THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

CITATIONS

Cf aussi Notes de lecture.


"Ah, je m'en souviendrai, de cette planète !" (Villiers de L'Isle-Adam ?)


"Dans toute minorité, il reste encore une majorité d'imbéciles." (Malraux)


"J'ai passé un accord avec les mouches. Elles ne s'occupent pas de faire des affaires. Moi, je ne marche pas au plafond."

"Le meilleur moyen d'éviter la chute des cheveux, c'est de faire un pas de côté."

"Aucune femme au monde n'est capable de résister à une proposition de mariage, provînt-elle du pire crétin."

"Faire l'amour à sa femme, c'est comme tirer un canard endormi."

(Groucho Marx)


"Chemin jonchu et con velu sont fort propres à chevaucher." (expression populaire citée par Brantôme)


Message laissé à l'occasion de son suicide, en 1972, par le grand comédien George Sanders (All About Eve, Le Portrait de Dorian Gray,...) :

"Je m'en vais parce que je m'ennuie. Je sens que j'ai vécu suffisamment longtemps. Je vous abandonne à vos soucis dans cette charmante fosse d'aisances."


"L'enfer, ça doit être ça : le lieu où tout ce qui se dit, tout ce qui s'exprime, est vomi à égalité, comme dans un dégueulis d'ivrogne." (Robert Antelme, L'Espèce humaine)


"On sait bien que les hommes n'ont pas d'âme ; si seulement ils avaient un peu de tenue !" (Gottfried Benn)


"Quand je m’observe, je m’inquiète. Quand je me compare, je me rassure." (Talleyrand)


"Suivre la mode, c'est se prendre pour un portemanteau." (Thoreau)


"Les sots font de leur morale une masse compacte et indivisible, pour qu'elle se mêle le moins possible avec leurs actions et les laisse libres dans tous les détails." (Benjamin Constant, Adolphe)


"Dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l'être assez." (Monsieur Orgon, dans Le Jeu de l'Amour et du Hasard)


"I'll hide me from the sight of day

And sigh and sigh my soul away"

(dans la plainte de l'acte V de la Fairy Queen de Purcell)


BLEDS in USA (citations tirés de Bardadrac, de Gérard Genette)

"Outside Broadway, everything is Bridgeport" (dicton new-yorkais)

"Se suicider à Buffalo, c'est vraiment un pléonasme." (Harold Arlen, né à Buffalo)

"Pittsburg, bon endroit pour mourir : vous ne verrez même pas la différence." (Mark Twain)

Et enfin, l'épitaphe de W.C. Fields : "On est quand même mieux ici qu'à Philadelphie."


Première déclaration à la presse de Marlon Brando à son arrivée à Hollywood : "Je suis ici parce que je n'ai pas eu le courage moral de refuser l'argent."


"Les paroles, pourvu qu'elles présentent une apparence à peu près anodine et banale, peuvent être et sont souvent, sans que personne y trouve à redire, sans que la victime elle-même ose clairement se l'avouer, l'arme quotidienne, insidieuse et très efficace d'innombrables petits crimes." (Nathalie Sarraute, L'Ere du soupçon)


Entendu dans un Maigret avec Bruno Cremer (tombé dessus par hasard, mais ce n'est pas si mal, finalement : son Maigret est bourru et sarcastique, à la limite de l'eastwoodien). Maigret parle à une ancienne chanteuse :

- Etrange, ces paroles ! "Cerisier rose et pommier blanc" ! C'est plutôt les pommiers qui sont roses et les cerisiers blancs, non ?

- On voit que vous êtes policier.

- Pourquoi ?

- Pour moi, c'est de la poésie ; pour vous, c'est un faux témoignage.


Le poète James Thompson (1700-1748), décrivant A Summer Evening, écrit que l'obscurité progressive s'installe "to close the face of things".


"Alibaud (fut) considéré comme un déséquilibré pour avoir tiré un coup de fusil contre le roi Louis-Philippe (ce qui témoignait cependant d'une certaine fraîcheur d'esprit)." (Boris Vian)


A propos de l'amalgame entre Sartre et les zazous, Cocteau écrivait : "Ne rien faire et boire dans de petites caves, c'est être existentialiste. C'est comme s'il existait à New York des relativistes qui dansent dans des caves et qu'on croie qu'Einstein y danse avec eux."


"Shakespeare est un colosse gothique semblable au Saint Christophe de Notre-Dame, entre les jambes duquel nous passerions tous sans que notre tête touchât à ses parties honteuses." (Diderot)


"Tout ce qui ne me tue pas rend l'industrie vinicole plus forte." (d'après Friedrich Nietzsche)


"Le plus sûr des mutismes n'est pas de se taire, mais de parler." (Kierkegaard)


"La violence vient d'un manque, d'un besoin de compenser un sentiment de faiblesse. La force se caractérise au contraire par une certitude qui n'a pas à s'exhiber." (Raphaël Liogier)


"La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland." (Fénelon)


"L'homme sait qu'il existe dans l'âme des nuances plus déconcertantes, plus innombrables et plus innommées que les couleurs d'une forêt automnale. Il croit, cependant, que ces nuances, dans toutes leurs fusions et leurs métamorphoses, sont représentables avec précision par un mécanisme arbitraire de grognements et de cris. Il croit que de l'intérieur d'un agent de change sortent réellement des bruits qui traduisent tous les mystères de la mémoire et toutes les agonies du désir." (Chesterton)


"Je ne demande pas à quelle race un homme appartient ; il suffit que ce soit un être humain ; ce ne peut rien être de pire." (Mark Twain)


"Les souffrances que tu peux endurer sont les plus grandes qui puissent être endurées sur la terre. Si tu meurs de faim, tu auras souffert toute la faim qui a pu ou pourra exister. Que dix mille personnes meurent avec toi et partagent ton sort, cela ne rendra pas ta faim dix mille fois plus forte ni le temps de ton agonie dix mille fois plus long. Ne te laisse pas écraser par l'horrible somme des souffrances humaines, car une telle somme n'existe pas. Ni la pauvreté ni la douleur ne sont accumulables." (George Bernard Shaw)


" On crée du souvenir. Quand il y a un gamin dans mon restaurant, je lui demande toujours ce qu'il veut manger et j'essaie de lui faire plaisir. Parce que je sais que ce gamin, un jour, sera adulte et se souviendra de la langoustine ou de la purée que je lui avais préparée. On donne du souvenir, on construit de la nostalgie. Et la nostalgie est un petit coussin qui aide à vivre. Il ne faut pas trop de nostalgie dans la vie, c'est dangereux, ça peut vous faire couler. Mais on a besoin de souvenirs, de douceur, de l'espèce de coton moelleux de ce bon vieux temps." (Pierre Gagnaire)


"La tautologie est une chose laide, et le mot l'est encore plus." (Roland Barthes)


"Le train n'est pas sans rappeler le principe de vie : mort, naissance, mort, ainsi de suite d'une gare à l'autre, avec des voyageurs qui montent, et d'autres qui descendent, sans avoir salué ni jeté un regard, parfois au terme d'une conversation chaleureuse interrompue par l'arrivée." (Eric Faye)


"La chorégraphie d'un être a une signification : le sédiment des manières, la trace des groupes qu'il a traversés. En un sens, inscrit tout palpitant encore dans ces rythmes, ce sillage suffit souvent, même de loin, à identifier un individu. C'est cet être-même sans sa singularité (...) Avec un peu d'attention, comme on apprend à lire une partition, on parvient par démêler dans une gestuelle la façon dont un être est arrivé à se dépêtrer du rituel des groupes qu'il a traversés, en commençant par sa propre famille. Un style, c'est la succession, le rythme de ces arrachements, où du sens se bat pour ne pas être étranglé par des codes, l'incessant combat d'un enfant pour se reconstruire face à une horde." (Max Dorra)


Ben Schott, dans ses hilarantes Miscellanées, rapporte, en tête de son index, cette citation (authentique ?) de Lord John Campbell : "J'ai proposé de déposer au Parlement un projet de loi visant à priver de copyright tout auteur qui publierait un livre dépourvu d'index, et qui plus est de le condamner à une amende pour ce délit."


"L'étymologie est un principe de fuite dans l'usage actuel, qui crée un effet de fantastique. C'est comme un fantôme dans la maison." (Michel de Certeau)


Léon Bloy (sans doute dans son Journal, mais la citation m'a été rapportée sans garantie d'exactude absolue) aurait évoqué l'incendie du Bazar de l'Hôtel de Ville comme "une consolante incinération de propriétaires."


Les dernières paroles d'Oscar Wilde : "Ou ce papier peint disparaît, ou c'est moi !"


"Les regrets sont une conséquence inévitable de la vie" (L'Homme à la Cigarette, X-Files)


Dans un épisode de Blueberry, le sergent Grayson définit le pessimiste comme "celui qui croit que ça ne peut pas être pire", l'optimiste comme "celui qui sait que ça pourrait être pire".


"J'aime mieux les méchants que les imbéciles, parce qu'ils se reposent." (Alexandre Dumas)


"Contrôler l'intensité de sa voix pour ne l'imposer à personne quand ce n'est pas nécessaire, c'est le processus même de la civilisation dans l'individu et dans la société." (Renaud Camus)


Houdar de la Motte, restant silencieusement méprisant face aux attaques de l'obscur Gascon, explique très justement qu'on "n'a rien à gagner avec ceux qui n'ont rien à perdre."


Lors de la bataille de Crécy, le roi Edouard d'Angleterre "sema la terreur dans l'armée française au moyen de cinq ou six pièces de canon, car c'était la première fois qu'ils voyaient des machines aussi fulminantes." (Mezeray)


Dans la Préface à ses Contes, Perrault évoque "la Fable du Laboureur qui obtint de Jupiter le pouvoir de faire comme il lui plairait la pluie et le beau temps, et qui en usa de telle sorte, qu'il ne recueillit que de la paille sans aucuns grains, parce qu'il n'avait jamais demandé ni vent, ni froid, ni neige, ni aucun temps semblable; chose nécessaire cependant pour faire fructifier les plantes."


"Nous n'avons pas assez d'amour-propre pour dédaigner le mépris d'autrui." (Vauvenargues)


"Depuis que le monde est monde, jamais personne n'aurait eu l'idée de se tordre les mains de désespoir, si les acteurs n'avaient mis au point minutieusement ce geste qu'ils jugent plastique." (Gustav Meyrink, Le Golem)


On peut difficilement parler d'une citation au sens habituel, mais je ne sais dans quelle autre section reproduire ces paroles d'un patient de la psy Nicole Fabre, lues fin 2004 dans une émission de France Culture animée par Francesca Piolot :

"Ce qui me détruit dans ma chambre le samedi ou le dimanche soir, c'est quand je pense à tous les gens avant moi qui sont morts, aux films que je ne connaîtrai jamais, à tout ce qui se passe partout dans le monde et que je ne vois pas. Ca me détruit complètement. Quand je remarque qu'un jour de plus a passé, quand je jette quelque chose (et c'est pour ça que je ne jette rien et que tout s'accumule partout dans ma chambre), ça me détruit. Et je ne peux pas m'empêcher de collectionner pour que ça ne se détruise pas. Mais ça me détruit quand je pense que je ne garde pas tout. Et ça me détruit, ce cafard qui me prend comme une drogue. C'est avec une grande tristesse que je vois un film et que, je le sais, c'est déjà du passé. Et je me dis aussi que ma mère a mal au dos et que bientôt elle va en crever. Mon grand-père est vieux et va crever. Ma grand-mère est cardiaque et je pense qu'elle va disparaître. J'ai peur que chacun disparaisse, meure, comme ce garçon qui est mort pendant la guerre, comme tous ces gens qui n'ont pas profité de la vie. Quand je pense que je n'aurai pas laissé une trace de moi, j'ai envie de pleurer. C'est pour ça que je garde des traces des autres, même si ces autres me déçoivent."

Francesca Piolot finit sa lecture sur ces mots :

- Il a onze ans.


Chamfort : "Il faut que le coeur se brise ou se bronze."


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