Corto Maltese


30 janvier 2006

Dans Mauvais Genres, sur France Culture, une spéciale Hugo Pratt, autour du livre d'un certain Grégoire Prat (un seul T), qui, pour trouver sans doute quelque chose de nouveau à dire, a choisi de publier un livre (Corto Maltese et ses crimes) dans lequel il "révèle" que Corto Maltese n'est pas un chevalier blanc très gentil, mais quelqu'un qui commet parfois des crimes et qui tue même des gens ! Ca, c'est la découverte du siècle ! A quand la même surprenante révélation à propos du personnage de Clint Eastwood chez Sergio Leone ?

Sans doute Grégoire Prat (un seul T) s'est-il mis en tête de travailler sur une oeuvre dessinée parce qu'il avait peur de ne pas tout comprendre dans des livres sans aucune image : le malheur, c'est que, même avec beaucoup d'images, il ne comprend pas davantage. Comment ce guignol ose-t-il souiller l'image de Corto Maltese de ses niaiseries ?

Un des arguments les plus frappants de Grégoire Prat pour défendre sa pitoyable pseudo-découverte, c'est que Corto ne tue pas seulement lorsqu'il y est expressément obligé pour sauver sa vie. Il tue parfois "gratuitement" (sic). Il faut voir ce qu'il appelle gratuitement, bien sûr. Faute de cruautés délirantes chez Corto, il range dans la catégories du meurtre "gratuit" un peu tout et n'importe quoi, en gros tout ce qui ne relève pas de la légitime défense. Ces critères moraux très modernes qu'il applique à un personnage de bande dessinée vivant essentiellement des histoires de guerre et de piraterie aux environs de 1914-1918 ne sont pas sans rappeler les délires, rapportés par Muray dans Après l'Histoire, de ces gens qui dénoncent l'insupportable méchanceté de Freud ou de Babar.


24 mars 2006

Il parait que le fameux chambouleur d'idées reçues Grégoire Prat (avec un seul T, cf. 30 janvier), après ses révélations sur "les crimes de Corto Maltese" (sic), est en train de préparer un brûlot contre le capitaine Haddock. Il y démasquera ce personnage qui, sous ses airs de marin sympathique et ami de Tintin, est en réalité un alcoolique bourru, voire carrément mal élevé (Grégoire Prat citera dans son livre quelques échantillons d'injures qui font froid dans le dos).


27 mai 2008 : LE LIBERALISME POUR LES NULS (ET LES IGNOBLES)

C'est le nom et le propos d'un site internet créé par un épigone du mouvement Alternative Libérale. Outre les habituels amalgames entre liberté, libertarisme et libéralisme, le site est d'autant plus malsain qu'il est bien fait et agrémenté d'illustrations respectables (de Magritte à Schuitten). Aussi attractif que le bulletin d'information d'une secte prospère. De quoi séduire pas mal de paumés, mais surtout de quoi ôter d'éventuels scrupules à ceux que la vie oblige à collaborer avec le libéralisme.

Bref, un évident talent de présentation au service d'une cause abjecte.

Mais le pire est un encadré évoquant Corto Maltese :

Adam Smith, c’est un peu le Corto Maltese des penseurs libéraux : il a un lien avec les gitans.

Mais Corto Maltese a une vision très mercantile de la richesse : accumuler le plus d’or possible en tuant des gens parfois.

A part cette petite habitude désagréable, Corto Maltese est parfaitement libéral. Il fait usage de sa liberté pour voyager dans des contrées exotiques, vagabonder dans des mondes ésotériques. C’est son droit naturel et inaliénable. D’un point de vue libéral, c’est aussi respectable que jeune cadre dynamique dans un fond de pension.

Là ça va trop loin. Qu'on cautionne un système qui favorise l'enrichissement de quelques uns au détriment du reste de l'humanité, un système qui en arrive à détruire le droit de tous à la santé ou à l'éducation, à spéculer sur les denrées alimentaires,... je veux bien, passons. L'homme est pourri, bon, OK. Mais qu'on ne mêle pas Corto Maltese à tout ça (*). Je n'accumule pas d'or (et Corto Maltese non plus d'ailleurs, qui par ailleurs ne tue jamais que pour se défendre, contrairement à ce que prétend cet âne de Grégoire Prat pour faire l'intéressant) mais il pourrait bien m'arriver de tuer parfois des gens, en particulier si je les entends comparer Corto Maltese à un "jeune cadre dynamique dans un fond de pension".

Salissez la vie, piétinez la, détruisez la si ça vous amuse et si ça vous permet d'avoir l'illusion d'être quelqu'un, je ne peux pas vous en empêcher : mais ne touchez pas à Corto Maltese, gros connards !

(*) : Comme par hasard, Corto Maltese est justement la façon qu'un homme faillible, Hugo Pratt, a trouvé pour nous offrir un idéal éthique. Au lieu d'essayer de s'élever un peu vers cet idéal, le libéral trouve une solution plus confortable : ravaler Corto Maltese à son propre niveau.


Janvier 2009 : ACTUALITE DE GREGOIRE PRAT

L'illustre démystificateur Grégoire Prat devrait publier dans les mois qui viennent une biographie non-officielle de Lazare Ponticelli, le dernier poilu français, mort en 2008. Dans ce livre décapant et sans concessions au politiquement correct, Grégoire Prat devrait comme à son habitude détruire bien des idées reçues, car il démontre que le héros tant fêté par les médias était en réalité un assassin sanguinaire qui a tué des gens durant la période allant de 1914 à 1918.

Grégoire Prat avait démasqué Ponticelli depuis un moment déjà, mais il a dû attendre la mort de celui-ci en 2008, à l'âge de 110 ans, pour pouvoir publier ses révélations, M. Ponticelli l'ayant menacé de lui administrer "des coups de canne" (sic). Le criminel de guerre à présent disparu, toute la lumière va enfin pouvoir être faite. Merci, Grégoire Prat (un seul T) !


28 février 2009 : PERSISTE ET SIGNE

France Culture consacre l'émission Une vie, une oeuvre à Pratt (avec 2 T). Je m'en réjouissais, mais le résultat est extrêmement décevant. On n'y apprend pas grand chose de neuf, l'intérêt se concentre longuement sur la vie privée d'Hugo Pratt et tout ce qui est dit sur l'oeuvre ressemble à une série de clichés laborieusement sélectionnés par des gens qui connaissent mal cette oeuvre et surtout qui l'abordent sans passion, parce qu'on leur a demandé de traiter ce sujet-là. Tout cela serait déjà passablement triste si les concepteurs de cette émission n'avaient eu l'idée sinistre, qui ne pouvait germer que dans un esprit dément ou/et incompétent, de donner également la parole à Grégoire Prat, pompeusement qualifié sur le site de l'émission des titres de "philosophe et écrivain" et éhontément affublé de deux T à la fin de son nom. Je ne vais pas m'amuser à commenter ses propos ineptes. Les réécouter encore une fois pour les retranscrire ici me coûte déjà assez. Toute personne ayant lu Corto Maltese en verra bien par elle-même toutes les absurdites et les contresens.

"Il s'agit toujours (?) de trouver un trésor. Mais il se trouve qu'il y a plusieurs personnes qui veulent trouver le trésor, donc il y a toujours des concurrents, des obstacles, et les obstacles sont souvent des concurrents qu'il faut éliminer. Moralement, aucun de ces concurrents n'est supérieur à l'autre : Corto tire plus vite, c'est tout." (!!!)

 


Retour Menu Blog

Retour Page d'accueil