LES TURPITUDES RADIOPHONIQUES DE GILLES LAPOUGE

Journaliste et écrivain, spécialiste entre autres choses de la piraterie, Gilles Lapouge anime chaque vendredi sur France Culture (14-15h) l'émission "En Etrange Pays", au contenu varié mais immanquablement passionnant, et jamais ennuyeuse.

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/etrange_pays/

Cette page se veut un hommage à la présentation décontractée de Gilles Lapouge et à ses dérapages parfois délectables, en tous cas toujours propres à rendre cet homme infiniment humain et sympathique. Contrairement au recensement des inepties d'un Steevy, c'est donc avec le respect le plus absolu que j'entreprends cette imparfaite compilation.

Pour situer globalement le personnage, Gilles Lapouge est du genre à diffuser le Gorille de Brassens lorsqu'il reçoit une honorable chercheuse venue parler des primates, ou à parler du Bouddha en disant "ah oui,c'était quand même un drôle de pistolet, celui-là !"

31/08/2006 : L'émission de Gilles Lapouge ne reprend malheureusement pas avec la nouvelle grille des programmes. Espérons que cela ne sera que provisoire car il s'agit de l'émission la plus merveilleuse qui soit.


21 juillet 2006

Michel Tournier : La Comtesse de Ségur a été baptisée à Saint-Petersbourg, à la chapelle du Palais d'Hiver, avec le tsar comme parrain. Avouez que c'est un glorieux départ dans la vie !

Gilles Lapouge : C'est mon rêve !


7 juillet : AVEC LES COMPLIMENTS DE GILLES LAPOUGE

Par deux fois, Gilles Lapouge dit à son invité que son roman fait un peu penser à Kessel, puis à Conrad, ajoutant gentiment mais systématiquement :

- Je parle du sujet, je ne parle pas du style bien entendu.

ou :

- Je ne dis pas que c'est aussi bien, évidemment, mais ...


30 juin : DES NUITS BELLES COMME LES JOURS

Recevant Jean Chevallier, co-auteur et illustrateur d'un livre sur la nature vue de nuit.

"Il y a une question que je me suis souvent posée à propos non pas des dessinateurs comme vous, des peintres comme vous, d'aujourd'hui, mais à propos de ces magnifiques illustrateurs des grandes explorations, vous savez, qui accompagnaient Cook ou Bougainville et dont on a les dessins, qui sont absolument sublimes, souvent, hein ? C'est fabuleux."

"Mais il y a quand même un problème, la nuit, pour vous ... Vous, parce que vous êtes dessinateur, mais aussi pour un observateur quelconque, votre collègue par exemple, ou vous quand vous n'êtes pas sous forme de peintre."

GL parlant de la vie sexuelle des végétaux : "Les plantes c'est pareils, hein ? Elles sont ... pas des obsédées sexuelles, mais elles aiment bien ça."

Quant aux animaux, un beau malentendu, un peu plus loin :

JC: Voir une hermine de nuit ça m'est arrivé une fois, à 4 mètres, c'était superbe. En plus, elle est sortie avec un campagnol, elle a lâché son campagnol, comme ça leur arrive de faire, et à ce moment-là une chouette ...

GL (sidéré, l'interrompt) : Comment ça, elle est sortie avec un campagnol ???

JC : Elle avait un campagnol dans la gueule, qu'elle avait capturé.

GL (soulagé) : Ah oui d'accord !!!


23 juin : UN AMIRAL DANS L'OCEAN INDIEN

"Il faut dire que vous n'avez pas grand mérite à être amiral, je vais vous dire pourquoi ..."

"Vous étiez en poste à Cherbourg quand on vous dit que le poste d'amiral de l'Océan Indien est libre. Alors, vous, avec vot'dame ... vot'femme, vous réfléchissez et ..."

"Donc votre état-major est installé sur ce pétrolier-ravitailleur, mais vous y êtes juste hébergé, c'est ça ? Vous n'y avez aucune autorité, donc, sur ce bateau-là ? Y a déjà un pacha et tout ça."


9 juin 2006

Après avoir annoncé comment il entendait "structurer cette émission" (ce qui constitue déjà une prétention bouffonne), GL, recevant un dessinateur qui publie un herbier des plantes du littoral (ou plantes "plagiaires" comme dit si bien GL), s'étonne en apprenant qu'il les a dessinées d'après nature :

- Ah bon, moi je croyais que vous les aviez fait d'après des dessins d'autres personnes.

(quel intérêt ????)


12 mai 2006

"Et maintenant, nous allons entendre Poulenc. C'est une sonate euh ... pour trompette et autre chose."


5 mai 2006 : YVON LE MEN

"Bon, alors, je n'ai pas préparé de questions, parce que je n'en prépare jamais"

De nouveau hilare à la perspective d'une anecdote, pourtant fort correcte cette fois. Yvon Le Men raconte que, se retrouvant dans un ascenseur de Sarajevo avec Miss Bosnie, entouré de miroirs, il se comparait piteusement à elle, avec son crâne dégarni et sa petite taille. Puis il a eu l'illumination et lui a dit un poème tchèque parlant d'une rencontre dans un ascenseur. Bref, une anecdote sympa, sans plus. Mais là, Gilles Lapouge ajoute :

- Vous auriez pu aussi penser à la Dame de Shangaï, aussi ! Vous savez, il y a tous ces miroirs, et Rita Hayworth qui se reflète dedans, et alors Orson Welles veut la tuer mais il ne sait pas où elle est, alors il tire un peu partout dans les miroirs. Et à la fin, il la tue, je crois.

Yvon Le Men le laisse finir poliment puis précise :

- Oui. Mais bon, moi je ne voulais pas la tuer.


14 avril 2006 : BRACONNIERS ET GARDES-CHASSES

Gilles Lapouge ressort son expression favorite à propos de Saint Hubert, patron des chasseurs :

- Ah oui ! Celui-là, c'était un drôle de pistolet, non ? ... C'est le cas de le dire ...

Mort de rire en reprenant une anecdote scatologique trouvée dans le livre de son invité. Il s'agit d'un procès-verbal dressé par un garde-chasse ayant trouvé un braconnier en train de lever ses collets. Le braconnier nie et dit qu'il est seulement venu ici pour se soulager. Et Gilles Lapouge, toujours aussi hilare (on devine rien qu'à l'entendre qu'il en pleure de rire), continue à narrer le détail de l'affaire. Le braconnier se met en position, mais le garde-chasse constate qu'au bout de plusieurs minutes, il n'a rien fait. L'autre argue que c'est parce que la présence du garde-chasse lui a coupé l'envie, et l'histoire continue comme ça, et Gilles Lapouge de pleurer de rire, seul évidemment car son invité n'a pas l'air de partager le même degré d'hilarité.

Trois minutes après, ayant changé de sujet, il a encore quelques flashs, se souvient de l'histoire du braconnier et essaye de contrôler son rire.


31 mars 2006 : BIBLIOTHEQUES DU MONDE (bel exemple du Gilles Lapouge Style)

GL raconte une extraordinaire anecdote sur les islandais qui avaient tellement froid qu'ils se sont fait des vêtements avec les manuscrits des sagas. Le roi de Danemark l'apprenant a envoyé un érudit récupérer tout ça.

"Et alors le pauvre type est allé pendant 10 ans en Islande, il a deshabillé toutes les dames, il a tiré les caleçons des gens."


17 mars 2006 : LE BESOIN DE LIBERTE DE BJORN LARSSON

Son invité étant suédois, GL lance la 1° plage musicale ainsi :

- Auparavant : une musique suédoise !

Suit une sorte de truc un peu jazzy chanté en suédois. Il aurait aussi bien pu passer du Abba, en fait.

***

Plus loin : Si on a le temps, à la fin, on parlera d'une petite anecdote extraordinaire, presque invraisemblable, concernant ceci, hein ? ... Mais on n'aura p'têt pas le temps.

***

GL : Et alors, si j'ai bien compris, vous tenez à bien gérer votre vie. Vous n'aimez pas vous perdre.

BL : Non, en effet. A la différence de vous, il me semble.

GL : Ah non mais moi, je ne VEUX PAS me perdre : je me perds. C'est différent.


INTERMEDE : note du 11 mars

Fichtre ! Dans deux émissions successives, Alain Finkelkraut et Elisabeth Lévy ont cité Philippe Muray. Gilles Lapouge s'est abstenu et a préféré citer un capitaine de chalutier portugais du XVI° siècle parlant de l'accouplement des baleines en termes rabelaisiens.


3 mars 2006 : LES DESERTS

Où l'on apprend qu'il y a des poissons dans le Sahara ! Ils vivent dans les rares flaques et quand elles s'assèchent, ils peuvent survivre des années dans le sable.

GL : Ils marchent tous beaucoup. Et même, si on sort des monothéismes, ... un homme ... (j'allais dire "un type", quel malheur !) ... un homme comme Bouddha, par exemple, il marchait partout, il marchait sans arrêt.


10 février 2006 : OLIVIER DASSAULT : DES CIELS VUS DU CIEL (ou L'INTERVIEWEUR QUI TUE)

OD : Non, je n'ai pas voulu parler de ça dans ce livre-là parce que j'en avais déjà largement parlé ailleurs et j'ai eu peur que ça fasse un peu pavlovien chez moi.

GL : Ah oui ? Vous croyez que vous êtes pas pavlovien quand même ?

Après quoi OD répond "j'essaie de ne pas l'être trop" tandis que notre ami GL joue le type qui ne voulait pas dire ça.


3 février 2006 : ROMANCIERS LIBERTINS DU XVIII° SIECLE

GL (totalement exalté) : "Vous avez une description comme ça qui est parfaitement fade, et puis d'un seul coup, il vous parle du cul, il vous parle de se branler, il vous parle de choses ... extraordinaires !!!"

L'invité évoque un scandale mettant en cause le musicien Campra découvert avec le directeur de l'Opéra entouré de danseuses et cantatrices nues. Il précise que le chroniqueur soulignait : "Le bonhomme Campra avait mis ses lunettes pour ne rien perdre de la débauche."

Gilles Lapouge rit de l'anecdote, mais très vite se reprend pour poser la question essentielle qui lui brûle les lèvres :

- Et pourquoi on l'appelait bonhomme ?

Quant à la programmation musicale, après le bonhomme Campra et après un nouveau développement littéraire, Gilles Lapouge annonce :

- Bien. Nous allons retourner vers la musique, cette fois-ci avec de la musique d'aujourd'hui, une chanteuse d'aujourd'hui, qui est Mylène Farmère (sic prononciatur), qui a écrit : "Libertine".


28 décembre 2005 : CONTROLE DE CONNAISSANCES

Que répond Gilles Lapouge à quelqu'un qui lui dit que son nom de famille, Wostyn, signifie désert ?

A - Il y a sans doute un rapport avec le mot "vaste", "waste" en anglais, la "Terre Gaste", "Wasteland", d'Eliot, vous savez ?

B - Fichez moi la paix avec ça, bougre d'olibrius !

C - Ah oui, c'est très bien.

(Réponse C)


9 décembre 2005 : MOZART

Eric-Emmanuel Schmitt : Mozart a été très long à avoir une vie sexuelle.

GL : Oui. Vous aussi d'ailleurs.

EMS (qui se serait visiblement bien passé de cette intervention, avec un rire gêné) : Oui, moi aussi d'ailleurs.

GL (tout fier de lui) : Et moi aussi ! alors on est trois !


2 décembre 2005 : FORETS DU MONDE

GL : Les Romains n'étaient pas des analphabètes en jardinage.

Son invitée lui explique longuement que les platanes, considérés par les Romains comme des arbres urbains, étaient au départ des arbres tout à fait montagnards et forestiers. elle conclut en revenant à son idée de départ :

- Alors que chez les Romains, c'est un arbre essentiellement d'ornement urbain.

Gilles, tout interloqué car il a perdu le fil de la comparaison :

- Ben ???? Chez nous aussi !

- Chez nous aussi, bien sûr, mais pas à l'origine.


18 novembre 2005 : BEAUMARCHAIS ET LA REVOLUTION

Après avoir diffusé un extrait des Noces de Figaro :

- Les techniciens ne voulaient plus nous rendre l'antenne, parce que, ils ont dit, "ils chantent beaucoup mieux que vous ne parlez".


4 novembre 2005 : LE BESTIAIRE MEDIEVAL

- Donc cette exposition, c'est à la Bibliothèque Nationale, site François Mauriac, on dit ?

L'invitée, héberluée :

- Nooooon ! C'est quai François Mauriac, mais c'est le site François Mitterrand !!!

- Aaah les deux ? .... très bien.

***

L'invitée évoque une légende répandue au Moyen Age selon laquelle les lions effacent leur traces avec leur queue pour ne pas être pris. Sentant qu'elle va conclure sur autre chose (en fait, elle compte expliquer que c'est un symbole du Christ effaçant sa nature divine pour se faire homme), Gilles Lapouge tente de la doubler et de faire le malin en anticipant.

Donc elle, elle dit :

- Il efface de sa queue les traces de ses pattes pour que le chasseur ne trouve pas son repaire.

GL : Dans la réalité, c'est le renard qui fait ça, non ?

Elle (sidérée et réprobatrice, polie mais didactique) : Nnnnnoooooon !!! Alors euh ...... Mais ....... C'est un comportement IMAGINAIRE !!!

GL (confus et bougonnant) : MMmh ... oui oui, bien sûr.


30 septembre 2005 : ET SI L'HOMME NE DESCENDAIT PAS DU SINGE ?

Recevant une digne paléontologue, Gilles Lapouge annonce une pause musicale :

- Puisque nous parlions des gorilles, ils vont venir nous dire bonjour ...

Et arrive le Gorille de Brassens !


17 juin 2005 : LA CARTA MARINA D'OLAUS MAGNUS

Gilles Lapouge relève cette remarque dans les commentaires d'une carte scandinave de 1539 : "Dans le Gottaland, l'usage des rennes est interdit pour tirer les traîneaux, car ils vont si vite qu'on n'a pas le temps d'admirer le paysage."


 

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