THE UNOFFICIAL JOHN DOGGETT's BLOG

2016

 



10 décembre : UNE UNE DU POINT (POINT).

Commentons cette récente une du Point : "LES AFFRANCHIS - Valls-Macron : le grand combat - La gauche française sort-elle de la préhistoire ?".

Tout d'abord, "Les affranchis" en gros caractères et en titre principal. Le contexte (Valls et Macron s'affranchissent de la tutelle de Hollande pour être candidats) permet l'emploi du mot dans son sens réel, mais cela évoque inévitablement Scorsese et (surtout, c'est ce qui importe ici) la mafia. Le procédé est malhonnête, mais passons, je n'ai pas envie de défendre l'honneur de ces deux types.

Le coup de la préhistoire m'intéresse bien davantage. On considère ici comme une "sortie de la préhistoire" le fait que les principaux candidats de la gauche française pour 2017 soient d'acharnés partisans du libéralisme économique et de la régression sociale, en d'autres termes qu'ils soient de droite. Pour le Point (et c'est bien naturel de son point de vue de Point), "sortir de la préhistoire", cela consiste donc pour la gauche à devenir de droite. Si c'est cela, le PS n'a pas attendu la bénédiction du Point pour sortir de la préhistoire : il est de droite depuis 1983, et il ne cesse de se droitiser de plus en plus avec les années.

La préhistoire (terme évidemment péjoratif dans la bouche d'un Point), c'est donc être de gauche, la modernité suprême étant bien entendu l'ultralibéralisme. En d'autres termes : la loi de la jungle, la liberté du plus fort d'exploiter ou d'écraser les plus faibles, bref ... la préhistoire.

Ce qui nous conduit à ce brillant paradoxe du Point, digne de Pierre Dac ou de Raphaël Enthoven : le meilleur moyen de sortir de la préhistoire, c'est d'y rentrer.


12 novembre : HUMILIATIONS, PULVERISATIONS, EPARPILLEMENTS

Sur Youtube ou autres, on trouve de nombreuses vidéos aux titres prometteurs, du type "Eric Zemmour humilie Barack Obama", "Vladimir Poutine écrase Eric Zemmour", "Le Pape François pulvérise Laurent Gerra" ou "Raoul Volfoni éparpille Manuel Valls".

Malhonnêteté ou stupidité de la part de ceux qui choisissent ces titres ? Le fait est qu'on est le plus souvent très déçu par les infimes altercations ou les minables invectives qui nous sont montrées. C'est une des façons dont un certain Internet déforme et manipule les esprits faibles. Car bien entendu on trouvera toujours des nigauds pour croire que ce qu'ils viennent de visionner est réellement une pulvérisation, un écrasement, un triomphe définitif et absolu de X sur Y. Manière commode d'orienter la perception d'une chose. Par l'exagération, mais parfois même par l'affirmation péremptoire d'un jugement subjectif posé comme une évidence. Car il n'est pas rare que l'on assiste à un échange intitulé "Clash : Patrick Modiano pulvérise Stéphane Bern" en se disant que, d'après ce que l'on vient de voir et d'entendre, c'est plutôt Bern qui a pulvérisé Modiano (mes exemples sont fictifs, inutile de chercher cette vidéo !).


11 octobre : MILLE ET UNE HISTOIRES DE CONS

Je trouve dans les Mille et Une Nuits (version Miquel & Bencheikh) la description d'un "long corridor voûté, à dix arceaux portant dix lustres de cristal, jetant mille feux plus éblouissants que rayons de soleil." Les deux premiers chiffres, précis, donnent l'impression que le troisième l'est également.

C'est un livre formidable, même si je ne suis pas certain que cette traduction soit la plus savoureuse de toutes (c'est en tous cas apparemment la plus complète et la plus fidèle à l'original). On y trouve cependant parfois ce que j'appelle des histoires de cons, c'est-à-dire des histoires où le(s) personnage(s) font le choix d'une solution stupide alors qu'il y en avait de meilleures.

Cela m'amène à distinguer deux grandes catégories d'histoires de cons :

- l'histoire de con à motivation psychologique : le personnage fait des choix stupides parce qu'il est ainsi (ex: Le Gaucher, d'Arthur Penn)

- l'histoire de con à motivation narrative (celle que je trouve si souvent dans les Mille et Une Nuits), où les personnages prennent parfois des décisions aberrantes simplement parce que cela permettra telle ou telle nouvelle péripétie, alors qu'ils avaient un moyen simple de régler leur problème (mais mettraient ainsi fin au récit).

***

Rien à voir (?), mais on a récemment porté plainte contre Zemmour pour "apologie du terrorisme", après qu'il a déclaré : "Je respecte des gens prêts à mourir pour ce en quoi ils croient - ce dont nous ne sommes plus capables". Evidemment, c'est le prendre à son piège mais on ne va certainement pas plaindre ce sale con, prêt à toutes les provocations les plus abjectes pour faire parler de lui et faire circuler ses idées.

Sur le fond, ce qu'il dit est vrai : ces gens sont prêts à mourir pour leurs idées (à la con) et nous ne sommes plus guère disposés à mourir pour défendre nos valeurs même les plus respectables, celles héritées des Lumières. C'est un fait qu'on peut déplorer, mais c'est justement une des conséquences des Lumières de produire des individus plus soucieux de réflexion que d'action, et surtout moins disposés à sacrifier des vies, qu'il s'agisse de la leur ou de celle des autres (nous en sommes même, pour certains d'entre nous, arrivés à ne plus vouloir sacrifier la moindre vie animale, et je le constate sans aucun sarcasme). Même s'il y a aussi une part de lâcheté face à la mort et au danger chez les Occidentaux habitués au confort par des décennies de paix et de sécurité, il me semble que c'est ce souci de la vie qui mérite le respect et non la pulsion de mort qui enthousiasme tant Zemmour.

D'ailleurs, comment un type comme lui (je n'ose dire un "islamophobe" puisque je trouve ce mot trop souvent inadéquat, mais enfin, pour une fois, il serait peut-être pertinent ici) en arrive à affirmer son respect pour les terroristes-jihadistes ? A la fois par manipulation et par connerie. Affirmer son respect lui permet de mieux faire passer son idée ("ils sont prêts à mourir, mais pas nous") destinée à renforcer les inquiétudes de son public face à l'Islam en général (tant qu'à faire). Mais il y a certainement aussi une part de stupidité innée, un respect sans doute sincère pour les abrutis violents, chez ce minable matamore fasciné par la virilité à l'ancienne (celle d'avant le féminisme, celle de l'époque où l'homme n'avait pas à se soucier de plaire et de donner du plaisir mais pouvait se contenter de contrôler la femme par sa force ou son statut social).

Zemmour assure que les terroristes ne sont pas aussi crétins qu'on nous le dit. Il a sans doute raison concernant une partie d'entre eux. En revanche, Zemmour semble décidément encore plus con qu'on ne le dit.


8 octobre : RETOUR DE PANGLOSS

Meirieu, invité par Finkielkraut ce samedi, s'avère moins insupportable que d'habitude. Incontestablement intelligent (en tous cas rusé et opportuniste), il semble, contrairement à ses disciples, être le seul de sa secte à avoir pris la mesure de ses aberrations passées, même si (comme je l'avais déjà remarqué et signalé), il prend bien soin de ne pas se les attribuer. Le résultat, c'est qu'on ne peut guère s'empêcher d'être d'accord avec la plupart de ses observations et de ses analyses de la situation (tant celle de l'école que celle de la société en général). Evidemment, cela se gâte lorsqu'on en vient aux solutions, même si Meirieu met désormais de plus en plus d'eau dans son arsenic (mais je maintiens que, lorsqu'on a découvert la toxicité de l'arsenic, le mieux est de s'en dispenser totalement) : et là encore, on peut désormais trouver son propos relativement sensé.

Là où ça se gâte plus encore, c'est lorsqu'il se remet, comme il sait si bien le faire, à manipuler les mots et les réalités pour nier ses responsabilités, voire ici pour inverser le problème et accuser ses interlocuteurs (Finkielkraut et Redeker) d'être plus coupables que lui du désastre actuel.

Quoi qu'il en soit de ce dernier point, je me demande si Meirieu, même s'il est devenu plus supportable, n'est pas plus dangereux que jamais. Car en introduisant de plus en plus de bon sens dans ses élucubrations pour se maintenir à son poste de gourou suprême de la Pédagogie, il empêche sans doute le changement de cap radical qui serait indispensable. Car au fond, à comparer de près son discours et les dernières réformes en date, qu'il défend, on comprend vite que ce discours n'est que l'enrobage (spécialement adapté pour amadouer les Finkielkraut) de théories et de pratiques qui pour l'essentiel n'ont pas vraiment changé et accentuent même le désastre.


24 septembre : NUIT DEBOUM (RECHUTE)

N'ayant à l'époque entendu personne de Nuit Debout se désolidariser publiquement des crétins qui y avaient agressé Finkielkraut, j'attendais avec impatience l'émission de ce samedi consacrée en partie à Nuit Debout, avec un de ses représentants, Manuel Cervera-Marzal. Pitoyable défense de celui-ci qui, tout en déplorant l'incident, estime que Finkielkraut l'avait un peu cherché (on dirait quelqu'un qui "condamne le massacre de Charlie-Hebdo mais ..."), puisqu'il se rend dans une assemblée de gens humains et généreux alors qu'il est connu pour défendre des idées racistes. Je passe sur les détails, tant des autres arguments consternants de l'individu que sur ce qu'on pourrait leur opposer et que j'ai déjà exprimé un peu partout ici par avance. Le plus triste, c'est de se dire que la gauche à laquelle j'ai envie de continuer à croire ressemble (au moins en partie) à cela. Que l'on ne peut pas se replier sur le PS qui est en-dessous de tout. Encore moins se replier plus à droite, même s'il n'y a malheureusement plus qu'à droite qu'on peut entendre, semble-t-il un discours sensé (mais qui n'est le plus souvent qu'un discours) sur l'école ou sur la laïcité (largement mêlé par ailleurs à un autre type de discours insensé qui ne vaut pas mieux que celui de la gauche).

J'en arrive presque à comprendre les transfuges : pas les opportunistes qui ont rejoint Sarkozy, mais ceux qui sont passés à droite par attachement aux valeurs républicaines en voyant que la gauche ne les défendait plus.

Dans l'absolu, le moins pire reste peut-être malgré tout (et il me coûte de le dire) que le PS reste au pouvoir. Sa politique lâche, molle, quasi-inexistante sur bien des points, s'accompagne d'une relative honnêteté (par rapport à la droite, où les escrocs sont encore plus nombreux) et d'une gestion un peu plus responsable des finances publiques, qui peut au moins retarder un peu les catastrophes, tout en vivant en attendant dans un climat légèrement moins malsain que sous Sarkozy. Tout est relatif, mais bon, voilà où j'en suis (tombé) de mes réflexions désabusées.

***

Comme je me suis mêlé il y a quelques années de recenser ça et là des procédés argumentatifs malhonnêtes, je relève chez Cervera-Marzal celui-ci, que je n'avais pas encore dans ma collection : le raisonnement pseudo-concessif. Il consiste à faire un vague effort de raisonnement concessif, de pure forme. La concession est rapide et superficielle, et la restriction contraste d'autant plus fortement avec la politesse artificielle de la concession qu'elle constitue un retour brutal à l'agression directe. Je résume le sien : "Monsieur Finkielkraut, je vous lis parfois et vous avez un très beau style, mais votre discours peut toujours se ramener à une seule idée : celle que tous les maux de la France viennent de l'Islam, du féminisme et de l'antiracisme."

***

Je constate que Cervera-Marzal semble relativement jeune. Peut-être faut-il mettre en partie sur le compte d'une certaine inexpérience du débat cette intransigeance et cette incapacité à dialoguer honnêtement. Excuse toute relative. Et puis, on se demande pourquoi aucun représentant plus qualifié de Nuit Debout n'a pu être envoyé. Peut-être aurait-il dit moins de conneries.


14 septembre : BOUFFEE D'ISLAMOPHOBIE (SIC)

Je ne m'attarde pas sur la sinistre Rokhaya Diallo invitée samedi dernier par Finkielkraut face à Tahar Ben Jelloun et qui fait partie (mais avec une outrecuidance pour moi encore inédite) de ces prétendues féministes qui défendent essentiellement le droit des femmes à porter une burqa dans des pays liberticides comme la France. On en rirait si la bougresse ne manifestait une telle aisance à tordre les mots et les idées dans le sens qui lui convient.

Elle a d'ailleurs sans doute raison de voir de l'islamophobie partout. Justement en voici.

J'observe autour de moi, dans les rues, les magasins, qu'il y a de plus en plus de femmes "voilées" (j'emploie ce terme vague car il peut s'agir de vêtements de diverses natures mais de plus en plus ostensibles et "couvrants"). Je ne garantis rien, c'est peut-être une illusion d'optique, mais si c'est le cas elle est vachement bluffante. Je pourrais déplorer, comme cette Egyptienne que citait justement Finkielkraut, de voir des femmes vivant dans un pays libre porter, pour se donner un vague frisson identitaire, un voile que d'autres femmes, qui n'ont pas leur chance, sont obligées de porter. Mais ça, c'est un phénomène qui, pour risible qu'il soit, ne date pas d'hier et qu'on peut faire remonter aux premières affaires de voile à l'école. Ce qui me frappe ici, c'est la rapidité avec laquelle le phénomène se répand depuis quelques années, alors qu'il ne touchait autrefois qu'une minorité et que, dans leur immense majorité, les musulmanes de France se sentaient parfaitement musulmanes sans avoir à se voiler. Là où le phénomène minoritaire pouvait passer pour le fait de quelques paumées (pour celles donnant dans la servitude volontaire) ou victimes de quelque père ou mari désaxé (minorité de tordu-e-s comme on trouvera dans toute population), l'extension récente m'amène à des interrogations dignes de me faire condamner pour islamophobie par des défenseurs de la tolérance comme Rokhaya Diallo ou Tariq Ramadan.

Je me dis en effet que ces voiles qui ne semblaient pas du tout indispensables à la plupart des musulmanes il y a cinq ans, une actualité de plus en plus glauque mettant en scène des abrutis se réclamant de l'Islam devrait inciter plus que jamais les musulmanes à ne pas l'arborer, histoire de montrer (notamment à nos propres abrutis) que l'immense majorité des musulmans, tout en vivant pleinement sa foi, se sent pleinement en accord avec les valeurs de la République. Restons tout de même mesuré : une augmentation du nombre des femmes voilées ne nous dit pas quelle proportion, sans doute assez faible, des musulmanes de France cela représente. Mais ces femmes de plus en plus nombreuses qui, en France, font le choix du voile, semblent émettre un tout autre message et soutenir un tout autre camp que celui de la République. Voilà ce qui me gêne.


10 septembre : HUMOUR DE DROITE

Il y a quelques décennies, la notion d'humour de droite pouvait sembler totalement incongrue. L'humour un tant soit peu corrosif était forcément de gauche, ou du moins anarchiste (Desproges ... qui n'était pas de gauche, mais n'était pas un anarchiste de droite pour autant). La droite n'était capable de proposer qu'un épais comique, purement voué au divertissement et évitant bien évidemment toute critique, toute intelligence, toute remise en cause de quoi que ce soit.

Aujourd'hui, on a l'impression, au contraire, qu'il existe (aussi répugnant soit-il, et il l'est) un humour de droite et plus vraiment d'humour de gauche (hormis chez quelques marginaux). Je crois que c'est une évolution tout à fait parallèle à celle de ces courants politiques. La gauche ayant cessé d'être de gauche, les humoristes qui s'en réclament encore se contentent d'un humour gentillet illustrant le catéchisme contemporain. A l'inverse, la droite décomplexée a donné naissance à des "humoristes" de droite, voire à des humoristes néo-nazis. Là où la droite honteuse de l'après-guerre ne pouvait produire qu'un divertissement sans conséquence, quelque chose qu'on présentait comme n'étant "ni de droite, ni de gauche" (et qui était donc de droite), la droite décomplexée peut sans problème produire un humour provocateur.

A la provocation de gauche qui grattait là où ça fait mal pour dénoncer les injustices, succède la provocation de droite qui gratte les pauvres pour faire marrer les riches. Il y a depuis longtemps maintenant une mode de la provocation (qui sera le nouveau Coluche ? qui sera le nouveau Desproges ?), mais cette provocation est désormais presque toujours factice, gratuite (au sens où elle n'a pas de but, pas au sens où elle ne rapporte rien à celui qui la pratique ...), haineuse, méprisante, vendue au pouvoir,...

Là où Desproges jouait l'antisémite pour dénoncer l'antisémitisme, Dieudonné provoque en affichant son antisémitisme réel pour dénoncer "le complot juif mondial".


24 août : PROGRAMMES

* Sarkozy présente un programme très équilibré : fin de l'immigration économique et du regroupement familial (c'est l'aspect le plus démagogique, qui devrait rencontrer un immense succès auprès de la population, à moins qu'elle ne juge plus simple de voter directement Front National) et suppression de l'ISF (nouveau cadeau aux plus riches, 5 milliards de moins dans les caisses de l'Etat et tout ce qui s'ensuit : mais comme bien des gens ne savent pas voir ce qui s'ensuit, ou le voient mais sans faire le lien avec la fiscalité, ça ne devrait pas gêner beaucoup d'électeurs).

* Montebourg propose évidemment des choses un peu plus à mon goût, mais c'est incroyablement léger et insuffisant (et cela suffit à expliquer qu'il n'ait pas rejoint le Front de Gauche). Annuler certaines hausses d'impôts, c'est bien (même si cela ressemble à du Sarkozy, mais ce ne sont sans doute pas les mêmes bénéficiaires) : lutter activement contre la fraude fiscale, c'est mieux, plus important et plus urgent. Pour prévenir contre le terrorisme, réinstaurer une forme de service national, pourquoi pas ?... Mais c'est un peu tard pour construire des citoyens qui pensent et c'est bien en amont, dans les familles et à l'école (si tant est que celle-ci ait, notamment dans les quartiers à risque, les moyens de travailler normalement) que l'on peut encore éduquer efficacement et construire des individus capables tant de réflexion que de respect des autres, et non des abrutis égocentrés ; or, on ne voit rien pour l'instant concernant l'école (mais sans doute cela vaut-il mieux, car les projets de la gauche pour l'école sont généralement plus effarants encore que ceux de la droite).


17 août : ITSI BITSI GROS BURKINI

Curieusement (?), le port du burkini ne me choque pas en lui-même. Je laisse de côté ici l'aspect provocateur qu'il peut avoir dans certains cas pour ne juger que la chose elle-même.

Autant l'aménagement d'horaires particuliers pour les femmes musulmanes dans les piscines publiques me semble extrêmement contestable, autant j'estime que chacun est libre d'aller se baigner (du moment qu'il n'exige pas l'absence des autres) dans la tenue qui lui agrée, du moment qu'elle est conforme à l'hygiène et à une décence minimale. Si cela amuse quelqu'un d'aller à la plage dans une tenue aussi grotesque qu'inadéquate, pourquoi l'en empêcherait-on ?

Evidemment, c'est un signe ostensible d'appartenance religieuse ET un instrument de domination de la femme, deux bonnes raisons pour le trouver antipathique ; mais pourquoi un burkini sur une plage serait-il plus choquant qu'une burqa dans la rue ? Je ne saisis pas. Ce qui ne signifie d'ailleurs pas que je trouve naturel d'autoriser la burqa. Mais enfin si on n'interdit pas celle-ci, pourquoi interdirait-on le burkini ?


12 août : SPECIFICITES CULTURELLES / VALEURS UNIVERSELLES

Pour compléter le truc du 1° août, il me semble qu'on y verrait beaucoup plus clair (ou plutôt qu'on éviterait de s'aveugler) en faisant nettement la distinction entre ce qui relève des traits spécifiques à une culture donnée (traits en partie arbitraires, en partie conditionnés par un contexte géographique, historique, etc.) et les valeurs universelles. L'erreur (parfois délibérée) de certains consiste à considérer les valeurs des Lumières comme une spécificité culturelle de l'Europe (au même titre que la corrida pour l'Espagne ou le port du kilt pour l'Ecosse), donc intransportable ailleurs. Ce qui est d'ailleurs faux, car un trait culturel est transportable, du moment qu'un individu, un groupe ou toute une communauté souhaite l'importer : rien n'interdit à un Péruvien de porter le kilt si ça l'amuse (et moins encore d'écouter de la musique écossaise) et si un jour un grand nombre de Finlandais se découvre une passion pour la pelote basque, rien ne l'empêche de monter une équipe en Finlande.

Mais de toute façon, les valeurs des Lumières ne sont pas des spécificités culturelles. Ce sont bel et bien des valeurs universelles, ou pour mieux dire universalisables, car elles ne sont pas intemporelles : elles apparaissent plus ou moins distinctement en fonction de l'état d'une société donnée. L'Europe du XVIII° a particulièrement développé la réflexion (et le combat politique) autour de ces valeurs, et les Lumières sont un épisode de l'histoire européenne. Mais cet épisode n'est jamais qu'un développement particulier de valeurs universelles. Comment peut-on penser que la tolérance par exemple est limitée à certaines aires culturelles ? Il semble évident que dans n'importe quelle communautés africaine ou inuit on trouvera des individus plus tolérants que d'autres. Dire que la tolérance, ou le sens de la justice, sont spécifiques à certaines cultures est aussi absurde que de dire (mais certains ne s'en privent pas) que la connerie et l'intelligence sont clairement réparties entre des peuples intelligents et des peuples de cons. Comment fait-on, dans ce cas, quand on tombe sur un peuple qui produit des Louis Pasteur et des Marcel Proust et qui vote FN à plus de 25% ? Ou sur un peuple qui produit des Averroès et des jihadistes ? Ou qui produit des Orson Welles et des Donald Trump ?

Tout cela est si évident qu'il fait peine d'avoir à le rappeler.

La seule issue valable à la catastrophe ambiante n'est donc pas de se résigner à donner raison à ceux qui croient en un choc des "civilisations", en prônant par exemple un réveil de l'Occident chrétien contre l'Islam, comme le font certains (et ils ont "raison" en termes de pure efficacité car redevenir des abrutis dogmatiques et fanatisés n'est pas totalement absurde pour combattre des abrutis dogmatiques et fanatisés, mais le problème de cette solution c'est qu'on y perd soi-même son âme et son cerveau), mais plutôt de concevoir les choses comme une guerre de l'intelligence et de la tolérance contre la haine et le fanatisme, ces deux camps contenant a priori des individus de tous pays et de toutes cultures. Une telle guerre a moins de chance de réussir qu'une guerre des "civilisations" (abrutis contre abrutis), mais elle est la seule qui puisse être respectable. Quoi qu'il en soit, il y a bien une guerre et c'est encore une autre catégories d'imbéciles que ceux qui le nient (décidément, nous sommes cernés).


1° août : ONFRAY ET LE CHOC DES CIVILISATIONS

Il y a quelques années, l'année qu'il avait consacrée à mai 68, répondant à quelqu'un qui lui demandait comment il voyait l'avenir, Michel Onfray faisait tout un développement sur le fait qu'une civilisation croît puis décroît, puis est remplacée par une autre. Il décrit l'évolution de notre civilisation chrétienne européenne depuis Constantin jusqu'à nos jours, avec une décadence qui s'amorce environ à la Renaissance, avec la remise en cause progressive des dogmes et de la Foi. Il souligne qu'aujourd'hui plus personne en Europe n'est prêt à mourir pour défendre sa "civilisation" et pense (évidemment) qu'une religion plus jeune et plus dynamique comme l'Islam est vouée à devenir la prochaine grande civilisation.

Il y a beaucoup de choses intéressantes et probables dans cette analyse (certes rapide et improvisée, lui-même le souligne), mais j'ai tendance à voir les choses un peu autrement. Ce qui décrit Onfray ici, ce sont des civilisations (au pluriel) au sens de "cultures communautaires fondées sur une foi forte qui leur donne la force de s'étendre et de s'imposer." J'ai envie de proposer une définition alternative et de définir la civilisation (au singulier et sans la limiter à un espace géographique donné) comme ce qui nous éloigne toujours davantage de la bêtise et de la barbarie. En ce sens, l'Islam a été beaucoup plus civilisé au Moyen Age qu'il ne l'est aujourd'hui, du moins si l'on considère cet Islam "dynamique et virulent" du salafisme et du jihadisme : que son énergie stupide soit une force, c'est indéniable, mais ça n'en fait pas une "civilisation" plus intéressante et plus désirable. Quant à l'Europe, l'analyse historique d'Onfray est exacte compte tenu de sa définition mais ne l'est plus pour la mienne : oui, la civilisation européenne s'affaiblit (comme tout groupe, comme tout être) en perdant ses certitudes, mais c'est ainsi qu'elle devient une civilisation meilleure. Oui, l'Humanisme constitue le début de la décadence pour une civilisation conquérante et sûre d'elle, mais il est aussi (et surtout) le début d'une évolution vers LA civilisation, vers plus d'intelligence, de tolérance, etc. La civilisation européenne qui m'intéresse n'est pas chrétienne (même si le christianisme a également, d'une certaine façon, joué un rôle positif dans sa construction), elle est fondée sur l'Humanisme et sur les Lumières. Cette civilisation est indéniablement moins dynamique, moins conquérante, moins forte, que la civilisation chrétienne du Moyen Age, mais elle est infiniment plus souhaitable, plus agréable à vivre (et le serait encore davantage si l'on se décidait à limer les dents du capitalisme).

Onfray a raison dans la description des processus historiques : c'est généralement ainsi que les choses se passent (encore faudrait-il nuancer car cette vision se fonde essentiellement sur le modèle de la chute de l'Empire romain). Mais le triomphe d'une civilisation plus conquérante sur une civilisation devenue moins sûre d'elle, c'est la perpétuation d'un cycle sans fin, où chaque nouvelle civilisation dominante éblouit surtout par sa bêtise et ses capacités d'intolérance, jusqu'à ce qu'enfin elle s'affine, s'humanise, se mette à douter d'elle, bref s'affaiblisse et soit finalement remplacée par une autre, etc. Au lieu de regarder les seuls faits, la manière dont les choses se passent habituellement, j'ai envie de considérer ce qui est non pas probable mais souhaitable. Ce qui est souhaitable, c'est que les idéaux des Lumières, qui sont universels quoi qu'on en dise, quoi qu'aient envie d'en penser certains, s'étendent à toute l'humanité, s'adaptent à toutes les cultures, pour que nous sortions de cette logique de conflit entre "civilisations", que l'on fasse passer avant les intérêts particuliers des diverses "civilisations" l'intérêt commun qui est LA civilisation. Et l'humanité est (ou était, puisque nous régressons malheureusement ces derniers temps) déjà en partie sur la bonne voie, avec des institutions comme l'ONU, avec le développement d'une meilleure communication et compréhension entre les cultures, d'une coopération internationale, coopération souvent détournée au profit d'intérêts économiques privés, mais il n'empêche que les mentalités ont bel et bien évolué dans ce sens. Cette évolution est un progrès indéniable : les dysfonctionnements de la mondialisation ont fini par recréer des tensions, des égoïsmes, des haines, du communautarisme belliqueux,... mais la solution serait évidemment de lutter contre les dysfonctionnements qui produisent tout cela, pas de se résigner à observer le retour de la logique "historique" des "civilisations" qui se succèdent dans un cycle interminable.

Je dis "évidemment", c'est au point de vue du bon sens et de la Raison, bien entendu. Mais évidemment on ne va pas faire ça. On est déjà redevenus trop cons, j'en ai bien peur.


27 juillet : TERRORISME - LA "GAUCHE" EST-ELLE RESPONSABLE ?

L'Union sacrée contre le terrorisme semble morte et de nombreuses voix se font entendre à droite pour accuser le gouvernement de "gauche" de ne pas faire correctement son travail pour empêcher ces attentats. Il fallait s'y attendre, surtout à un an des présidentielles, mais est-ce la réalité ? J'ai plutôt l'impression que le gouvernement fait relativement bien son travail sur ce point (et c'est sans doute le seul domaine où il le fait à peu près correctement), en essayant d'allier efficacité et respect des libertés publiques (un respect relatif, certes, mais ce serait pire avec une certaine droite, et pas plus efficace pour autant). Il y a eu des failles, certes, dans le dispositif policier, dans les décisions de la Justice, mais affirmer que le gouvernement prend les choses à la légère paraît a priori injuste. Il est de toute façon impossible de tout prévoir et il y aura toujours des attentats qui échapperont aux prévisions, tant que le réservoir à conneries continuera à former des crétins pour en commettre. Le gouvernement semble faire le maximum pour traquer et punir les coupables, ainsi que pour prévenir au mieux les attentats : je n'ai pas envie de l'accuser sur ces points-là. Le vrai problème n'est pas tant de prévenir les attentats que de prévenir en amont la naissance de vocations jihado-terroristes.

La question est donc plutôt : la gauche est-elle responsable de ces vocations ?

Bien entendu, les responsables directs en sont les gens qui endoctrinent ces pauvres cons. Certes, mais auraient-ils la moindre prise sur leurs esprits si ces esprits étaient sains, équilibrés, moraux et rationnels ? Nous ne parlons pas ici de chiens dressés pour tuer (cas dans lequel le dresseur est bel et bien le seul responsable). Nous parlons d'êtres humains dotés d'un cerveau. D'êtres humains qui, s'ils ont reçu une éducation normale les dotant à la fois de limites et de valeurs morales (prise en compte de l'existence de l'autre et de sa liberté) et d'outils intellectuels suffisants, et s'ils mènent une vie épanouie, n'ont absolument aucune raison de se laisser convaincre comme des ânes par une propagande débile qui n'a à leur offrir que la haine et la destruction. Certes, détruire est infiniment plus facile que construire, de même que croire et obéir est infiniment plus facile que réfléchir, mais je persiste à penser qu'une personne équilibrée préfère toujours se vouer à l'effort de construire et d'améliorer.

Je ne veux pas ressasser une fois de plus ce que j'ai déjà dit tant de fois : misère économique, misère sociale, misère sexuelle, misère intellectuelle,... tous ces facteurs, associés ou non, sont les racines du Mal.

Economiquement, le PS est tout aussi responsable que la droite du chômage, de l'absence terrible de perspectives d'avenir, qui frappent la jeunesse d'aujourd'hui. Beaucoup plus responsable que la droite, même, car celle-ci ne fait qu'appliquer la politique économique libérale qu'elle a toujours revendiqué, là où le PS trahit les valeurs de la gauche en menant la même politique libérale.

Sur le plan éducatif, les tendances libertaires d'une certaine gauche, qui ont largement triomphé tant à l'école que dans bien des familles (alors qu'une vie libertaire n'est possible qu'une fois certaines limites et valeurs inculquées à l'enfant), sont elles aussi responsables d'une éducation laissée à l'abandon, d'une absence (plus ou moins aiguë selon les individus) de repères moraux, d'une domination des médias les plus abrutissants sur des esprits livrés à eux sans préparation, d'une école qui forme de moins en moins tant la culture que la réflexion (a fortiori dans les quartiers où sont susceptibles de naître les vocations jihadistes, où l'école comme l'Etat ont largement démissionné et refusé de reprendre la main).

Pour toutes ces raisons, oui, la gauche, la pseudo-gauche, et notamment le PS, sont largement responsables de ce qui arrive. Mais ne confondons pas tout et n'accusons pas Bernard cazeneuve de ne pas suffisamment bien gérer la pétaudière fabriquée par cette gauche irresponsable depuis des décennies.

(ceci n'exclut évidemment pas les responsabilités de la droite, mais celles-ci sont plus évidentes et mieux connues, inutile d'y revenir)

* * *

L'ISLAM EST-IL RESPONSABLE ?

Chaque nouvel attentat accroit les tensions entre "les diverses communautés" (j'emploie des guillemets en reprenant cette expression car elle ne devrait pas avoir cours dans un pays comme la France, républicain et non ethno-communautaire). Et c'est bien ce que souhaite l'organisation criminelle Daesh. Même si la Raison (mais qui se soucie d'employer encore la Raison aujourd'hui, qui plus est sous la pression de telles circonstances ?) ... même si la Raison nous dit de ne pas mettre tous les musulmans dans ce sac pourri, il est inévitable que la situation fasse perdre de vue à de plus en plus de gens cette nécessité de ne jamais généraliser, suscite une méfiance croissante envers l'ensemble des musulmans et, évidemment, fasse monter en flèche le Front national. Et cela d'autant plus facilement que la majeure partie de la gauche continue à se réfugier dans un déni, voire une recherche d'excuses pour les terroristes dans le cas de la gauche "radicale" (elle aussi ?), au lieu de proposer les analyses à la fois lucides et dépassionnées dont nous aurions besoin.

Bref, la montée de ces tensions paraît de plus en plus inévitable, et c'est bien sûr un cercle vicieux. La montée du FN produira une réaction dans la population musulmane, qui produira une nouvelle montée du FN, etc.

Il m'est difficile de connaître réellement la pensée de "la population musulmane de France", si tant est que cette expression vague et générale ait le moindre sens et que cette "population" ait une seule et même pensée, ce qui est fort improbable. Je ne peux guère m'appuyer que sur ce qui est dit. Malheureusement, la majorité semble plus encline à se taire et de ce fait les rares réactions qui nous parviennent sont de deux types :

- celles de quelques crétins qui trouvent ouvertement l'action de Daesh formidable.

- celles de personnes ou institutions qui prennent la parole pour condamner cette action, mais le plus souvent avec une mollesse, des précautions oratoires, voire des restrictions ("mais bon, Charlie-Hebdo, ils l'avaient tout de même un peu cherché ...") qui rendent leur parole plus ou moins suspecte (à juste titre ou non, le problème n'est malheureusement plus là).

Les discours de condamnation clairs et sans nuances sont rares, en tous cas dans les médias. On a un peu le sentiment d'un mélange de réprobation (envers les actes) et de solidarité ethno-culturelle. Quand une partie de l'Europe devient fasciste ou nazie, je la condamne totalement, sans me dire que ce sont des Européens comme moi et que je dois leur trouver des circonstances atténuantes. Lorsque l'abruti Breivik massacre des socialistes (et pourtant Dieu sait si je vomis les socialistes, surtout scandinaves !), je ne ressens aucune solidarité avec cette pourriture, si blanche et européenne soit-elle. Quand je songe à la violence verbale (pleinement justifiée) des jeunes Français, notamment de ma génération, envers le FN lors de son ascension dans les années 80, aux chansons des Bérurier Noir ou de tant d'autres, je ne me dis pas seulement que les choses ont bien changé depuis la dédiabolisation réussie de ce parti et l'aplatissement général des médias devant ce "parti, après tout, comme les autres", je compare également avec les réactions des musulmans face à leur propre monstre, à leur propre cancer intellectuel et moral, et je les trouve bien molles, ces réactions, oui. J'espère me montrer. Mais y a-t-il beaucoup de rappeurs revendiqués comme musulmans croyants qui ont dénoncé le terrorisme salafiste avec la même vigueur que d'autres musiciens ont jadis dénoncé le FN ? ... Je vois par exemple l'ex-chanteuse Diam's, convertie à l'Islam et couverte dun voile quasi-intégral, se dire récemment choquée par tant d'horreur et dire que l'Islam auquel elle croit, ce n'est pas cela. Elle a raison et elle est certainement sincère. Mais se demande-t-elle quel exemple, elle qui a été une chanteuse populaire, elle donne à ses admirateurs, non en se convertissant (ce qui est son droit le plus strict), mais en affichant sa conversion de manière aussi "spectaculaire" ? Il y a vingt ans, non seulement en France mais dans de nombreux pays musulmans plus ou moins laïcisés, la majorité des gens vivaient leur foi sans ressentir le besoin de se voiler la face ou d'exhiber une moche barbe.

Sincères ou non dans leur condamnation du terrorisme, il me semble que ceux qui, dans un pays comme la France où ils n'y sont pas contraints sous peine de mort, ressentent le besoin d'afficher leur "foi" (généralement récente et mal comprise) de façon aussi ostensible, celles qui se baladent en voile intégral et surtout (car chez les femmes cela ne relève pas toujours d'un choix personnel) ceux qui exhibent une barbe à la con (ne pas confondre avec celle des hipsters), qui affichent des signes que seuls les courants les plus radicaux de l'Islam leur demandent de porter, et cela après tant de sang innocent versé, en toute connaissance de cause, que ceux-là n'ont guère plus de crédibilité en dénonçant (si tant est qu'ils le fassent) le terrorisme qu'un type qui condamnerait la Shoah en arborant un brassard à croix gammée.


14 juillet : ZFLEXIT

Tout à commencé, me semble-t-il avec la probabilité d'un Grexit. C'était un mot-valise parfaitement clair, du moins en français, associant grec et exit.

Puis, nous avons eu droit au Brexit, déjà moins clair. Si l'on n'en avait pas tant entendu parler durant des mois, on aurait pu croire qu'il s'agissait de la sortie de Bruxelles hors de la Belgique, par exemple.

Je découvre ce matin le terme de Chexit. De qui s'agit-il cette fois ? De la Suisse (CH) ? de Chevènement qui quitte (enfin) le PS ? D'un type qui recrache un chewing-gum ? Non, de la Chine. Ah bon. Bien. Chexit, donc.

C'est très utile, un mot-valise parfaitement incompréhensible.


10 juillet : LES CONS DU JOUR

J'ignore si la sélection du dénommé Deschamps est raciste ou non. Elle est apparemment plutôt efficace puisque l'équipe de France est ce soir en finale (de la coupe de je ne sais quoi).

En revanche, la sélection des supporters semble de nature à pouvoir enchanter le Front national. Passons sur les supporters russes et autres abrutis violents qui ont fait l'actualité il y a quelques temps et limitons-nous aux demeurés qui klaxonnent durant des heures après chaque victoire de la France. Certains jusqu'à trois heures du matin, soit quatre heures, soit environ deux fois plus longtemps que le match lui-même. Mais je peux comprendre. Moi-même, chaque fois que je vois les Sept Samouraïs (207 mn), je klaxonne dans les rues durant huit bonnes heures afin de témoigner de l'admiration que j'éprouve pour le formidable spectacle que m'a procuré Kurosawa. Donc passons.

Mais venons-en aux cons du jour. Les cons du jour ne sont pas (encore) des cons nocturnes klaxonnants : ils se contentent de regarder le match à la terrasse des cafés en poussant des cris et, pour certains, en faisant exploser des pétards de manière aléatoire (sans doute un moyen de soulager quelque tension, mais je laisse ce point à la psychiatrie). J'aimerais cesser de jouer les pisse-vinaigre, en admettant par exemple qu'il y a quelque chose de très positif dans cette communion bruyante. J'étais prêt à l'admettre avant le début de cette finale ...

Mi-Temps : Lors d'un match précédent, j'étais justement installé à l'une de ces terrasses, dans la moitié tournée vers le monde extérieur et détournée de l'écran géant, mais j'ai pu à loisir constater que, pour chaque but de la France, les supporters de notre bar se mettaient tous à hurler de joie environ vingt secondes avant ceux d'une terrasse voisine. Vingt secondes plus tard, à chaque fois, les autres se mettaient à hurler à leur tour. On l'aura compris, le bar voisin diffusait le match avec un très léger différé. Eh bien, ce qui est tout de même curieux, c'est que les supporters d'à côté, en entendant les "nôtres" hurler, auraient bien dû comprendre qu'un but venait d'être marqué et auraient dû hurler aussitôt de concert (ou disons plutôt de conserve) avec eux. Mais non. Ils ne comprenaient pas que la France avait marqué tant qu'ils ne l'avaient pas vu et vérifié sur LEUR écran (de LEUR bar). Bref, c'est dire si déjà ce jour-là ça ne volait pas haut.

J'étais prêt, disais-je à admettre le côté positif de cette communion par le hurlement, le pétard, le klaxon et autres manifestations du cerveau reptilien, lorsque je constatai avec une certaine stupeur que ces abrutis, loin de l'attitude de fair-play que (fort naïvement) je leur attribuais a priori, huaient copieusement l'équipe adverse à son entrée sur le terrain, puis accompagnaient à la fois de huées et de cris de jubilation la sortie de Ronaldo sur sa civière. Difficile d'éprouver la moindre sympathie pour ce genre de patriotisme, décidément. Il porte d'ailleurs un nom, je l'oubliais : le chauvinisme, patriotisme bas et bête.

Fin de partie : Aaaaah ... quel calme, tout à coup ! Ca et là, quelques véhicules ornés de drapeaux portugais se hasardent bien à klaxonner timidement, à quoi l'élégance française, de son trottoir, répond en criant : "Enculés de Portugais !"


8 juillet : DECROISSANCE ET DENATALITE

Le 2 juillet, Tout un monde recevait Pierre Thiesset, venu présenter un ouvrage collectif par et sur les principaux penseurs de la décroissance, un concept qui peut supposer des approches et des degrés divers mais qui m'intéresse à coup sûr bien davantage que l'obsession de la croissance à n'importe quel prix.

Malheureusement, si l'idée est indéniablement excellente, il semble que ses défenseurs soient parfois des imbéciles. En fin d'émission, Marie-Hélène Fraïssé s'étonne que l'ouvrage présenté n'aborde pas la thème de la dénatalité, alors que c'est de toute évidence (pour elle, pour moi) une priorité : moins de monde = moins de consommation, moins de pollution (sans parler de moins de chômage, moins d'agressivité, etc.). Pierre Thiesset répond benoîtement que "oui, mais nous avons d'autres priorités, c'est-à-dire que, avant de baisser le nombre de personnes vivant sur la planète, nous militons pour que nous baissions le nombre d'automobilistes, nous baissions le nombre de privilèges, nous essayions de mettre en place des sociétés plus sobres, plus solidaires, et ça passe avant tout par un changement de mode de vie, de structures sociales, d'organisation économique, et, secondairement seulement, par la réduction démographique."

Il ne fait là pourtant que présenter cette lacune comme un choix stratégique conscient, supposant qu'affirmer haut et fort que la priorité est ici ou là suffit à démontrer que tel est le cas. On peut pourtant estimer que l'urgence est bel et bien dans la dénatalité, ou tout au moins, si on est optimiste, que mener de front campagne pour la dénatalité et pour des changements socio-économiques radicaux ne serait pas incompatible, et même ne serait pas un luxe dans l'urgence où nous sommes. Il semble qu'il y ait là un aveuglement idéologique navrant, du type de celui des communistes qui considéraient autrefois le combat féministe comme inutile puisque, une fois le communisme instauré, la question des rapports entre hommes et femmes se règlerait d'elle-même. L'aveuglement idéologique chez des gens qu'on méprise, ça ne surprend ni ne dérange. Mais chez des gens supposés défendre des idées que l'on trouve intéressantes, c'est particulièrement consternant.


9 juin

Une injustice un peu navrante de la psychologie humaine. On peut supposer que les individus les plus altruistes à la base, à force de rencontres avec la bêtise sous toutes ses formes, à force de déceptions devant la nature humaine, finissent par se replier et s'assécher dans un égoïsme indifférent. A l'inverse, les pires égoïstes (j'en exclus ceux dont l'égoïsme relève de la psychiatrie), une fois correctement installés dans la vie et avancés en âge, finissent, notamment par le biais des responsabilités familiales, par sortir au moins un peu de leur égoïsme.


2 juin : LES CRETINS DU MOMENT (simple sélection)

* M. Benzema qui crie au racisme parce qu'il n'est pas sélectionné pour je ne sais quelle partie de ballon + M. Cantona (qui pourtant, d'ordinaire, ne dit pas que des conneries) qui estime lui aussi que le sélectionneur Deschamps est raciste, d'autant plus qu'il porte un nom suspect de franchouillardise. L'individu Deschamps est peut-être raciste en son for intérieur, je l'ignore, mais enfin son équipe n'est apparemment pas aussi aryennement monochrome que le suggèrent nos deux analystes. Et surtout, il me semble, même si ça ne semble pas avoir été officiellement formulé, que ledit Benzema n'a pas été exclu en raison de ses origines, mais tout simplement parce qu'il a trempé il y a peu dans une affaire sordide.

* MM. Hollande, Valls et toute leur clique, pour leur Loi Travail, un des sommets de leur piteuse carrière. Grèves et manifestations, rejet apparemment considérable de cette loi par l'opinion,... pourtant rien n'y fait, rien ne semble capable de les faire reculer. Bon, Valls, on peut vaguement comprendre, c'est psychologique : c'est un type qui est obsédé par le besoin de montrer qu'il en a, qu'il ne recule jamais, que c'est vraiment le Sarkozy de "gauche" qu'il nous faut comme prochain président, etc. Mais tout de même, quels calculs absurdes se font dans les crânes de tous ces imbéciles ? N'avoir quasiment rien fait de social depuis leur arrivée au pouvoir devrait déjà les inquiéter pour 2017. Non, ils en remettent une couche avec une loi qui ne peut satisfaire que le patronnat et plus largement l'électorat de Sarkozy : mais ils peuvent tenir bon face aux manifs tant qu'ils voudront, l'électorat de Sarkozy ne votera pas pour eux en 2017 ! Quelle est leur logique ? Croient-ils réellement que leur loi à la con va réduire le chômage ? On en est réduit à des hypothèses plus ou moins complotistes, à considérer que, sachant qu'ils n'ont de toute façon aucune chance en 2017 (et qu'ils n'auraient de toute façon ni l'envie ni le courage d'opérer un véritable virage à gauche d'ici là), les pseudo-socialistes (en parfait accord sur ce point comme sur bien d'autres avec la droite qui s'assume) ont décidé d'en profiter pour faire passer cette loi, parce que sans doute les mouvements de protestation seraient encore plus forts sous un gouvernement de droite ... Ils savent qu'ils ne gagneront pas en 2017, à moins d'un 2° tour face au FN, et ça leur suffit comme perspective : pas besoin d'être crédibles, pas besoin d'être de gauche, l'épouvantail FN suffira à les faire passer. Sinon, la droite passera, et alors ? Cinq ans plus tard, le PS se fera réélire lorsque les électeurs en auront à nouveau marre de la droite, et ça peut durer longtemps comme ça. Jusqu'au jour où, à force de jouer aux cons et de se dire que le FN ne passera jamais ...

Avec des crétins du moment comme ceux-là, il a beau jeu, le FN.

***

LE BRUCKNER DU MOIS

Un qu'on ne peut du moins pas taxer de crétinisme car c'est un rusé compère d'une tout autre trempe, c'est Pascal Bruckner, venu présenter sa Sagesse de l'Argent chez Finkielkraut. Il ouvre l'émission en condamnant les salaires excessifs que s'octroient certains grands patrons, histoire de se poser en type moral et pondéré et de mieux nous servir ensuite sa thèse extrêmement originale et novatrice, à savoir que le libéralisme économique est un système formidable (et de toute façon le seul qui marche). Son argumentation consiste essentiellement à dire que le libéralisme va de pair avec la liberté et la tolérance, et à l'opposer au fanatisme meurtrier de ceux qui le détestent, à commencer par les djihadistes. C'est bien la preuve que le libéralisme, c'est les Gentils, puisqu'il est si vilipendé par les Méchants, non ?

C'est oublier (ou omettre) d'abord que le djihadisme est largement financé par des pétro-dollars qui ne sont pas totalement étrangers au fonctionnement du système économique tant vanté par Bruckner.

C'est oublier (ou omettre) surtout que ces poussées de haine et de barbarie, qu'elles soient islamistes, néo-nazies ou autres, à la vitesse où elles font tache d'huile et se généralisent, ne peuvent plus être attribuées à une infime minorité de psychopathes, mais sont de plus en plus, et pour beaucoup de gens, un moyen (certes inadéquat et répugnant) de répondre à un système (tout aussi répugnant) qui les exclut, les écrase, etc. (je ne voudrais pas rentrer dans le jeu des islamo-gauchistes qui trouvent des excuses au terrorisme parce qu'il réplique à un système condamnable : je n'excuse rien, mais ça ne doit pas empêcher de considérer aussi objectivement que possible les causes et les conséquences). C'est la logique ultralibérale qui produit le chômage de masse ; c'est elle qui maintient par intérêt certaines parties du monde dans la misère économique et intellectuelle, si possible agrémentée d'un régime dictatorial soutenu par les pouvoirs financiers ; c'est elle qui détruit chez nous les services publics et à travers eux le lien social et la confiance en l'Etat ; c'est elle qui, parmi ces services publics, sacrifie notamment l'éducation et crée des analphabètes incapables de trouver des solutions intelligentes à leurs problèmes, et voués par là à se tourner vers des réponses toutes plus débiles les unes que les autres.

Alors, certes, les agents cravatés de l'ultralibéralisme sont moins agressifs physiquement que les abrutis égorgeurs de Daesh, mais ils n'en sont pas moins la principale cause, indirecte mais essentielle, de leur prolifération.


23 avril : FEMME ASSISE

... Parce que, redisons-le, une des grandes qualités de Finkielkraut, malgré tous ses défauts, c'est qu'il organise de vrais débats et invite souvent dans son émission des gens qui ne partagent pas du tout son point de vue. Par exemple, aujourd'hui, Clémentine Autain, pour parler du féminisme.

Et en face de Clémentine Autain, pour dézinguer le féminisme, il y a bien plus con et bien plus réac que Finkielkraut : il y a Eugénie Bastié, mégère de 24 ans, Bigote pour Tous, hystérique anti-IVG, actuellement au Figaro et ministre de la condition féminine idéale pour le prochain gouvernement Front National (et si la seule alternative qui se présente ce sont les crétins dogmatiques qui ont agressé Finkilekraut, les chances d'éviter ça se réduisent plus que jamais). Juste un échantillon. A propos du partage des tâches ménagères, la gorgone réplique : "Cette intrusion de l'ingénierie sociale au coeur des familles, c'est tout à fait dérangeant et totalitaire."

Cela dit, Clémentine Autain profère elle aussi tellement de conneries dès qu'il est question du voile qu'on ne sait plus où donner de la consternation.


18 avril : NUIT COUCHEE

Bien qu'il soit toujours réjouissant de voir des foules se remuer enfin pour de bonnes raisons, je restais prudent face à la Nuit Debout, d'accord avec ses dénonciations de la logique économique mais perplexe devant un mouvement partant dans toutes les directions et où l'on trouve notamment des Verts à la Cohn-Bendit, des communautaristes glauques et autres grouspucules peu ragoutants, auxquels je continue à préférer la plupart des positions d'un Mélenchon, et surtout son discours argumenté et son attachement aux valeurs républicaines. Mais bon, c'est bien que ça bouge et on peut toujours espérer qu'il en sortira quelque chose, autre chose si possible qu'un lamentable échec et un nouveau stimulant pour la montée du FN.

Et puis arrive l'altercation de Finkielkraut "jeté" (les Jeunes Communistes, visiblement plus jeunes que communistes, s'en vantent pitoyablement) de la Nuit Debout. Finkielkraut est un con et un réac, mais un con sincère et qui ne dit pas QUE des conneries. Je peux à la limite concevoir qu'on jette (poliment) un agent provocateur des services de "renseignement", qu'on jette un politicien pourri, qu'on jette un évadé fiscal notoire. Mais on ne jette pas un type qui n'a que le tort de penser autrement que nous. Je n'insiste pas. Caroline Fourest a, comme souvent, parfaitement résumé les choses.

On peut évidemment dire que c'est le fait d'individus isolés, mais au lieu de la déclaration navrante des Jeunes Communistes, on aurait au moins aimé une désolidarisation de la part des principaux organisateurs et participants de la Nuit Debout. Celle-ci est en train de perdre son image positive. Un nouvel élan positif retombe. Tout cela au bénéfice du système et, à un peu plus long terme, du Front National qui continuera à apparaître comme le seul recours face au système (dont il fait en réalité partie, mais passons).


11 avril : VOGUE INGRATE

Il y a chez les gros cons (qu'ils officient dans le religieux, dans le politique, dans l'économique ou n'importe où ailleurs, y compris dans la vie quotidienne) une forte propension, certainement éternelle mais qui revient furieusement à la mode ces derniers temps, à l'ingratitude. Le terme est d'ailleurs mal choisi car pour être ingrat, il faut SAVOIR que l'on doit quelque chose à quelqu'un, or le gros con ne le sait pas. Par nature, c'est un type qui ne cherche pas à savoir.

Quelques exemples :

* le travail des scientifiques a permis la création d'inventions formidables. Oubliant ou ignorant ce qu'il doit à la science, à l'intelligence, le gros contemporain affiche son mépris pour elles, tout en utilisant lesdites inventions.

* Le travail de générations de salariés a permis la modernisation des techniques de travail. Oubliant ce qu'il leur doit, le gros con néolibéral licencie à tout va grâce à des techniques qui lui permettent de produire plus en payant moins de gens.

On pourrait multiplier ces exemples, mais le principe est constant. Il s'agit de profiter d'un état de fait qui nous favorise pour prôner et pratiquer sans états d'âme (dans l'idéal, sans âme) la loi du plus fort, en évitant de se demander comment on est parvenu à cette situation. Le cas le plus typique est celui de l'héritier qui a tout reçu à la naissance et qui se gargarise de "loi du plus fort", de "réussite individuelle", etc.

Chaque individu, avant d'abuser de sa force, physique ou autre, devrait se souvenir, ou plutôt prendre conscience, qu'il a été un nouveau-né, la créature la plus faible qui soit, et que sans la protection que sa faiblesse a reçu alors des adultes il ne serait rien devenu du tout.


19 février : DUMB ET DUMBER DE

Entre deux inepties sur l'avortement, le pape François a critiqué le favori républicain Donald Trump, disant qu'une personne "qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne". Donald, furibard, a répondu : "Qu'un leader religieux mette en doute la foi d'une personne est honteux."

Or, personne ne met en doute sa foi. Bien sûr que Donald croit sincèrement être chrétien. Pape François lui explique juste que "être chrétien", ben en fait c'est pas comme ça.

Voilà, c'est tout.

C'est un peu comme les abrutis qui se croient musulmans en pratiquant la décapitation. Il y a les religions elles-mêmes, qui ne sont généralement déjà pas très reluisantes (dumb) et puis il y a les crétins qui n'ont rien compris à leur propre religion et qui la pratiquent à leur façon, encore moins reluisante (dumber).

Qu'un leader religieux, en l'occurrence une des principales références en matière de christianisme, puisse donner son avis sur ce qui est ou non "chrétien", cela n'a rien de "honteux". Il fait son métier, pape François. Félicitons-le et, par la même occasion, félicitons-nous de vivre dans un monde où le pape se contente d'expliquer aux gens ce qui est chrétien et ce qui ne l'est pas, dans la joie et la bonne humeur, et non plus en faisant griller par l'Inquisition ceux qui ne répondent pas à ses critères.


14 février : JAURES ET LES LOIS SCELERATES

Jean-Noël Jeanneney a consacré sa dernière émission aux attentats anarchistes sous la Troisième République et aux mesures prises pour les combattre, en lien bien sûr avec l'actualité et avec les interrogations que suscitent l'état d'urgence permanent et autres lois sécuritaires dont le Front National fera son miel lorsqu'il parviendra au pouvoir. Les parallèles sont plus nombreux qu'on ne pourrait le croire, même si l'anarchisme est à la base une idéologie sympathique (et non la dérive particulièrement barbare d'une religion), même si les attentats anarchistes avaient le relatif "mérite" d'être davantage ciblés que ceux de nos actuels crétins djihadistes. Mais on apprend dans l'émission que ce ne fut pas toujours le cas, qu'il y eut aussi des attentats anarchistes plus ou moins "aveugles". La notion est d'ailleurs très subjective : pour un anarchiste radical, balancer une bombe dans un grand café parisien ne devait pas sembler si "aveugle" que ça car il partait du principe qu'il ne s'y trouvait que des "bourgeois" ... plus quelques serveurs, certes : tant pis pour eux. De même, pour un djihadiste contemporain, massacrer des gens au Bataclan ou au Stade de France, ça n'a rien d'aveugle puisque c'est tuer des Français, donc des "croisés" ennemis de l'Islam ... plus quelques musulmans qui passaient par là : tant pis pour eux, mais on n'a qu'à dire que s'ils étaient là, il s'agissait probablement (donc très certainement) de mauvais musulmans, d'apostats, etc.

Frédéric Dard disait que "le bonheur d'un con fait toujours peine à voir." La logique d'un con également.

Mais revenons à la question des lois ultra-sécuritaires. Lors du vote d'une de ces lois, qui condamnait notamment l'incitation (terme vague) à la "propagande par le fait" anarchiste, Jaurès proposa l'amendement suivant : "Seront considérés comme ayant provoqué aux actes de propagande anarchiste tous les hommes publics, ministres, sénateurs, députés, qui auront trafiqué de leur mandat, touché des pots-de-vin, participé aux affaires financières véreuses."

 


Retour Menu Blog

Retour Sommaire principal

Retour Sommaire archives 2003-2017