Misère de France Culture
Jadis, on hésitait à conseiller à des
élèves de lycée l'écoute de
France-Culture parce qu'ils risquaient de trouver cela un peu trop
ardu. Aujourd'hui, on hésite plus que jamais et l'on
préfère s'en abstenir, de peur qu'ils ne prennent pour
du français correct le langage parlé par les animateurs
lancés par les récentes directions démagogues
(celle de David Kessler se révélant pire que celle de
Laure Adler : quel talent !).
Concernant l'évolution de la station, je renvoie au site SOS France-Culture et à sa pétition d'intérêt public. Mais afin d'illustrer mon propos initial, je me contenterai de relever sur cette page les diverses énormités qu'il m'arrivera d'y entendre à compter d'aujourd'hui. Précisons que :
- limité aux seuls émissions que j'ai l'envie et la possibilité d'écouter, ce relevé sera donc très loin d'être exhaustif.
- par charité, je me contenterai d'indiquer la date (pour fournir une base à d'éventuelles vérifications incrédules), sans préciser le nom de l'analphabète incriminé (les animateurs seront logiquement privilégiés puisqu'il s'agit d'illustrer les résultats du népotisme qui a fait remplacer presque tous les animateurs compétents par des ânes, mais il serait parfois édifiant de noter les cuirs de certains universitaires ou doctorants invités).
- on ne confondra pas ce relevé avec celui des formulations et interventions fantasques de Gilles Lapouge, que nous avons un temps tenu sur ce site, avant que Gilles Lapouge ne disparaisse (comme tant d'autres) de la grille des programmes de la station. Gilles Lapouge animait, avec infiniment de talent, de culture, d'humour et d'âme, une émission absolument formidable. Je tenais à le préciser afin qu'on ne mette pas ses échappées sympathiques sur le même plan que les marques de crétinisme et/ou d'illettrisme consignées ici.
22/08/2008 : "La revue Génériques consacre dans son dernier numéro un article
entier sur Lost."
26/04/2008 : "C'est un cinéaste qui va avoir une importance très importante."
25/03/2008 : "(je me suis demandé) est-ce que, dans le rapport entre mode et sainteté, la mode pouvait-elle nous raconter quelque chose sur la sainteté et est-ce que la sainteté avait-elle quelque chose à nous dire de la mode."
22/03/2008 : "Aucune étude scientifique sur cette niche éditoriale n'a été scientifiquement réalisée."
22/03/2008 : "Pauwels, qui avait une belle plume, a adouci, atténué, les cauchemars bergieriens sans vraiment renier les idées bergieresques."
27/02/2008 : "Après la perte de la Terre Sainte, après 1291, les Templiers croisent un problème de reclassement de leur activité."
16/02/2008 : "1947, on peut dire que c'est le décollement de la comédie italienne."
07/02/2008 : "Lorsque Freud adopte cette position de celui qui est incompris, ça mène à un paradoxe qui a vachement frappé les gens."
02/02/2008 : "On ancre le film dans toute une dimension sociale pour donner de la croyance au cinéma d'horreur." (crédibilité ? réalisme ? bigoterie ? mysticisme ?...)
02/02/2008 : "Le Mirage de la vie (de Douglas Sirk) est au mélodrame ce que la Horde sauvage était au western : une sorte d'enterrement somptuaire."
02/02/2008 : "Beaucoup de films de Sirk se terminent plutôt mal, confere (prononcez : confère) la fin du Mirage de la vie."
02/02/2008 : "Donc, un jury très compétent pour ce festival, et qui dit jury compétent dit euh ... un choix relativement compétent."
18/01/2008 : "Ce sont des passionnés
dont la passion les coupe parfois du monde réel."
Titre de l'émission Place de la Toile du 12 décembre 2010 : "Que les données peuvent-elles nous aider à prévoir ?"
26 juin 2006 (déjà) :
Pascale Casanova, qui présente les Mardis Littéraires (une émission généralement périssante d'ennui) sur France Culture(s), à Pierre Guyotat qui propose de commencer par expliquer la genèse de son dernier livre, répond : "Ouais."
Il serait temps que Laure Adler et ses analphabètes passent la main. Cette notion de cultures plurielles est évidemment pure démagogie. L'objectif n'est d'ailleurs pas de de diffuser la culture de manière plus "cool" et plus "fun" (les gens qui ont envie de choses cools ou de choses funs ont déjà un vaste choix de stations à leur disposition) mais plutôt de dégrader toujours un peu plus la seule station culturelle française.
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La même Pascale Casanova, parlant d'Ovide en décembre 2008 : "Cela fait donc 2000 ans qu'il a été exilé, ce type."
8 septembre 2007 : CAUSONS A PROPOS DE SUR LA CULTURE
L'émission de Sylvain Bourmeau sur France Culture, La Suite dans les idées, est désormais introduite par une certain Caroline Broué, dont un des buts semble de tirer un peu le débat d'idées vers le talk-show insipide, notamment en posant des questions idiotes : "Ce sera la première émission d'une série sur la campagne présidentielle : qu'est-ce qui vous a donné envie de revenir sur ce sujet, Sylvain ?" (quelle drôle d'idée, en effet).
Mais la cerise sur le gâteau, c'est la qualité d'expression de cette personne dont le principal mérite (comme celui de la plupart des animateurs de France Culture depuis quelques années) est certainement d'être la nièce de quelqu'un. En quelques minutes, au début de l'émission du 4 septembre,on peut l'entendre déclarer :
"Notre ambition est de nourrir le débat d'idées grâce à l'économie, les sciences humaines, le droit, les relations internationales et les nouveaux médias."
"Vous vouliez, Sylvain (la fonction de cette dinde est apparemment de poser des questions à l'animateur, lequel pose des questions à ses invités : on peut au choix parler de mise en abyme ou d'un équivalent radiophonique de ces sous-titres explicatifs omniprésents dans les émissions de télé-réalité), parler de la revue Mouvements, qui consacre un dossier sur le post-colonial."
14 août 2009 : SERIES TELE ET MAUVAIS GENRES
Les deux guignols qui nous ont parlé l'été dernier des séries télévisées américaines sont de retour pour évoquer cette fois les séries du monde entier, notamment les séries françaises. Cette année encore, je les écoute parce que le sujet m'intéresse relativement, bien qu'il soit souvent pénible, pour apprendre deux ou trois choses intéressantes, de devoir supporter leur connivence surjouée, leurs pseudo-plaisanteries, leur douloureuse absence de maîtrise de la langue, et j'en passe ... Sous prétexte qu'ils traitent un sujet qu'on peut qualifier de "léger", il leur semble naturel de le présenter n'importe comment, d'une manière qu'ils supposent extrêmement drôle du seul fait qu'elle est inhabituelle sur France Culture (mais elle est inhabituelle simplement parce qu'elle est consternante). C'est un peu comme les chroniqueurs de l'émission Mauvais Genres, qui, à cause des sujets qu'ils traitent ("qu'ils osent traiter", préciseraient-ils sans rire), se croient autorisés à (obligés de ?) malmener la syntaxe, ne pas articuler et parler tous en même temps, au mépris total d'un auditeur dont on suppose que, puisqu'il s'intéresse aux genres déconsidérés (enfin, aux genres qui l'étaient il y a un siècle, mais chut ! il ne faut pas décevoir François Angelier et ses amis), il va forcément adorer écouter parler de semi-analphabètes inaudibles. Mais j'exagère un peu et je généralise : il y a souvent des intervenants de grande qualité dans Mauvais Genres, et la comparaison avec Séries Télé aide encore à relativiser. A côté de cette présentation de potaches pas drôles et de l'intérêt fort variable des différents intervenants, nous avons eu droit récemment à deux émissions consacrées à l'écriture du scénario et au tournage de quelques séries en cours de diffusion ou de réalisation. Ce qui aurait pu présenter un vague intérêt a très vite tourné, surtout dans l'émission consacrée au tournage, à l'émission de promo et à la connivence (pas du tout surjouée, cette fois). Pour qu'un psycho-rigide comme moi décide au bout de dix minutes de ne pas écouter la suite d'une émission qu'il a commencée, il faut vraiment que ce soit à vomir. Ce vendredi, ça l'était.