MODESTE PROPOSITION POUR L'ERADICATION QUASI-TOTALE

DE LA DELINQUANCE

 

 

REPRESSION :

Hormis dans quelques cas relevant uniquement de la psychiatrie, on songera d'abord à préfèrer aux peines d'enfermement des sanctions sous formes d'amendes ou de travail d'intérêt public, proportionnées à la fois au délit et aux moyens financiers du délinquant. La même amende dissuasive pour une personne aux revenus modestes perd tout pouvoir dissuasif pour un abruti blindé de fric.

 

PREVENTION :

Sans parler le moins du monde d'égalité absolue et dans une mesure qui me semble acceptable même par des électeurs de droite raisonnables, il convient de limiter les inégalités sociales en agissant aux deux extrêmités de l'échelle :

- par l'aide sociale mais surtout par une meilleure répartition du travail (donc des revenus du travail), permettre à chacun de vivre au moins décemment. Une personne vivant modestement mais sans pour autant avoir à se demander régulièrement comment s'en sortir a beaucoup moins envie de prendre des risques en commettant quelque délit que ce soit.

- par l'impôt et surtout par la traque acharnée de la fraude et de l'évasion fiscales (cette dernière étant sanctionnée si nécessaire par la réquisition de tous les biens restés en France, ce qui inclut le cas échéant la nationalisation des entreprises concernées), faire en sorte que la richesse ne puisse dépasser un certain seuil raisonnable. Au-delà d'un certain degré de richesse, vulgairement étalée ou non, il convient de prélever systématiquement et de redistribuer.

Ce second volet, sans lequel le premier n'aurait guère d'effet, n'a pas seulement pour but d'éviter de susciter jalousies et tentations, mais bien de lutter contre la forme la plus lourde et la plus inexcusable de délinquance, celle de certains élites économiques lancées dans une course effrénée à l'accumulation de richesses par tous les moyens, sans même savoir qu'en faire. Cela relève certes en grande partie d'une pathologie mentale, mais du genre qui se soigne très bien par des amendes et des prélèvements fiscaux, ne nous inquiétons pas pour ça.

Ajoutons à cela une action sur les médias afin de limiter l'exaltation du luxe, du "toujours plus" et de la réussite personnelle à n'importe quel prix, et nous devrions avoir une société dans laquelle vivre correctement serait la norme et vivre plus que correctement une récompense accordée au mérite de certains dès lors que ce plus reste dans des limites acceptables (qui restent à définir, mais pour ma part le fait qu'un footballeur vedette puisse avoir une résidence secondaire luxueuse avec piscine - je dis bien une, au-delà ça commencerait à relever du caprice et de l'étalage - ne me choquerait nullement s'il n'y avait plus aucune misère par ailleurs). Dans une telle société, les plus pauvres n'ayant plus à prendre de risques pour vivre décemment, les plus riches n'ayant rien à gagner à s'enrichir davantage, la plupart des formes de délinquance se trouveraient tout naturellement taries à la source.

NB : le caractère purement théorique et idéal, pour ne pas dire utopique, de cette modeste proposition est d'autant plus net que la lutte, essentielle, contre l'évasion fiscale, ne pourrait plus se faire efficacement aujourd'hui sans une coopération de tous les Etats, y compris bien sûr des paradis fiscaux, qui dans l'idéal ne devraient plus exister.

 

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