PAGE SPECIALE - INTERMITTENTS DU SPECTACLE

* Petit résumé du problème, par Marc Glomeau du groupe Black Chantilly (texte très bien fait, trouvé par une collègue sur www.blackchantilly.com : je me permets de le copier ici)

* Sur l'album du baron

* Des parasites qui rapportent gros : intermittents et festivals d'été ...

* L'aménagement selon Aillagon

* Questions pour Aillagon : le quiz intermittent de l'été

* Appel du 11 juillet

* Constats du 13 juillet


 Réforme de l'assurance chomage des artistes :

 

Merci de nous rejoindre, on vous doit bien quelques explications sur la situation et les conséquences que cette réforme va avoir non seulement sur notre propre existence mais aussi sur l'ensemble de la Culture en France.

Allez vous chercher un café, on commence!

Cette nouvelle réforme durcit l'accès à l'allocation chômage pour les plus précaires d'entre nous: les artistes! Alors qu'au départ ce système a justement été créé pour eux en 1969 afin de leur permettre de faire face à des périodes de chômage non désirées! Pour en bénéficier il nous fallait jusque là justifier de 507h en 12 mois (soit 43 cachets) pour 12 mois d'indemnisation (au 3ème mois votre allocation subissait une dégressivité de 20%), 12 mois donc, au terme desquels notre dossier était réexaminé.

Naturellement si vous n'aviez pas ce nombre d'heures votre allocation s'arrêtait. il faut savoir également que la moyenne nationale

d'indemnisation versée par l'Assedic aux artistes est de 15 euros jour!! (chiffre officiel) 43 cachets en un an équivaut pour nous (musiciens), à trouver 43 employeurs différents qui acceptent de payer nos salaires majorés de leur charge sociales, vous pouvez donc en déduire que lorsque vous voyez des musiciens jouer dans un bar du genre" le dégorgeoir" à Pudubec les Tripoux , à huit, encastrés entre le baby et le flipper, il est peu probable qu'ils aient chacun un cachet déclaré à l'issue de leur prestation ! Comme c'est le quotidien de beaucoup de groupes y compris confirmés, votre bon sens ne manquera pas de vous souffler la réflexion suivante:" si ils n'ont pas de cachets déclarés, ils ne sont pas près de totaliser les 43 cachets qu'il leur faut faire en 1 an pour prétendre à l'allocation chômage!:" Vous touchez là le cour du problème!!! et si vous transposez cette problématique sur les corporations de Comédiens, Danseurs, Artistes de rue, il vous faut multiplier la difficulté par 5...

Les nouvelles mesures signées par le MEDEF (les patrons) et la CFDT syndicat archi minoritaire dans notre profession (vous comprenez pourquoi! à peine 10% du métier) nous demandent désormais de faire les 507h en 10,5 (c'est le demi qui est surprenant) pour huit mois d'indemnisation seulement! et ne prévoient rien pour obliger les employeurs à déclarer les artistes qu'ils emploient!! Si cet accord que l'on peut qualifier d'illégitime (dans le sens où les syndicats majoritairement représentatifs des professions du spectacle ont refusé de le signer en l'état) suscite une telle colère parmi nous, c'est tout simplement parce qu'il est inéquitable et qu'il ne s'attaque en aucune façon aux vrais problèmes!

Quels sont-ils ces vrais problèmes que le MEDEF et le gouvernement ignorent avec tant de soin ?

Depuis les dix dernières années, le nombre de personnes indemnisées au titre de ce régime spécifique a doublé. L'unedic s'est aperçue d'un déficit grandissant entre les allocations perçues et les cotisations rentrées.

Sur ces mêmes dix dernières années on a vu l'explosion de l'audio visuel, la création de sociétés de production de programmes T.V. (Endemol, Réservoirprod etc), start up, qui embauchent des techniciens, scripts, chauffeurs de salle, cameraman, graphistes.. etc. Ce personnel qualifié travaille de manière permanente (non intermittente) mais par contre est déclarée comme intermittent par leurs employeurs, d'où un méga jackpot sur les salaires et charges sociales pour le patron, puisqu'il emploie quelqu'un trente jours qu'il ne déclare que quinze jours, le reste est pris en charge par l'Assedic, autrement dit par vous et moi. Il faut ajouter que ces "vrais-faux intermittents" n'ont aucun problème pour faire leur 507 heures en 10 mois puisqu'ils sont permanents.

Bien sûr cette fraude n'est pas du fait des "salariés" de ces grosses sociétés, qui le plus souvent n'ont pas le choix c'est "à prendre ou à laisser"! Ce qui permet aux employeurs de maintenir une pression maximum sur leurs employés à coup de CDD ultra court!! On peut jeter qui l'on veut quand l'on veut et surtout on ne fait pas de CDI. Ainsi France 2, France 3, TF1, Canal, toutes les télés publiques ou privées câblées ou hertziennes, les radios publiques ou privées profitent de ce système au nez et à la barbe de soi disant experts chargés par le ministre de la culture de pointer les raisons du déficit de l'assurance chômage spectacle et qui ne mentionnent pas ces dérives connues de tous!!!

En résumé cette nouvelle réforme va sortir de ce système ceux pour qui il avait été créé!! J'entends par là ceux qui comme nous ne peuvent compter sur un nombre d'heures réguliers à l'année (puisque par définition nous sommes artistes intermittents). Je crois très sincèrement qu'il est obscène de laisser l'assurance chômage des artistes subventionner entre autre les sociétés de production privées qui ont (au prix où elles vendent leur programmes aux chaînes) largement les moyens de salarier leurs employés. Le laxisme du MEDEF à l'encontre de ces employeurs est plus que suspect! Quant aux conséquences sur la vie culturelle, elles se verront d'ici un an, lorsque vous vous apercevrez de la disparition de petites associations, festivals, fêtes de villages. Puis dans votre entourage proche vous remarquerez qu'il n'y a plus qu'un nombre restreint d'artistes qui tournent, donc de moins en mois de liberté de choisir. S'ajoute à cela la baisse des aides du ministère de la culture (10%) ayant déjà provoqué cette année la disparition de certains festivals ( les intermittents n'y sont pour rien)...

Ainsi de suite.

A terme il y a fort à parier que l'état projette de se désengager de la Culture (comme de l'éducation) dans toute sa diversité, en ne soutenant plus que de très grosses manifestations créditées de rentables (à savoir générant des retombées économiques suffisantes)... Les critères artistiques ne devenant plus que la cerise sur le gâteau. Un exemple: un festival de musique classique avec André Rieu, Rondo Veniziano, Richard Clayderman, Arielle Dombasle, Florent Pagny (ça c'est pour le gâteau). v'là la cerise... Pavarotti chante U2...! Marrez vous, mais on y va tout droit!!

Voilà où nous en sommes, croyez bien que ceux d'entre nous qui bloquent les festivals d'été le font la mort dans l'âme mais ils le font aussi en concertation avec les directeurs des festivals concernés qui pour beaucoup d'entre eux sont solidaires du mouvement et demande à Aillagon ministre de la Culture d'imposer une renégociation de certains points de la réforme. Ce n'est pas un suicide comme on l'entend ça et là c'est un meurtre déguisé en suicide! Que des négociations sur cette nouvelle réforme soient reprises! (réforme que tout le monde appelle de ses voux depuis 3 ans!).

Quant à l'intox médiatique sur les conséquences économiques désastreuses pour la région concernée que provoquerait (par ex) l'annulation d'un festival comme Avignon (avec à l'appui l'interview du patron du restaurant Lou Pignolou, qui de toute manière aurait pleuré sur le fait que le festival c'est plus ce que c'était), c'est une manière de mettre la pression sur les "vilains intermittents" mais aussi de reconnaître implicitement que sans les artistes et techniciens du spectacle une région entière pourrait subir un gros manque à gagner?! N'est ce pas le MEDEF? L'intox est à son comble lorsque dans certains reportages toujours sur Avignon (on y danse on y danse) on s'inquiète des répercussions dramatiques que l'annulation du festival pourrait avoir sur les petites compagnies qui sont programmées dans le cadre du OFF...Très sincèrement cette nouvelle réforme, si elle est agréée en l'état, bousillera bien plus de petites compagnies dans l'année qui vient, que l'annulation du festival 2003 soyez en persuadés!

En dépit de tout cela on peut saluer l'attitude très digne des directeurs de festival qui demeurent malgré tout solidaires des intermittents en disant haut et fort que certains points de cette réforme sont inadaptés aux réalités de nos métiers!! Le public, qui en grande majorité soutient les grévistes avec compréhension (certaines personnes n'ont pas souhaité être remboursées après annulation du spectacle, elles ont fait don du prix de leur place au festival!). On peut tous les remercier.

J'espère que dans l'année qui vient il n'y aura pas un gros trou noir à la place de ce site avec écrit en travers "Aillagon et le Medef m'a tuer".

Merci de votre soutien.

Marc Glomeau


Sur l'album du baron : l'avis d'Ernest-Antoine S.

Fustigeant "ceux qui se couchent dans la rue d'Avignon", le patron des patrons a dénoncé des soi-disant grévistes, qui continuent d'être payés "avec le fric des travailleurs", alors que, normalement, tout gréviste, qu'il soit fonctionnaire ou du secteur privé, n'est pas rémunéré.

Ernest-Antoine S. est président du MEDEF, administrateur de la Société Générale, de Peugeot SA, de Valeo SA, d'Afflelou, d'Hermès International, ... A titre indicatif, en 1999, son salaire (annuel, j'ose espérer) de PDG de la Compagnie Générale d'Industrie et de Participations se montait à 7.170.000 FF. Bref, c'est quelqu'un qui connait la valeur de l'argent, contrairement aux rastaquouères qui se couchent dans la rue.


Des parasites qui rapportent gros :

Il a suffi que les intermittents du spectacle osentfaire annuler de grands festivals d'été pour que le discours tenu à leur sujet commence à changer. Avant, c'est tout juste si on ne les qualifiait pas de parasites bénéficiant d'un régime d'assurance-chômage pour le moins avantageux en apparence (en tous cas aux yeux de ceux qui ne connaissent absolument rien à ces métiers). Depuis que les festivals sont annulés l'un après l'autre, on commence à admettre un peu partout qu'ils sont tout de même utiles à l'économie locale. Je renvoie le lecteur à tout ce que j'ai déjà écrit dans la section GREVE DE LA CONSOMMATION : il serait temps que tout le monde comprenne (et en particulier les commerçants et petits patrons) que l'appauvrissement, la précarisation, d'une catégorie, quelle qu'elle soit, appauvrit tout le monde (et je me contente ici de parler de gros sous, même s'il pourrait évidemment aussi être question ici d'appauvrissement culturel).

Bernard Faivre d'Arcier, directeur du festival d'Avignon, a demandé au gouvernement de donner satisfaction aux intermittents, de sauver Avignon. La réponse est pour le moins décevante, voir ci-dessous "L'Aménagement selon Aillagon". Le gouvernement ne travaille pas pour les petits commerçants d'Avignon : ils peuvent mettre la clef sous la porte quand ça leur chantera, quoiqu'électeurs de droite, ils sont quantité négligeable comparés à la minorité qui donne réellement les ordres, la minorité pour laquelle ces réformes se mettent en place, pour tuer les intermittents, pour tuer les petits commerçants, pour tuer la Fonction Publique.

Le gouvernement se fout d'Avignon. C'est Endemol qui compte.

John Doggett (07/07/2003)


L'aménagement selon Aillagon :

Donc, pour apaiser le conflit et sauver Avignon, Jean-Jacques Aillagon, Ministre de l'Appauvrissement culturel, n'a rien trouvé de mieux que la promesse d'étaler l'application du nouveau statut des intermittents sur quelques années.

Les medias ont passé la journée à déplorer que les intermittents maintiennent la pression malgré cet effort significatif du gouvernement. Alors pour ceux qui ont du mal à décrypter quand les journalistes font tout pour nous brouiller l'écoute, j'explique. Grâce à la proposition de M. Aillagon, les intermittents qui étaient menacés par cette réforme disparaîtront quand même, mais M. Aillagon leur accorde la grâce de mourir plus lentement.

Soit dit en passant, c'est à rapprocher de la grâce qui a été faite à certains fonctionnaires de l'éducation, qui ont eu le droit de ne pas disparaître tout de suite avec les TOS.

John Doggett (07/07/2003)


Questions pour Aillagon :

Bonjour,

Je vous transmets ci-joint le texte de l'action (quiz + appel du 11 juillet 2003) que nous avons faite hier à 15h00 (350 intermittents habillés "glamour" et chic...) devant le siège financier de M. Seillière de Laborde.

Bonne lecture!

Salutations sincères

Eléonora Rossi

Commission presse de la coordination Intermittents et Précaires d'Idf

_________________________________

 

"QUESTIONS POUR AILLAGON"

LE GRAND QUIZ INTERMITTENT DE L'ÉTÉ

EN DIRECT DU SIÈGE DE L'ÉTABLISSEMENT FINANCIER

DE MONSIEUR ERNEST ANTOINE SEILLIÈRE DE LABORDE

suivi du texte de l'APPEL DU 11 JUILLET 2003

 

RÈGLE DU JEU :

Répondez correctement aux 12 questions, et vous serez peut-être l'heureux gagnant ou gagnante du CERCUEIL DE LA CULTURE FRANCAISE. BONNE CHANCE À TOUS ET À TOUTES!

 

QUESTION N°1

Qui est le président d'un groupe financier présent dans les secteurs de l'industrie (Legrand S.A, Wheelabrator Allevard, Orange Nassau, Valéo), dans les secteurs des services (Bureau Veritas, Trader Classified Media, Cap Gemini Ernst & Young, LDCOM) et dans les secteurs de la santé (Stallergènes, bioMérieux), dont le résultat net des activités s'est élevé à 55 Millions d'Euros, soit 360 Millions 777 mille Francs, pour l'année 2002?

Réponse : Ernest Antoine Seillière de Laborde !

 

QUESTION N°2

Qui a perçu pour l'année 2002 un salaire net annuel de 577.500 Euros, soit 3 Millions 788.152 Francs, qui représente un salaire mensuel de 48.125 Euros, soit 316.000 Francs, à quoi viennent s'ajouter les bénéfices issus de ses stock-options, près de 2 Millions d'Euros par an en moyenne, soit près de 13 Millions de Francs ?

Réponse : Ernest Antoine Seillière de Laborde !

 

QUESTION N°3

Qui perçoit en moyenne 750 Euros, soit 4.900 Francs par mois, lorsqu'ils sont indemnisés par les Assedic?

Réponse : 85 % des intermittents !

 

QUESTION N°4

Qui possède avec sa famille une fortune personnelle de 730 millions d'Euros (4 Milliards 795 Millions de Francs) ?

Réponse : Ernest Antoine Seillière de Laborde !

 

QUESTION N°5

Qui a été complice d'un détournement des règles européennes pour l'acquisition de la compagnie AIR LIB et qui a provoqué le licenciement des 3.500 salariés de cette compagnie?

Réponse : Ernest Antoine Seillière de Laborde !

 

QUESTION N°6

Qui a dans sa famille et parmi ses amis des membres de l'OPUS DEI?

Réponse : Ernest Antoine Seillière de Laborde !

 

QUESTION N°7

Qui veut faire sponsoriser la culture française par les entreprises privées?

Réponse : Le MEDEF !

 

QUESTION N°8

Qui se mêle scandaleusement de toutes les affaires de la France alors qu'il ne représente qu'1% du patronat français, et veut précariser et flexibiliser le plus de citoyens possibles, afin d'obtenir des bénéfices en bourse?

Réponse : Le MEDEF !

 

QUESTION N°9

Qui pense diriger la France mais en réalité ne la dirige pas?

Réponse : M. Jacques Chirac, Président de TOUS les Français !

 

QUESTION N°10

Qui ne comprend rien au protocole d'accord indûment signé le 26 juin dernier, est impuissant face au Medef, n'assume pas sa fonction de protecteur des professionnels de la Culture et refuse d'aller pointer aux Assedic?

Réponse : Monsieur Jean-Jacques Aillagon !

 

QUESTION N°11

Qui est responsable de l'annulation des festivals d'été et de la perte économique de tous les secteurs liés à la culture et au tourisme, en refusant de retirer le protocole d'accord et d'engager un vrai dialogue entre les coordinations d'intermittents non-syndiqués et les syndicatsmajoritaires, soit la CGT et FO?

Réponse : Le gouvernement de Monsieur Chirac !

 

QUESTION N°12

Qui est solidaire des déçus de toutes les réformes du gouvernement de Monsieur Raffarin, concernant notamment les Retraites, l'Education Nationale, l'immigration, et bientôt à l'affiche la future réforme sur la Sécurité Sociale?

Réponse : Les Intermittents, citoyens libres et précaires, au centre d'une démocratie solidaire et généreuse !

 

*COORDINATION DES INTERMITTENTS ET PRÉCAIRES D'ILE DE FRANCE*

PARIS, LE 11 JUILLET 2003


APPEL DU 11 JUILLET 2003 :

NOUS INTERMITTENTS - professionnels et techniciens du spectacle vivant, du cinéma et de l'audiovisuel - artistes - travailleurs précaires - NON syndiqués et syndiqués - travaillant dans le service public comme dans le privé - AMENONS POUR LA DEUXIÈME FOIS LE CERCUEIL DE LA CULTURE FRANCAISE devant le siège de l'établissement financier de Monsieur Ernest Antoine Seillière de Laborde, à l'occasion du grand quiz intermittent de l'été : "QUESTIONS POUR AILLAGON".

Mardi 1er juillet, Monsieur Seillière a félicité le gouvernement de Monsieur Raffarin pour sa volonté de réforme, tout en estimant que le vent de cette réforme ne soufflait pas encore assez fort. Une semaine plus tard, Monsieur Seillière poursuivait ses provocations en s'opposant à toute nouvelle négociation sur le protocole d'accord indûment signé le 26 juin dernier, et accusait les intermittents de vivre sur "le dos du fric des travailleurs", et en particulier ceux du privé.

Ainsi, il est aujourd'hui manifeste que la volonté du Medef réside dans l'enterrement de la culture et de la création pluridisciplinaire et plus généralement dans la mise sous terre d'un modèle de société équitable et solidaire refusant la seule idéologie du profit.

NOUS INTERMITTENTS ET PRÉCAIRES, mais aussi CITOYENS et CITOYENNES, posons désormais cette question : QUI DIRIGE RÉELLEMENT CE PAYS ???

Notre colère ne s'essoufflera pas car nous sommes plus que jamais déterminés. Nous sommes UNE FORCE INTELLECTUELLE ET ÉCONOMIQUE, directement liée au développement de nombreux secteurs de notre société, UNIS les uns aux autres.

C'est pourquoi nous demandons et exigeons :

1/ De Monsieur Seillière, du Medef et des gestionnaires de l'Unedic de nous respecter et de nous écouter.

2/ Du gouvernement, à nouveau :

- de ne pas engager la procédure d'agrément du protocole d'accord indûment signé le 26 juin 2003.

- d'exiger du Medef et de l'Unedic la rédaction d'un nouveau texte en tenant compte cette fois des exigences et de la représentation des intermittents non syndiqués et des syndicats majoritaires, soit la CGT et FO.

3/ Aux intermittents et responsables de festivals et de tous lieux culturels pluridisciplinaires de continuer d'utiliser leur droit fondamental de grève, que Monsieur Seillière et le Medef aimeraient tant voir disparaître.

4/ A VOUS PUBLIC, CITOYENS(ENNES) FRANCAIS et PERSONNELS ET GÉRANTS DU SECTEUR TOURISTIQUE : de comprendre les raisons de notre lutte et de soutenir encore plus l'ensemble de nos démarches et actions, afin que nous puissions toujours vous offrir la liberté de pensée, de vie et de culture, qui est également VOTRE DROIT le plus fondamental ainsi que celui des GÉNÉRATIONS futures.

5/ A VOUS, MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, de vous engager personnellement pour la sauvegarde et le maintien de ce régime spécifique qui permet à l'exception culturelle française D'EXISTER ET DE SE DÉVELOPPER en France, en Europe et dans le monde.

Monsieur le Président de la République, les citoyens et citoyennes de ce pays ont, nous vous le rappelons, en grande partie voté pour vous le 05 mai 2002, afin de protéger la République contre le danger, toujours présent, de la droite extrême. Ils ont aujourd'hui l'impression que vous ne présidez que pour les 19% de votre électorat du 21 avril 2002, 1er tour des présidentielles 2002.

Nous sommes solidaires des déçus de toutes les réformes de votre gouvernement, notamment sur les Retraites, l'Education Nationale, l'Immigration et appelons les Françaises et les Français à la vigilance sur la réforme annoncée de la Sécurité Sociale.

Enfin, nous avons été surpris d'entendre Monsieur Aillagon employer le terme de "propagande" au sujet de la CGT qui "piloterait" notre colère. Nous rappelons ici que notre mouvement s'est construit de manière spontanée et solidaire à travers toute la France, et ce depuis le début. Nous affirmons ici que nous sommes pour la plus grande majorité d'entre nous APOLITIQUES ETn NON SYNDIQUES, mais que bien évidemment, nous apprécions et soutenons le travail effectué DEPUIS DES ANNEES par la CGT et FO. NOUS SOMMES LIBRES ET INDEPENDANTS, C'EST BIEN CELA QUI INQUIETE LE GOUVERNEMENT.

SAUVER LA CULTURE, C'EST SAUVER LA SOCIETE DE LA BARBARIE FINANCIERE ET DE L'IGNORANCE.

Si pour certains, le temps c'est de l'argent, NOUS CONSIDÉRONS QUE LE TEMPS, C'EST DE L'ART.

***Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile de France***


Constats du 13 juillet :

1. Il y a trois jours, 67% des Français soutenaient les intermittents. Selon un sondage CSA rendu public hier par le Ministère de la Propagande Culturelle, ils ne sont plus que 51%. Conclusion : soit les Français sont versatiles, soit M. Aillacon nous prend pour des gonds.

2. Les intermittents ont décidé de ne pas faire annuler les chorégies d'Orange, déjà trop menacées par la politique anti-culturelle de la municipalité FN. Ils se sont contentés d'une petite intervention avant le spectacle et ont été hués par une partie du public.

3. Bénévoles et "citoyens" de Carhaix s'unissent pour empêcher les intermittents d'intervenir sur le Festival des Vieilles Charrues. J'ai envoyé ceci au festival en question : "Les organisateurs des Eurockéennes de Belfort ont réussi à maintenir leur festival en partenariat avec les intermittents en grève. Les Vieilles charrues ont choisi de les empêcher de s'exprimer et de tout faire pour sauver leur peau. Malgré la très grande qualité de votre festival, je tenais à vous dire que je n'y mettrai plus jamais les pieds." Ne vous privez pas d'en faire autant ...


Retour Page d'accueil

  Retour Menu Simplifié