H


Alfred HITCHCOCK (1899-1980)

 

Une femme disparaît (1938)

Ce film délicieusement divertissant présente en outre un duo mémorable de voyageurs britanniques, Chalmers et Caldicott, que l'on retrouve assez étrangement dans Night Train to Munich de Carol Reed, en 1940, tout aussi divertissant d'ailleurs. Caldicott y croit reconnaître (à raison, car il s'agit d'un espion anglais), un certain Dicky Randall, avec lequel il a jadis joué au cricket, sous les traits d'un officier allemand. Informé, Chalmers émet de sérieux doutes, estimant peu probable que cet étudiant britannique joueur de cricket soit par la suite entré dans l'armée allemande. Pour en avoir le coeur net, Caldicott aborde plus tard le faux major Hertzog, en grande conversation sur le quai avec d'autres officiers nazis, et lui demande bonnement : "Excusez moi, ne seriez-vous pas Dicky Randall ?"

 

Lifeboat (1944)

Connaissant déjà un peu l'histoire, je me disais avant de voir le film qu'il allait déjà falloir traverser quelque fastidieuse entrée en matière sur le paquebot et ses passagers avant qu'il ne coule, ce que laisse en effet augurer la cheminée servant de fond au générique. C'est mal de ne pas faire confiance à Hitchcock, car non seulement le début n'est pas ennuyeux du tout, mais en réalité Hitchcock nous épargne cette "mise en place" (et s'épargne par la même occasion la nécessité d'un lourd décor) : cette cheminée du générique se met à pencher et elle est rapidement engloutie par les flots. Economie maximale de moyens et nous voici directement dans l'action, dans la chaloupe, avec l'étonnante Tallulah Bankhead.

 


HOMERE

L'Odyssée

Ulysse, se faisant passer pour un mendiant auprès d'Eumée (son "commandeur des porchers", rien que ça !), lui raconte une histoire a priori totalement fictive mettant en scène le personnage qu'il incarne et Ulysse. Le récit s'étend environ sur deux pages, mais, dans cet emboîtement du récit dans le récit, on finit par oublier qui est le vrai narrateur : mieux encore, l'auteur lui-même semble l'avoir perdu de vue. Le récit met en valeur la délicatesse d'Ulysse d'une façon qui serait acceptable de la part d'un tiers mais qui est d'une indécence et d'une immodestie totale si l'on considère qu'il est fait par Ulysse lui-même, ce qui est pourtant bien le cas.

Malgré l'avis de Victor Bérard (ou du préfacier ?), pour qui le 3° volet est inférieur aux autres, il n'est pas si mal que ça. Evidemment, je ne juge pas la langue de l'original et je fonde mon appréciation sur des critères modernes. La vengeance d'Ulysse est intéressante, car moins fantastique, moins épique, moins nerveuse. Il y a des plages de repos, des moments où l'on s'attarde sur le quotidien, qui la rendent très proche d'un roman.

***

Si l'on accepte la classification schématique en récits de l'affrontement (type Iliade) et récits du voyage (type Odyssée), il y a dans le second genre une sous-catégorie essentielle et fascinante qui est "la remontée du fleuve". Alors que le plaisir de l'Odyssée vient de la variété (déplacement erratique de lieu en lieu et rencontres diverses), il s'agit ici au contraire d'un crescendo, d'un enfoncement progressif et étouffant dans l'Inconnu. Relèvent entre autres de ce genre : Au Coeur des Ténèbres de Conrad, devenu Apocalyse Now au cinéma ; Aguirre et Fitzcarraldo de Werner Herzog (on notera au passage que dans Fitzcarraldo, Sarah Bernhardt est supposée être interprétée par Jean-Claude Dreyfus !) ... Curiosité : African Queen inverse le mouvement et redescend le fleuve.

 


HOOKER

Série policière relativement plus dynamique que Derrick, Hooker n'en représente pas moins l'étape ultime de la déchéance qui mena William Shatner des Frères Karamazov à cette daube gendarmesque, en passant par Star Trek puis Hawaï Police d'Etat (quel titre !).

Dans Hooker, les acteurs sont affublés de costumes de policiers passablement ringards, mais s'arrangent pour avoir une coiffure tout aussi datée, afin de ne pas sembler remettre en cause l'esthétique policière. Car, de même que Chips était un complaisant hommage à la police à motocyclette (et que Columbo n'est PAS un complaisant hommage à la police à Peugeot, imper et basset), Hooker semble avoir été réalisé pour être spécialement projeté à l'occasion de l'arbre de Noël de la police.

La série développe plus ou moins implicitement une vision du monde réactionnaire, pour ne pas dire fasciste (mais disons le tout de même). Tous les flics y sont des gens intègres et vertueux (ou alors c'est qu'un sale méchant les fait chanter) et tous les bandits y sont de parfaits sagouins. Entre les deux, il y a "les gens qui travaillent dans des bureaux" : lorsqu'ils ne sont pas des traîtres à la solde des méchants, ils empêchent les vrais flics de faire leur boulot. Quoique fascisant lui-même, Hooker a un Surmoi très fort qui le maintient dans les limites de la Loi : le côté bronsonien est donc déplacé sur le personnage fadasse de Jim Corrigan, un flic dont la seule compétence semble consister à voir sans réagir ses meilleurs amis (heureusement, il en a des tas !) se faire trucider par des méchants, à s'autoflageller en geignant (à quoi Hooker répond : "mais non, Jim : tu as fait ce que tu avais à faire ; ce n'est pas ta faute, mais celle du salaud qui l'a tué ; nous le retrouverons !") et à vouloir buter les coupables.

On pourrait dire que tout cela n'est pas loin du fascisme qu'on reprochait à l'inspecteur Harry. Mais Harry est heureusement plus ambigu, et surtout Harry est seul. Et s'il transgresse plus volontiers les ordres que la bande à Hooker, c'est en tant que Justicier névrosé, Chevalier anarchiste. En d'autres termes, si le fascisme s'installait dans le pays, Hooker obéirait avec plaisir à des ordres qui lui conviendraient enfin, tandis que l'inspecteur Callahan quitterait (une fois de plus) la police.

On notera aussi l'importance du Hasard dans les aventures de Hooker. Dans un épisode, par exemple, des margoulins enlèvent sa (pulpeuse) gendarmette dans un studio de photos. Hooker arrive trop tard, mais il s'avère qu'une des caméras s'est mise en route toute seule et a enregistré ce qui se passait là, juste au moment où les margoulins disaient à la fille : "On va t'emmener à tel endroit". Ouf.

***

Une histoire de Hooker :

Hooker et son équipier coincent des malfrats dans un garage. "Fais le tour !" dit Hooker, et l'autre de courir du côté le plus long du bâtiment, alors que la porte devant laquelle ils se trouvent n'est qu'à quelques mètres de l'autre coin du bâtiment.

Après avoir descendu le plus virulent des bandits, l'équipier, après une pause méditative, pointe son arme vers l'autre, qui lève alors ses mains en sursaut avec la mine de quelqu'un qui vient juste de se dire : "Ah oui, c'est vrai, moi aussi je joue un méchant !"

 


Victor HUGO (1802-1885)

 

Je suis loin de tout aimer dans la production surabondante d'Hugo, mais, outre des prises de position qui l'honorent, il y a dans son oeuvre des pages magnifiques, comme celle-ci sur la Bastille :

"Cette Bastille (...), ces cachots copiant les puits (...) cette promiscuité de tours (...) cette dispersion de glas et de tocsins faite par toutes ces cloches pendant douze cents ans, ces gibets, ces estrapades, ces voluptés, cette Diane toute nue au Louvre, ces chambres tortionnaires, ces harangues de magistrats à genoux, ces idolâtries de l'étiquette, connexes aux raffinements de supplices, ces mutilations de toutes les virilités, ces confiscations, ces persécutions, ces forfaits, se sont silencieusement additionnés de siècle en siècle, et il s'est trouvé un jour que toute cette ombre avait un total. 1 7 8 9." (Paris)

Autre beau passage politique et moral, dans les Misérables :

"L'avenir arrivera-t-il ? Il semble qu'on peut presque se faire cette question quand on voit tant d’ombres terribles. Sombre face à face des égoïstes et des misérables. Chez les égoïstes, les préjugés, les ténèbres de l'éducation riche, l'appétit croissant par l'enivrement, un étourdissement de prospérité qui assourdit, la crainte de souffrir qui, dans quelques-uns, va jusqu'à l'aversion des souffrants, une satisfaction implacable, le moi si enflé qu'il ferme l'âme; – chez les misérables, la convoitise, l'envie, la haine de voir les autres jouir, les profondes secousses de la bête humaine vers les assouvissements, les coeurs pleins de brume, la tristesse, le besoin, la fatalité, l'ignorance impure et simple."

De même qu'on trouve parfois dans un poème, à côté de facilités navrantes, quelques très beaux vers, souvent très simples d'ailleurs :

"Elle m'aimait. Je l'aimais. Nous étions

Deux purs enfants, deux parfums, deux rayons." ("Lise", Les Contemplations)

"Il demandait comment chaque plante s'appelle,

Se faisant expliquer le printemps mot à mot." ("Sous les arbres", Les Contemplations)

Inégale mais impressionnante évocation de la planète Saturne dans le poème du même nom :

Saturne ! sphère énorme ! astre aux aspects funèbres !

Bagne du ciel ! prison dont le soupirail luit !

Monde en proie à la brume, aux souffles, aux ténèbres !

Enfer fait d'hiver et de nuit !

 

Son atmosphère flotte en zones tortueuses.

Deux anneaux flamboyants, tournant avec fureur,

Font, dans son ciel d'airain, deux arches monstrueuses

D'où tombe une éternelle et profonde terreur.

 

Ainsi qu'une araignée au centre de sa toile,

Il tient sept lunes d'or qu'il lie à ses essieux ;

Pour lui, notre soleil, qui n'est plus qu'une étoile,

Se perd, sinistre, au fond des cieux !

 

Les Châtiments

(La Famille est restaurée, IV - texte répondant au plébiscite de novembre 1852)

Ainsi les plus abjects, les plus vils, les plus minces

Vont régner ! (...)

- Paix, disent cent crétins ! C'est fini. Chose faite.

Le Trois-pour-cent est Dieu. Mandrin est son prophète.

Il règne. Nous avons voté. Vox populi. -

Oui, je comprends, l'opprobre est un fait accompli.

Mais qui donc a voté ? Mais qui donc tenait l'urne ?

Mais qui donc a vu clair dans ce scrutin nocturne ?

Où donc était la loi dans ce tour effronté ?

Où donc la nation ? Où donc la liberté ?

Ils ont voté ! Troupeau que la peur mène paître

Entre le sacristain et le garde-champêtre. (...)

Invalides, lions transformés en toutous ;

Niais pour qui cet homme est un sauveur ; vous tous

Qui vous ébahissez, bestiaux de Panurge,

Aux miracles que fait Cartouche thaumaturge ;

Noircisseurs de papier timbré, planteurs de choux,

Est-ce que vous croyez que la France c'est vous,

Que vous êtes le peuple, et que jamais vous eûtes

Le droit de nous donner un maître, ô tas de brutes ? (...)

La liberté n'est pas une guenille à vendre (...)

Quand un peuple se laisse au piège estropier,

Le droit sacré, toujours à soi-même fidèle,

Dans chaque citoyen trouve une citadelle. (...)

Donc, trouvez du bonheur, ô plates créatures,

A vivre dans la fange et dans les pourritures,

Adorez ce fumier sous ce dais de brocart,

L'honnête homme recule et s'accoude à l'écart !

Dans la chute d'autrui je ne veux pas descendre.

L'honneur n'abdique point. Nul n'a droit de me prendre

Ma liberté, mon bien, mon ciel bleu, mon amour.

Tout l'univers aveugle est sans droit sur le jour.

Fût-on cent millions d'esclaves, je suis libre.

Ainsi parle Caton. Sur la Seine ou le Tibre,

Personne n'est tombé tant qu'un seul est debout.

(...)

C'est le pire gredin qui soit sur cette terre ;

Mais puisque j'ai voté pour lui, l'on doit se taire (...)

Que voulez-vous ? La Bourse allait mal ; on craignait

La république rouge, et même un peu la rose ;

Il fallait bien finir par faire quelque chose ;

On trouve ce coquin, on le fait empereur ;

C'est tout simple (...)

On s'est réfugié dans cette escroquerie.

(La Famille est restaurée, VII, "Un Bon Bourgeois dans sa maison")

Bien, pillards, intrigants, fourbes, crétins, puissances !

Attablez-vous en hâte autour des jouissances !

Accourez ! place à tous !

Maîtres, buvez, mangez, car la vie est rapide.

Tout ce peuple conquis, tout ce peuple stupide,

Tout ce peuple est à vous !

 

Vendez l'Etat ! coupez les bois ! coupez les bourses !

Videz les réservoirs et tarissez les sources !

Les temps sont arrivés.

Prenez le dernier sou ! prenez, gais et faciles,

Aux travailleurs des champs, aux travailleurs des villes !

Prenez, riez, vivez !

 

Bombance ! allez ! c'est bien ! vivez ! faites ripaille !

La famille du pauvre expire sur la paille,

Sans porte, ni volet.

(...)

Sans trêve, nuit et jour, dans le siècle où nous sommes,

Ainsi que des raisins, on écrase des hommes,

Et l'or sort du pressoir.

(...)

Oui, c'est de ce monceau d'indigences terribles

Que les lourds millions, étincelants, horribles,

Semant l'or en chemin,

Rampant vers les palais et les apothéoses,

Sortent, monstres joyeux et couronnés de roses,

Et teints de sang humain !

(...)

Mais qu'importe ! riez ! Se plaindra-t-on sans cesse ?

Serait-on empereur, prélat, prince et princesse,

Pour ne pas s'amuser ?

Ce peuple en larmes, triste, et que la faim déchire

Doit être satisfait puisqu'il vous entend rire

Et qu'il vous voit danser !

(La Famille est restaurée, IX, "Joyeuse Vie")

Nous remercions Dieu vers qui notre hymne monte

De nous avoir choisis pour souffrir dans ce temps

Où tous ceux qui n'ont pas la souffrance ont la honte.

(La stabilité est assurée, III, "Hymne des Transportés"


Prince qu'aucun de ceux qui lui donnent leurs voix

Ne voudrait rencontrer le soir au coin d'un bois !

(Les sauveurs se sauveront, V)

De même, dans Napoléon le Petit, ce dialogue :

"Vous avez nommé Louis Bonaparte président de la République ?

- Oui.

- Le prendriez-vous pour garçon de caisse ?

- Non, certes !"


Sur ce, les charlatans prêchent leur auditoire

D'idiots, de mouchards, de grecs, de philistins,

Et de gens pleins d'esprit détroussant les crétins.

(...)

Ne doit-on pas se faire aux natures des êtres ?

La fange a ses amants et l'ordure a ses prêtres ;

De la cité bourbier le vice est citoyen ;

Où l'un se trouve mal, l'autre se trouve bien ;

J'en atteste Minos et j'en fais juge Eaque,

Le paradis du porc, n'est-ce pas le cloaque ?

(La stabilité est assurée, XIII, "A Juvénal")

 

Après la mort du général de Saint-Arnaud :

 

Cet homme avait donné naguère un coup de main

Au recul de la France et de l'esprit humain ;

Ce général avait les états de service

D'un chacal, et le crime aimait en lui le vice.

Buffon l'eût admis, certe, au rang des carnassiers.(...)

Il était le vainqueur des passants de Paris ;

Il avait mitraillé les cigares surpris,

Et broyé Tortoni fumant, à coup de foudre ;

Fier, le tonnerre au poing, il avait mis en poudre

Un marchand de coco près des Variétés. (...)

Il avait réussi même, en fort peu de temps,

A tuer sur sa porte un enfant de sept ans.

 

(Les sauveurs se sauveront, XVI)

 

 

La conscience humaine est morte ; dans l'orgie,

Sur elle il s'accroupit ; ce cadavre lui plaît ;

Par moments, gai, vainqueur, la prunelle rougie,

Il se retourne et donne à la morte un soufflet.

(Les sauveurs se sauveront, XVII, "Ultima Verba")

 

C'est à la fin de ce texte qu'on trouve le vers célèbre exprimant la résistance inflexible d'Hugo, y compris face aux promesses d'amnistie :

J'accepte l'âpre exil, n'eût-il ni fin ni terme ;

Sans chercher à savoir et sans considérer

Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme,

Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer.

 

 

Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même

Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;

S'il en demeure dix, je serai le dixième ;

Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !

 

Il ya plusieurs années, Font et Val détournaient ainsi le dernier vers dans leur chanson, L'Ordre Moral :

S'il n'y en a plus qu'un qui se lève, eh bien nous serons ces deux-là !

 

Plus récemment (juin 2010), Philippe Val en a proposé une variante sur France Inter, en duo avec Jean-Luc Hees :

S'il n'y en a plus qu'un qui se couche, eh bien nous serons ces deux-là !

 

Difficile par ailleurs de ne pas admirer la talentueuse obstination d'Hugo dans ce combat politique. Alors que le pouvoir lui proposait de revenir quelques mois après sa proscription, pourvu qu'il se contente désormais de poésie pure, Hugo a choisi de rester plus de vingt ans en exil. Ca force le respect ! Qui en ferait autant aujourd'hui, parmi les grandes "consciences" de la gauche, si un régime douteux se mettait en place ? Bernard Kouchner ? Jack Lang ?...

Et Hugo n'a jamais lâché le morceau. En prose, puis en vers, il a si bien réglé son compte à Napoléon le Petit que toutes les tentatives de "réhabilitation" de celui-ci se brisent aujourd'hui encore sur l'image qu'en a laissé Hugo. Il écrit ceci à Hetzel : "Je m'occupe de Napoléon III. Je le conduirai à la postérité par l'oreille."

***

Et puis, bien entendu, l'actualité politique d'Hugo, c'est aussi la célèbre tirade de Ruy Blas :

Bon appétit, messieurs ! Ô ministres intègres !

Conseillers vertueux ! Voilà votre façon

De servir, serviteurs qui pillez la maison !

Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,

L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !

Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts

Que remplir votre poche et vous enfuir après !

Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,

Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !

 

***

Quant à la Légende des siècles, énorme pavé contenant des poèmes souvent eux-mêmes assez longs, elle mérite tout de même le détour car certains de ces textes sont absolument sublimes.

 

 


John HUSTON (1906-1987)

 

Casino Royale (par Huston et consorts)

Le générique de début et sa musique sont enthousiasmants, et tout le passage dans le château écossais est délicieusement surréaliste.

Notons aussi ce dialogue entre Jimmy Bond (Woody Allen) et la prisonnière devant laquelle il vient de se ridiculiser en voulant frimer sur une selle de rodéo électrique.

Elle : Vous êtes cinglé ! Vous êtes irrémédiablement cinglé !

Lui : On disait qu'Einstein était cinglé !

Elle : C'est faux. Personne n'a jamais traité Einstein de cinglé.

Lui : On l'aurait sûrement fait, s'il s'était conduit comme ça !

 

L'Honneur des Prizzi

Le type qui joue Don Corrado est impressionnant : William Hickey. Sa tête me disait bien quelque chose : il jouait Ubertin de Casale dans Le Nom de la rose.

Dialogue entre Nicholson et Anjelica Huston qui lui parle d'Art Déco, très à la mode en ce moment :

- Qui ça ?

- Charley ! Art Déco ! Juste après l'Art Nouveau ! C'est un style, pas une personne !

 


Joris-Karl HUYSMANS (1848-1907)

"... le délicieux sortilège de l'épithète rare qui, tout en demeurant précise, ouvre cependant à l'imagination des initiés des au-delà sans fin."


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